MENACE DE POURSUITES JUDICIAIRES : Tanor affiche le mépris

L’ancien ministre d’Etat, chargé des services et affaires présidentielles ne semble pas inquiet de la nouvelle tournure du dossier des « licences de pêche ». Ousmane Tanor Dieng garde encore son sourire habituel. Sanglé dans un grand boubou jaune, le premier secrétaire du Parti socialiste affiche le sourire et reste zen par rapport à la décision du pouvoir de réactiver le dossier des licences de pêche, où il est accusé d’avoir bénéficié secrètement de fonds, estimés à 19 milliards de nos francs qu’il aurait gérés avec le Premier ministre d’alors, Habib Thiam. Au terme de la rencontre de la Cpa, tenue chez Amath Dansokho, l’homme n’a pas dérogé à sa règle de courtoisie habituelle. Malgré l’attaque en règle de questions des confrères, l’homme n’a pas bougé. « Je n’ai aucun commentaire », a-t-il répété, à plusieurs reprises sur insistance des journalistes avant de s’engouffrer dans son véhicule.

Wilane : « C’est mesquin et puéril »

Par contre, le chargé de la communication du Ps s’en prend violemment au régime du Président Wade. À en croire Abdoulaye Wilane, la sortie du garde des Sceaux et la question orale de Iba der Thiam ne sont rien d’autres qu’une "opération politico-médiatique pour intimider, intoxiquer et jeter l’opprobre sur le Ps". Selon lui, cela participe d’une opération de brouillage, une « volonté de discréditer la classe politique ». Mieux, fait-il croire, cela arrive à une époque où le Ps « connaît un regain de vitalité en devenant un pôle d’attraction que le pouvoir a décidé de sortir cette affaire ». Pour Wilane, Me Wade a inauguré l’ère des scandales financiers et il voudrait détourner l’opinion sur les scandales financiers qui ont cours dans ce pays depuis l’alternance et qui ne sont pas encore élucidés. Pour lui le régime est aux abois. « Étant en négociation avec Idrissa Seck qui a été cité dans l’affaire des chantiers de Thiès, ils veulent dire par là, que tous les hommes politiques sont pareils. Aujourd’hui, le Ps qui a récemment reçu un présidentiable français se veut la locomotive pour l’alternative. Pour lui, « Tanor qui est abreuvé à la source de la bonne gouvernance auprès de Senghor et Diouf ne saurait être lié à un scandale. En ce sens qu’il est convaincu que pour diriger ce pays, il faut être exempt de reproches. Son attachement aux institutions et son républicanisme sont de notoriété publique ». Il considère cependant « mesquin et puéril » cette opération du pouvoir tendant à salir tous ce qui est reluisant. Abdoulaye Wilane précise que « ça ne passera pas ». Il a en outre appelé les militants et sympathisant du premier secrétaire à rester calme et serein.