A l’issue du Conseil des ministres du vendredi 2 novembre dernier, Me Wade regroupe en aparté quelques responsables de son parti, notamment le ministre d’Etat Ablaye Faye, Administrateur général du Pds, Souleymane Ndéné Ndiaye, ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, Habib Sy ministre d’Etat, ministre des Infrastructures, Ousmane Masseck Ndiaye, ministre des Collectivités locales et Directeur des structures du Pds et Adama Sall, ministre de l’Hydraulique. Objet de la discussion : le cas Macky Sall. Mais à ceux qui veulent qu’il règle cette question de N°2, le président Wade oppose un argument clair : « Ce n’est pas à moi de régler le cas Macky Sall, convoquez le parti pour le lui soumettre ». En clair, Wade voulait que les instances du Pds traitent du cas du N°2. Ce qui fut fait dès le lendemain avec la réunion des fédérations au siège du Pds, puis les sorties successives de différentes structures locales pour demander la suppression du poste de N°2. Notamment la Convention libérale de Dakar qui a demandé que le Comité directeur prenne en charge cette question. Donc, Macky Sall savait que son sort allait être scellé, comme annoncé depuis très longtemps, à la première réunion de l’instance dirigeante de la formation libérale. Rencontre qui a été finalement convoquée hier. Le président de l’Assemblée nationale sachant que son cas allait être traité - en fait qu’il allait être liquidé - prend l’initiative d’une rencontre avec le président de la République au Palais. Un mémorable face-à-face entre les deux hommes avant la réunion du Comité directeur du Pds.
Dialogue. Macky Sall : Monsieur le président, je voulais clarifier deux points avec vous avant la réunion du Comité directeur. Depuis quelques semaines, on actionne des fédérations pour qu’elles produisent des résolutions téléguidées demandant la suppression du poste de N°2. À chaque fois, qu’il y a eu des problèmes, vous m’avez appelé et nous nous sommes expliqués. À ce jour, vous ne m’avez pas appelé pour parler de la situation. Si vous pensez que ma démission du poste de N°2 peut dissiper le malaise que traverse le parti, je vous remets le poste tout de suite.
Me Wade : Je n’ai rien initié. Je n’ai demandé à aucune fédération de faire une sortie pour demander la suppression du poste de N°2.
Macky Sall : Depuis hier, Doudou Wade reçoit des députés pour leur demander de signer une pétition contre moi et que c’est vous qui lui avez donné l’ordre de le faire.
Me Wade : Qui moi ? Je n’ai jamais demandé à quelqu’un de signer une pétition contre toi. (Il appelle Doudou Wade) Doudou, « ngane » je t’ai demandé de signer une pétition pour demander le départ de Macky ?
Doudou Wade : Je n’ai pas dit cela et vous ne m’avez rien demandé. Je suis président de Groupe parlementaire et après analyse de la situation, j’ai pris des initiatives.
Macky Sall : Doudou arrête tes histoires, j’ai reçu hier 40 députés à mon bureau qui m’ont dit qui tu leur as demandé de signer une pétition et que c’était sur ordre du président.
Doudou Wade : Je n’ai jamais dit aux députés que c’était sur ordre du président.
Me Wade : Même si je n’ai rien initié contre toi, je ne ferais rien pour l’arrêter. Tu as commis une faute politique et les gens ont eu une réaction politique en prenant des initiatives. Tu as commis la faute politique d’avoir convoqué mon fils à l’Assemblée nationale. C’est une faute grave.
Macky Sall : Monsieur le président, dans ces conditions, je ne peux pas participer à la réunion du Comité directeur. Je vous ai rencontré à deux reprises sur la question, et vous m’avez dit que c’est un débat fini et clos.
Macky Sall pouvait quitter le Palais pour rentrer chez lui avant que l’instance dirigeante de sa formation politique ne se réunisse pour statuer sur son cas, sans lui.
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