Modou Diagne Fada: "Le Pds, c’est terminé, c’est un parti dépassé"

Invité ce dimanche de l’émission "Grand Jury" sur la Rfm, Modou Diagne Fada, ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais soutient que ce parti est dépassé. Selon Modou Diagne Fada : "le Pds, c’est terminé, c’est un parti dépassé". Pour Modou Diagne Fada, il faut dorénavant un grand parti libéral et le président Abdoulaye Wade doit travailler à cela.

"Le Pds, tel qu’il est, n’est pas attrayant", martèle l’ancien responsable des jeunes de ce parti. Pire, avertit Modou Diagne Fada, tant que le Pds restera ce qu’il est, c’est à dire avec d’anciens membres qui forment à ses côtés d’autres formations politiques qui iront à des élections pour obtenir deux à trois députés, il perdra le pouvoir très bientôt.

Modou Diagne prône également une réforme de la Constitution qui donne plus de pouvoir à l’Assemblée nationale et moins au président de la République. "Si demain, je dois élaborer une constitution, je renforcerai le pouvoir de l’Assemblée nationale, et je réduirai celui du président de la République", déclare-t-il. Car, pour lui, la situation peut être grosse de danger, surtout si un président de la République autre que Me Abdoulaye Wade se retrouve dans une telle situation. "Parce qu’un autre président de la République ne peut pas avoir la même baraka de Wade".

Ancien membre du Comité directeur après son exclusion du Pds, Modou Diagne Fada s’est penché sur le sort de Macky Sall. Pour lui, ce dernier doit démissionner de son poste de président de l’Assemblée nationale. Modou Diagne Fada explique que "c’est une majorité qui avait élu Macky Sall, si cette majorité se retrouve aujourd’hui et lui retire sa confiance, il doit en tirer toutes les conséquences politiques et démissionner de son poste". Il s’y ajoute, selon toujours le député de Darou Moukhty, Macky Sall qui avait accédé à un tel poste grâce à sa proximité avec le chef de l’Etat, "ne bénéficie plus de sa confiance". Pire, estime-t-il, au moment où les députés de la majorité sont sur le point de déposer une proposition de loi visant à réduire le mandat du président de l’Assemblée nationale de cinq à un an, Macky Sall doit démissionner pour ne pas permettre qu’on en arrive là. "Ce n’est pas bon, on ne doit pas permettre qu’on s’amuse avec notre constitution". Modou Diagne Fada reproche à Macky Sall d’avoir commis des erreurs qui lui valent ce qui est en train de lui arriver. Pour lui, Macky Sall a commis deux erreurs de procédure qui ont commis des suspicions entre lui et Karim Wade, alors que tous deux ne s’entendent pas. Premièrement, il a laissé le président de la commission de l’habitat à l’Assemblée nationale pour envoyer celui chargé de la commission des affaires étrangères (Aliou Sow taxé de pro-Macky -ndlr) représenter l’institution parlementaire au Conseil de surveillance de l’Anoci. Ce qui est perçu comme une volonté de sa part de nuire. La deuxième erreur de procédure, c’est en envoyant une convocation à Karim Wade en sa qualité de président de l’Anoci pour être auditionné par l’Assemblée nationale. Or, la procédure devait se dérouler autrement. Modou Diagne Fada en tire la conclusion que quand deux hommes se méfient et que l’un commet des erreurs de procédures, l’autre doit penser que c’est fait exprès.

Parlant de Karim Wade et du rôle qu’il joue aux côtés de son père, Modou Diagne Fada pense que Karim Wade qu’il dit être son ami, est un Sénégalais comme les autres et qu’il a le droit, s’il a des compétences de travailler aux côtés du chef de l’Etat. "Je pars du principe que Karim Wade est un Sénégalais, comme vous et moi. S’il a des compétences pour servir son pays, je ne vois pas pourquoi, on doit s’en priver". Modou Diagne Fada martèle par ailleurs : "Ce n’est pas parce qu’on est fils du président de la République qu’on n’a pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle". Pour lui, ce qui demeure fondemental, c’est le respect du jeu démocratique.

Modou Diagne Fada a regretté les évènements qui se sont produits à Dakar mercredi dernier, occasionnant des affrontements entre marchands ambulants et forces de l’ordre. Pour lui, "ce sont des évènements malheureux". Selon lui, les autorités qui avaient pris la décision de déguerpir les marchands ambulants auraient du avant de passer à l’acte, discuter avec ces derniers du bien-fondé de leurs démarches et leur proposer d’autres sites de racasement. Ensuite, estime Modou Diagne Fda, "les marchands ambulants contribuent à la lutte contre la pauvreté. Ce sont des gens qui sont des soutiens de famille et qui méritent respect". Modou Diagne Fada est persuadé que malgré les déclarations du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, l’Eta s’est fait surprendre le mercredi par la révolte des commerçants. Il a salué le fait que l’Etat ait reculé sur la question comme il l’avait fait après avoir pris la décision d’opérer des ponctions sur les salaires des fonctionnaires.

Le député de Darou Moukhty révèle qu’il était persuadé que lorsque le ministre Farba Senghor avait annoncé que l’Etat se retirait de l’Asecna, que telle n’était pas son intention mais que c’était une stratégie pour amener celle-ci à renégocier avec le Sénégal.