Avec les remous qui secouent la majorité et la recomposition politique qui s’opère au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) en perspective des prochaines échéances électorales, les partisans de l’ancien président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) étaient montés au créneau pour réclamer du président Wade une reconsidération de leur leader sous peine de quitter les prairies bleue. Très attendu sur la question, Me Mbaye Jacques Diop aura déçu nombre de personnes en annonçant son ancrage au sein du Pds. En effet, invité de l’émission Pencoo sur la télévision Wal fadjri, l’ancien président du Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc) déclare qu’il ne fait nullement de chantage à Wade en réclamant un poste de responsabilité au risque de partir, comme le faisaient prévaloir certaines personnes récemment. Pour lui, la nomination à un poste politique est le cadet de ses soucis. ‘Ce qui consacre un homme politique, c’est l’élection au suffrage universel et non une nomination à un poste qui est toujours suspecte. C’est donc l’élection qui donne à l’homme politique une base légitime et lui confère une honorabilité. En 46 ans de militantisme au Parti socialiste, je n’ai jamais été candidat à un poste ministériel sous Senghor et Diouf. Je n’ai jamais aimé être nommé’, soutient-il. C’est pourquoi, il estime que la résurrection du Ppc ‘n’est pas encore à l’ordre du jour’. Néanmoins, il déplore que le parti de Me Wade n’ait pas honoré des engagements signés avec le Ppc lors de leur congrès de fusion le 20 avril 2002 au Cices. ‘Nous avions convenu que les membres du bureau politique du Ppc allaient rejoindre le comité directeur du Pds et au Secrétariat politique.
Mais depuis lors, mes camarades ne sont intégrés dans aucune de ses structures. Je suis le seul membre du comité directeur du parti’, déclare Me Diop. Qui pense que ‘ceux qui gagnent ensemble doivent gouverner ensemble. Nous ne faisons pas de chantage. Nous devons participer à la gestion du pouvoir que nous avons conquis ensemble’.
A propos de son éviction de la tête du Conseil de la République pour les affaires économique et sociales (Craes), Mbaye Jacques Diop avouera être débarqué à cause de la jalousie de certains proches du Chef de l’Etat. ‘J’ai donné un contenu à l’institution avec des résultats probants. Mais c’est la jalousie qui a tout fait foirer. Les gens pensaient que je n’allais jamais réaliser le travail abattu à la tête du Conseil’, indique-t-il.
Du débat sur la suppression du second tour de la prochaine présidentielle agitée par certains de ses camarades de parti ces derniers temps, l’ancien maire de Rufisque a manifesté son désaccord catégorique. Car, selon lui, une élection à deux tours dans un pays comme le nôtre permet de consolider la démocratie. ‘Pour en arriver là, le pays a suivi un long processus démocratique. Senghor a été élu pour la première fois au suffrage universel indirect. Ensuite, on est passé au suffrage universel direct à un tour. Et c’était tout à l’honneur de la démocratie au Sénégal. C’est en 1993 qu’on a décidé d’aller vers un scrutin à deux tours. Et en 2000, c’est ce qui a fait gagner le candidat Wade. Qui, au premier tour, n’avait récolté que 31 % des suffrages contre 42 % pour le président sortant, Abdou Diouf. Donc, si le deuxième tour n’existait pas, Wade ne serait jamais président de la République. Je suis contre la suppression du second tour de la présidentielle’, signale-t-il.
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