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Politique

MBAYE DIACK SUR LA CONTRIBUTION DE MAMADOU DIOP DECROIX"Pour quelqu’un qui avait ce point de vue, il aurait dû dissuader son parti..."

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MBAYE DIACK SUR LA CONTRIBUTION DE MAMADOU DIOP DECROIX"Pour quelqu’un qui avait ce point de vue, il aurait dû dissuader son parti..."
Au moment de la rupture de son ancien parti la Ld/Mpt avec le Parti démocratique sénégalais (Pds), Mbaye Diack Secrétaire général adjoint de la présidence de la République avait choisi de rester avec le président Wade pour ensuite créer son parti. Analysant, dans l’entretien qu’il nous a accordé hier, la sortie de Mamadou Diop Decroix accusé à tort ou à raison de vouloir faire comme lui, Mbaye Diack, dit ne pas être surpris. Seulement, indique-t-il, si le N°2 de Aj avait ce point de vue, “il aurait dû dissuader son parti d’aller aux élections”. Il se prononce aussi sur le décret de répartition des sièges des députés, les résultats de l’élection présidentielle et la succession de Me Wade, entre autres questions. Source : Le Populaire

Quelle lecture faites-vous des résultats officiels proclamés par le Conseil constitutionnel ? Moi, je crois que les résultats reflètent la réalité. Parce que le problème est que le candidat Wade et ses alliés étaient sur le terrain depuis très longtemps pour travailler. Moi, j’ai passé tout mon temps à aller dans les différents départements du Sénégal et dans la discrétion. Et quand je ne pouvais pas y aller, je demandais à ceux qui me représentent de travailler et naturellement je leur donnais les moyens de le faire. Pendant ce temps, les autres étaient dans les rédactions et dans les radios pour faire des dénonciations sur la non-transparence et sur le report de l’élection. Alors le résultat est là. C’est pourquoi ils n’ont pas pu faire de bons scores, mais, parmi eux, ceux qui ont travaillé un tant soit peu ont quand même des pourcentages appréciables. Ceux qui parlent de fraude, l’ont peut-être dans la tête, parce que ce sont les radios qui ont annoncé les résultats durant la nuit du dimanche au lundi. Les contestations de l’opposition ne sont pas du tout fondées, car pour contester, il faut avoir des preuves. Si vous voyez les différents recours qui ont été envoyés au Conseil constitutionnel, vous vous rendez compte que même si le Conseil constitutionnel les suivait, cela ne pouvait pas avoir une incidence majeure sur le scrutin.

Et le nouveau décret de répartition des sièges des députés qui suscite un tollé aussi bien dans l’opposition que dans le Pds ? Je dois dire que moi-même, je n’ai pas encore lu le décret, même si je sais qu’il ne pourrait pas y avoir un décret qui satisfera tout le monde. Ce n’est pas possible, car l’œuvre humaine n’est pas totalement parfaite. Mais, on tiendra compte de toutes les suggestions qui ont été faites par tous les partis politiques, les décisions qui ont été rendues par le Conseil d’Etat. Ils (ndlr : les opposants) ont encore décidé d’amener le décret au Conseil d’Etat. Le Conseil d’Etat se prononcera là-dessus et le gouvernement appliquera la décision du Conseil d’Etat. Maintenant, que des gens disent que nous devons avoir trois ou quatre députés, c’est très normal. Parce qu’il faut savoir que la conception que les gens ont du député est presque une conception plus ou moins alimentaire. Chacun veut être député pour régler ses problèmes, et il n’est pas étonnant que du côté de l’opposition comme du pouvoir, il y ait des grincements de dents.

Pensez-vous qu’il soit normal que le président de la République prenne un décret qui soit en déphasage avec la loi, si l’on sait que la répartition des députés doit obéir au critère démographique ? Je crois que le décret que le président de la République va prendre ou qu’il a déjà pris n’est pas en déphasage avec la loi. C’est l’interprétation que les gens font. Mais, le président de la République ne peut pas en toute conscience prendre un texte réglementaire qui soit contradictoire avec les lois, ce n’est pas possible. Un président de la République ne peut pas faire cela. Maintenant, si les gens estiment que les textes ne sont pas conformes à la loi ou à l’esprit de la loi, c’est-à-dire au Code électoral, le Conseil d’Etat se prononcera là-dessus. Mais, ce que je peux dire est que le président de la République ne peut pas de façon consciente violer la loi.

Comment analysez-vous les fleurs que Mamadou Diop Decroix a jetées au chef de l’Etat, après que son parti a combattu Me Wade lors de la présidentielle ? Cette situation ne me surprend pas. Et je pourrai dire que la situation qui prévaut dans les partis dits de gauche ne me surprend pas. Parce que j’ai toujours invité ces partis à s’inspirer d’un principe dont nous nous sommes toujours réclamés, c’est-à-dire faire une analyse concrète de la situation concrète. Nous avions formé un attelage avec Wade pour conquérir le pouvoir. Donc, nous ne devrions pas ignorer qu’il y aurait des contradictions. Quand des partis qui se disent communistes s’allient à un parti qui se dit libéral, nécessairement il y aura des contradictions dans la gestion du pouvoir, mais il faut savoir situer l’essentiel et gérer ces contradictions. Il fallait apprécier la situation, voir si Wade travaille ou ne travaille pas. S’il travaille, comme c’est le cas aujourd’hui, mais vous l’appuyez, vous l’accompagnez, jusqu’à ce qu’il finisse, tout en lui faisant des suggestions. Mais vous ne pouvez pas être dans un pouvoir et passer votre temps à insulter ce pouvoir. Ce n’est pas possible, cela a donné les conséquences que cela a données pour un parti (ndlr : La Ld/Mpt). Vous ne pouvez pas également être dans un gouvernement et présenter une candidature à l’élection présidentielle en tenant certains propos. Moi, il y en a parmi eux qui sont mes amis et nous en avons discuté, donc cela ne me surprend pas. J’avais d’ailleurs dit à certains que, de toutes les façons, si vous devez aller à cette élection, cela ne manquera pas d’avoir des conséquences. Surtout que lors d’un petit-déjeuner que nous avions eu avec Wade, à l’époque, il avait dit : “Je suis disposé à travailler avec vos deux partis, la Ld et Aj. Selon mes moyens, je vais vous aider à ce que vos partis se développent et dans tous les domaines matériels et logistiques. Attention ! Je ne vais pas le faire pour que vous me souteniez aux élections présidentielles, je le fais parce que quand j’ai des alliés, je veux que ces alliés soient des alliés forts. Mais le moment venu, si vous estimez que vous devez vous présenter aux élections présidentielles, vous pouvez y aller. Mais évidemment, à ce moment, vous quitterez le gouvernement”. J’ai vu que Mamadou Diop Decroix a fait une belle analyse. Il a vraiment dit des choses qui auraient dû le convaincre de ne pas aller aux élections présidentielles et d’appuyer Wade. Ce point de vue, pour quelqu’un qui l’avait, je pense qu’il aurait dû dissuader son parti d’aller aux élections.

Depuis que Me Wade a agité la question de sa succession, on a comme l’impression que beaucoup de personnes cherchent à se positionner. Ne pensez-vous pas que le débat autour de sa succession risque pas de gêner son quinquennat ? Je ne le pense pas, parce que le président de la République pense à sa succession bien avant les élections. Avec certaines personnes en qui il a confiance, il a toujours discuté de cette question pour dire sa préoccupation. Moi, personnellement, il a eu à me dire qu’il pensait à sa succession pour la simple raison qu’il souhaiterait, quand il aura quitté le pouvoir, que le Sénégal vive dans la paix et qu’il n’y ait pas de problèmes. Et je crois qu’il est en train de travailler à ça pour qu’au terme de son quinquennat, il y ait suffisamment de Sénégalais capables de lui succéder et que cette succession se passe dans la paix et la transparence. Et il est normal que d’un côté comme de l’autre on cherche à se positionner.

Mais, selon des rumeurs de plus en persistantes, Me Wade veut céder le pouvoir à son fils Karim Wade… Wade ne cherche pas à positionner son fils, il cherche à faire en sorte que sa succession se déroule dans la paix et le calme. Maintenant, le fils de Wade est un Sénégalais, c’est un citoyen comme tout le monde, il a le droit de briguer le suffrage des Sénégalais à un niveau ou à un autre, en tant que maire, en tant que député ou en tant que président de la République. C’est très normal. Ce n’est pas parce que son père est président de la République qu’il perd ses droits civiques. Mais j’ai dit qu’on ne peut pas l’imposer et que c’est le peuple sénégalais qui choisira celui qu’il voudra choisir. Si c’est Karim Wade, c’est donc le peuple qui l’aura choisi.

Pensez-vous déjà à un successeur potentiel de Me Wade  ? Personnellement, pour moi, il n’y a personne encore. Car je n’ai pas encore vu quelqu’un émerger pour attirer mon attention. Peut-être que durant ces cinq prochaines années, les gens essayeront de s’améliorer un peu pour présenter un profil acceptable. Dans tous les cas, il y aura un président de la république, quoi qu’il arrive. Je souhaite tout simplement qu’il ne soit pas un médiocre ou un incapable.



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