LISTE COMMUNE AVEC LE PDS, SOUTIEN DE SA CANDIDATURE A LA PRESIDENTIELLE… - Bathliy intransigeant avec Wade

Contrairement au vœu du président de la République, Me Abdoulaye Wade, la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) ne fera pas liste commune avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) aux prochaines législatives. La formation du Pr Abdoulaye Wade a adopté la même attitude concernant la demande de soutien de la candidature de Me Wade à la présidentielle 2007. Le leader de la Ld/Mpt qui a été reçu en audience hier, vendredi 10 novembre, au Palais présidentiel, dans le cadre du dialogue politique a réaffirmer l’ancrage de son parti dans la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa).

« Pour la proposition du président de la République, bien entendu, nous ne pouvons pas l’accepter, nous ne pouvons pas aller avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) sur une liste aux législatives, ça n’a aucun sens. Nous ne pouvons pas soutenir sa candidature à l’élection présidentielle. Nous avons réaffirmé notre ancrage dans la Cpa. Nous sommes dans la CPA et nous y restons ». Le Pr Abdoulaye Bathily, leader de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) a fait cette déclaration hier, vendredi 10 novembre, à la presse, au sortir de son audience avec le Chef de l’Etat.

Le professeur Abdoulaye Bathily a manifesté au chef de l'Etat ses griefs, concernant la gestion du processus électoral, l'arrestation des opposants, et l'utilisation des médias d'Etat. « Je lui ai demandé de prendre les mesures nécessaires pour qu'on ait des élections libres et transparentes, sans contestation, pour que le vainqueur gouverne dans la tranquillité et que les perdants sachent qu'ils ont perdu », dit-il.

Et si l’on en croit le numéro un des « Jallarbistes », le président de la République a appelé séance tenante, au cours de l'audience, le ministre de l'Intérieur, Me Ousmane Ngom pour insister sur la tenue d'une rencontre avec l'opposition sur les questions électorales.
Au cours de la même audience, Me Wade a donné des instructions à Macky Sall concernant la télévision nationale.

Le Pr Abdoulaye Bathily n’a pas manqué d’attirer l’attention du Chef de l’Etat sur le recul de la démocratie, avant de l’inviter à prendre les mesures qui s’imposent pour que la paix et la stabilité demeurent dans ce pays.

Sur les traces de Senghor

Il est revenu sur le sens du dialogue tel que perçu par Me Wade : « Le président nous a fait part de sa volonté d’établir le dialogue politique avec nous, à l’instar d’autres partis politiques, à la veille des élections. Il souhaite que ces élections soient calmes, visibles. Et il nous a proposé éventuellement une collaboration au niveau des législatives entre le Pds et la Ld/Mpt, mais aussi une éventuelle collaboration au niveau de l’élection présidentielle. Et en tout état de cause, qu’il y ait un dialogue sur les questions liées aux élections, notamment le fichier électoral, il est d’accord pour qu’il soit audité », a laissé entendre le leader de la Ld/Mpt, avant d’ajouter : « Nous l’avons remercié d’avoir pris l’initiative, en rappelant que le dialogue politique constitue ce que moi j’appelle, l’exception sénégalaise. Il a été initié par le président Senghor qui, chaque fois qu’il était confronté à des crises majeures, a organisé le dialogue avec les acteurs politiques, le président Abdou Diouf qui lui a succédé, a poursuivi dans le même sens ».

Le dialogue comme rempart

Le Secrétaire général de la Ld/Mpt soutient que « c’est grâce à ce dialogue politique, sur les questions de la démocratie, les questions électorales, que le Sénégal, contrairement à d’autres pays, n’a pas basculé dans la confusion, dans l’anarchie. Par conséquent, ce dialogue politique initié depuis très longtemps doit être poursuivi, consolidé, amélioré après l’alternance, parce que justement cette alternance a été le fruit du dialogue politique ». Et le professeur Abdoulaye Bathily de faire remarquer : « Si ceux qui étaient au pouvoir, s’étaient agrippés à leur pouvoir, en n’acceptant pas le dialogue sur le Code électoral, sur les principes de notre démocratie, le Sénégal aurait eu tout autre chose en 2000 que des élections paisibles qui auraient permis à Abdoulaye Wade d’être là où il est aujourd’hui ».
Dans les prochains jours, le leader de la Ld/Mpt donnera une position définitive de la Ld/Mpt sur la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.