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Politique

MOUSTAPHA NIASSE SUR LA DÉROUTE DU SOPI " CE QUI A PERDU WADE "

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MOUSTAPHA NIASSE SUR LA DÉROUTE DU SOPI " CE QUI A PERDU WADE "
Le secrétaire général de l’Afp, Moustapha Niasse, lève le voile sur leurs ambitions aux commandes des collectivités remportées par la Coalition de Benno Siggil Senegaal, sortie victorieuse d’importantes villes comme Dakar, à l’issue des élections locales du 22 mars dernier. Il apporte des réponses, en prenant en compte, les cas Macky Sall et Idrissa Seck, deux produits du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour Moustapha Niasse, le peuple a sanctionné sans état d’âme une certaine manière de gouverner. Et reste prêt à donner le même signal, si ceux qui gouvernent, continuent à gérer le pays, selon leur bon vouloir. Entretien

Vous avez gagné la plupart des villes pour ces élections locales, quel est le travail qui va être fait maintenant ?

Je dois commencer par remercier le peuple sénégalais, le saluer avec solennité et gratitude. Je pense pouvoir parler, sans avoir été désigné à cet effet, au nom des patriotes sénégalais qui se sont organisés en coalitions de partis politiques dont Benno Siggil Senegaal. Celle-ci a, depuis plusieurs mois, et avec méthode, mis en place les idées, procédures et mécanismes qui étaient nécessaires pour aborder ces élections locales de 2009. Il n’y avait aucune évidence que ces élections se tiennent le 22 mars 2009… Je crois que c’est la pression des événements, les réalités dans leur densité quotidienne, la diversité des requêtes et leur massification, qui ont conduit le régime à finalement se résigner, à ne pas prendre la responsabilité et le risque d’un troisième report de ces élections. La preuve a été faite que le peuple sénégalais n’était pas un peuple endormi, résigné. Ce peuple a pu, à un moment, donner l’impression d’accepter tout, d’être presque fataliste. Mais il a prouvé, le 22 mars 2009, qu’il n’en était rien, que les Sénégalais, dans leur essence, sont restés les mêmes.

Je pense qu’il faut donc, avant tout, rendre hommage aux Sénégalais et se satisfaire de ce que toutes les raisons existent aujourd’hui de ne pas désespérer. Ceux qui ont refusé le chemin du désespoir, et nous sommes nombreux à l’avoir été, sont finalement en train d’avoir raison. Mais attention, cette victoire du 22 mars n’est que le début d’un nouveau combat qui doit se poursuivre et conduire à de nouvelles victoires pour faire en sorte que ce pays puisse bénéficier des conditions idéales pour être redressé sur le plan institutionnel, économique, social, dans le domaine des urgences que constituent l’éducation, la formation et la santé, et surtout la revalorisation du caractère et du mental des Sénégalais...

Quelles seront vos premières priorités à la tête des collectivités locales que vous avez remportées ?

D’abord, mettre en place dans le calme et la sérénité, partout où Benno Siggil Senegaal a gagné, les équipes. Ces équipes-là sont déjà constituées d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, qui ont été identifiés, sélectionnés avec méthode. Parce que la nouvelle dynamique d’innovation, de rénovation et surtout de capacité d’initiative et de mobilisation des énergies qui prend en charge le développement à la base, tout ceci a été réfléchi, évalué, calculé, mesuré. Et cela crée, aujourd’hui, les conditions d’une reprise en main du développement local qui est à la base de tout développement national dans les contrées. En fait, il va y avoir de nouvelles méthodes de gouvernance locale… Ceci est extrêmement important, car cela décupler de manière extraordinaire la responsabilité des nouveaux édiles qui ne sont pas du même niveau de formation, ni d’expérience. Gérées comme nous pensons pouvoir le faire, les villes de Dakar, Saint-Louis, Kaolack, Diourbel, Kaffrine, Louga, ainsi que les mairies d’arrondissement de Dakar, devraient donner précisément la preuve de ce qu’est la bonne gouvernance. Le patriotisme, la volonté et le souci de transparence, l’existence préalable à l’élection d’un programme précis et cohérent, qui constitue une obligation pour les nouveaux édiles, vont changer totalement le type de gouvernance du Sénégal, y compris au niveau national.

Vous déclinez là vos ambitions, mais avant même votre installation, on constate des divergences qui se manifestent dans votre coalition à Dakar et à Kaolack, par exemple. Vous prenez là un mauvais départ.

Il y a lieu d’être optimiste. Concernant Dakar, je suis en mesure de vous dire qu’il n’y a aucune divergence sur le choix porté sur Khalifa Sall pour diriger la mairie de la ville ; nous l’avons ensemble proposé comme tête de liste pour ce poste...

Au niveau de l’Afp, il n’y a pas des résistances...

(Il coupe) Nullement ! Je suis formel -et je parle en présence de Madieyna Diouf (tête de liste Benno Siggil à Kaolack) et du professeur Bouna Mohamed Seck, chargé des élections au niveau de l’Afp- il n’y a aucune réserve sur la candidature de Khalifa Sall à la tête de la ville de Dakar, il est notre candidat. Tout comme d’autres responsables d’autres partis politiques sont candidats à d’autres postes de responsabilités desquelles nous avons déjà discuté. Et nous nous sommes mis d’accord.

Mais Khalifa Sall lui-même a reconnu, dans un entretien accordé à L’Observateur (Ndlr : édition du vendredi 27 mars 2009), qu’il y a quelques problèmes, citant même un responsable de votre parti qui aurait manifesté une intention contraire à ce que vous dites ?

En tout cas, moi secrétaire général du parti, c’est vous qui m’apprenez, par cette question, qu’il y aurait un responsable de l’Afp qui aurait exprimé une réticence... Notre décision est formelle, la direction de notre parti, l’a prise, il y a plus de six mois : c’est Khalifa Sall qui est notre candidat pour être maire de la ville de Dakar.

Cela dit, pour Kaolack, il y a un consensus qui s’est déjà dégagé, et avant même que nous ayons gagné les élections, pour que Benno propose Madieyna Diouf pour la mairie de cette ville. Maintenant, il est loisible à tout citoyen sénégalais, qu’il soit membre d’un parti politique ou non, s’il est élu conseiller municipal à Kaolack, de dire qu’il veut être candidat à la mairie. Ce qui va se passer, c’est qu’il y aura une élection libre, démocratique et publique, s’il emporte la majorité, il sera le maire sinon, il ne le sera pas.

Et si par exemple au niveau du Parti socialiste, il y a des réticences sur Khalifa Sall, comment allez-vous gérer ces divergences au niveau de la Coalition Benno Siggil ?

Ah là, vous me posez un casse-tête, puisque je ne peux pas répondre au nom du Parti socialiste sur une question comme celle-là. J’ignorais jusqu’à maintenant qu’il pourrait y avoir, au Parti socialiste, des réticences internes concernant la candidature de Khalifa Sall ; je ne serais pas étonné, si ce problème-là existait, qu’il soit résolu de la manière la plus rapide, puisque les enjeux sont tellement importants...

Même dans la dernière livraison de «Jeune Afrique», qui paraît ce lundi, il y aurait aussi des réticences au niveau de l’Apr (Ndlr : Alliance pour la République-Yakaar dirigée Macky Sall) concernant toujours le choix sur Khalifa Sall ?

Vous me parlez de chose dont je n’ai pas encore pris connaissance. Et même si au niveau de l’Apr il y avait des réticences confirmées, je suis sûr que, politiquement, ce problème serait réglé entre la Coalition Benno et Yakaar qui en est une composante.

Vous avez battu campagne autour de concepts de transparence, bonne gouvernance, etc. Est-ce que vous allez lancer immédiatement des opérations d’audit des collectivités locales, une fois aux commandes ?

Vous savez, l’idée d’organiser des audits sur les gestions précédentes qui ont été menées par des édiles battus le 22 mars n’est pas une priorité. Nous n’avons pas remporté cette victoire pour faire des audits. Si les audits doivent avoir lieu, ils auront lieu. Dans le principe, il est juste que lorsqu’une nouvelle administration prend en charge le développement de structures à la tête desquelles ont été élus des responsables, que l’on pense qu’il faut faire l’état des lieux, les fixer à leur niveau, au moment M, et partir de l’avant pour n’être comptable que de ce que l’on commencera à construire ; cela est, à mon avis, un réflexe tout à fait juste, légal, légitime et normal. Mais nous ne voulons pas en faire une priorité, comme si nous avions recherché les suffrages des électeurs pour aller auditer des gens qui étaient là.

Vous allez quand même auditer la gestion foncière de Dakar qui pose de sérieux problèmes ?

Je suis obligé de vous dire oui. Parce que si je vous disais non, ce serait illogique. À Dakar, il y a eu des débordements dans la gestion des réserves foncières de la puissance publique. Nous, Afp, dans une quarantaine de nos réunions, desquelles sont sortis des communiqués, avions eu à déplorer les dérapages et les dérives qui régulièrement, mois après mois, depuis neuf ans, ont contribué à saper la stabilité de la valeur foncière des réserves domaniales de la puissance dans la région de Dakar et dans d’autres du pays. Il est donc juste, puisque les autres formations politiques ont eu les mêmes inquiétudes et préoccupations et ont pris les mêmes positions, que l’audit foncier dans la région de Dakar soit réalisé en temps opportun…. Mais il faut d’abord remettre les pendules à zéro, se mettre en place et travailler à partir des mécanismes qui doivent permettre de développer les bases.

Vous voilà à Dakar avec un budget de 44 milliards. N y a-t-il pas de possibilité d’utilisation politique de cette manne financière par Khalifa Sall.

Moi, je suis en mesure de vous dire que je n’ai aucune crainte à ce sujet. Le budget de la ville de Dakar n’est pas un récipient de miel et de sucre confié à un maire qui en fait ce qu’il veut. Il est impossible qu’une équipe plurielle, composée d’éminents dirigeants, fasse des choses pareilles. Je connais très bien Khalifa Sall et j’ai la plus haute appréciation sur ses qualités et son sérieux. C’est vous dire que je n’ai aucune appréhension à ce propos. Ces 44 milliards seront utilisés, je vous en donne ici la garantie, seront utilisés pour jeter les bases d’un mieux-être des Dakarois.

Ne craignez-vous que la cohabitation de fait imposée à Me Wade avec vos victoires dans plusieurs collectivités locales ne débouche sur un conflit ouvert ?

D’abord, je dois dire que les conflits d’ordre politique existent dans toutes les sociétés républicaines. Puisqu’il s’agit d’antagonismes et de diversités plurielles qui s’inscrivent dans la logique de tout fonctionnement d’un Etat démocratique. Cela dit, sachez qu’il ne peut y avoir de veto de Me Wade si les lois liées au développement local sont appliquées comme il se doit. En somme, la gestion des collectivités locales est autonome. Vous me direz que l’Etat peut ralentir le rythme de décaissements des fonds de concours, mais là aussi, je vous rassure en vous disant qu’il y a des mécanismes performants qui permettent de s’y opposer. Quant au ministère qui en a la tutelle, son rôle s’arrête à la coordination. S’agissant des délégations spéciales, à la suite de dissolution de collectivités locales pour des faits politiques, sachez que les données ont changé car nous ne sommes pas du même corpus politique que le président de la République. Et le peuple est avec nous. Cela veut tout dire.

Ne craignez-vous pas que Macky Sall quitte votre Coalition pour rejoindre Wade ?

J’aurais pu être tenté de vous dire qu’il faut poser la question à Macky, mais je réponds quand même parce que je connais Macky. Je l’ai reçu, il y a trois à quatre jours. J’ai reçu hier Mbaye Ndiaye … Cela m’étonnerait après tout ce qui s’est passé, que Macky puisse répondre à l’appel qui lui a été du reste indirectement lancé à travers une femme responsable au Pds, par les journaux et par la radio. Mais je vous prie d’aller lui poser la question. Mais compte tenu des circonstances qu’il a vécues et qu’on a vécu avec lui, des engagements qu’il a pris, et du comportement qu’il a eu pendant toute la campagne, et des actes qu’il pose jusqu’il y a deux jours (…) Je serais très étonné s’il rejoignait le Pds.

Le retour de Idrissa Seck aux côtés de Wade ne peut-il pas contrarier vos plans politiques d’accéder au pouvoir en 2012 ?

Pas du tout. M. Idrissa Seck est un homme politique Sénégalais, un citoyen de notre pays, qui a les mêmes droits et qui est soumis aux mêmes obligations que nous tous. Qu’Idrissa Seck soit ici ou là, cela ne doit influer en rien, ni sur notre détermination, et sur notre engagement à combattre les injustices, la mal-gouvernance, le gaspillage, le train de vie de l’Etat qui est arrogant, insupportable et insolent. Qu’Idrissa Seck soit avec Wade demain, qu’il reste là où il est aujourd’hui, cela ne change en rien à ce que nous voulons. Qui est de nous investir, et de continuer de mettre énergie, notre expérience, force de proposition, force de concertation, force de rassemblement au service de l’essentiel qui est de changer la dynamique de dépérissement de l’Etat sénégalais.

Vous semblez bien optimiste. Mais prenez-vous en compte le fait que Wade soit un bon politicien qui sait renverser les situations ?

En tout cas, ma logique cérébrale m’interdit d’interdire à un manœuvrier de manoeuvrer. Je respecte le président en tant que personne et je le combats en tant que politique à cause de son programme. Et il continuera certainement de manœuvrer. Reprendre en main un navire qui a perdu son moteur, dont les boussoles sont cassées, qui n’a plus de gouvernail, et dont le capitaine est somnolent, c’est du domaine de l’illusoire. Ce sont les Sénégalais qui vont se reprendre en main, mais ce n’est pas lui qui va prendre les choses en main. Si nous n’abordons la question des élections du 22 mars 2009, que sous l’angle des connotations politiques, nous nous serons trompés. Ce qui est le plus urgent aujourd’hui, c’est de s’attaquer aux urgences et souffrances que subissent les Sénégalais. Au-delà des réflexions politiques, et du débat politique lui-même, il s’agit de voir comment sauver l’école sénégalaise, qui est aujourd’hui enlisée, au plus profond du marigot. Ce qui est une urgence, c’est comment équiper les universités de Dakar, et de Saint Louis, pour que les enseignements qui y sont dispensés puissent l’être dans les meilleures conditions pédagogiques. Comment permettre aux cinq mille bacheliers de s’insérer pour qu’ils ne perdent pas une année de leur vie scolaire. On est à la fin du mois de mars. Cinq mille bacheliers sont dans la rue. Dont 1200 à Dakar. Ça , c’est une urgence. Si nous passons notre temps à discuter, pour dire nous avons gagné, sans avoir en vue ces urgences, c’est que nous perdons notre temps. Il y a une possibilité normale de faire baisser les denrées de premières nécessité, en réduisant les 72 % de la recette fiscale, qui proviennent de la fiscalité indirecte. C’est-à-dire le riz qu’on mange, l’huile, que vous achetez, le médicament avec lequel vous vous soignez, les fournitures scolaires que vous achetez pour vos enfants. Les transports publics ou privés que vous prenez. C’est là où il faut agir.

A propos de la lecture à faire de la débâcle de la Coalition Sopi 2009, ne pensez-vous pas que les Sénégalais ont plutôt voté contre pour sanctionner Wade qui veut mettre en selle son fils Karim Wade ?

Les Sénégalais n’ont voté pour rien de tout cela. Ils ont voté pour mettre fin à un processus de destruction de leur Etat et pays. Cela englobe tout ce que vous avez dit, mais c’est au-dessus de ça. Les Sénégalais ont voté pour un changement d’éthique, de morale. Un changement de comportement. Les Sénégalais veulent savoir où va l’argent qu’on leur prend comme impôt. Les Sénégalais ne veulent plus voir des 8X8, les Sénégalais ne veulent plus voir un président qui voyage aux frais du contribuable, trois semaines sur quatre tous les mois. Les Sénégalais veulent que le pouvoir qui est là, se souvienne que c’est eux qui ont voté pour eux et il faut qu’ils se souviennent d’eux. Pour que le président de la République ne dise plus c’est moi Dieu. C’est moi le Maître du jeu. Les Sénégalais ne veulent plus que cela continue. Le cas Karim Wade n’est pas un cas singulier. Il s’agit d’un homme qui est à la tête de l’Etat depuis neuf ans, et qui a conçu dans ses chromosomes, l’idée de se faire remplacer par son fils pour des raisons qui sont les siennes, les Sénégalais lui ont démontré qu’ils n’en voulaient pas. Ceci n’est qu’un module dans un ensemble global.

En choisissant Karim Wade, le président n’a-t-il pas voulu, à votre avis, sauver ses arrières ?

Je ne sais pas quelle est la nature de ses arrières, j’en devine un peu les formes plus ou moins confuses. Si ses arrières empêchent un être humain normal de dormir, si ses arrières lui font dégager des hectolitres d’adrénaline, tous les jours et toutes les nuits, si elles sont tellement déstabilisateurs, de l’individu de sa psychologie, de son cerveau, de sa réflexion de sa démarche, au point qu’il veuille absolument faire venir Prométhée des flancs de l’Olympe, un surhomme, pour bloquer ses arrières et s’assoire dessus, alors là, c’est son problème.

Vous critiquez le pouvoir en place, mais avez-vous fait votre autocritique par rapport à vos propres querelles intestines ?

Les élections sont survenues, il y a exactement huit jours, depuis dimanche jusqu’à maintenant, je ne pense pas qu’il se soit produit ce que vous évoquez. Nous sommes en pleine séance politique, une démocratie c’est le pluriel, c’est la conjonction de parallélismes et de singularités, qui portent à chaque niveau une idée et un projet de société. Le jour où il n’y a pas cette diversité, il n’y aura plus de Sénégal. Parce que ce qui caractérise le Sénégal, c’est l’esprit de liberté. Liberté de penser, d’agir, de se comporter en fonction du bien et du mal, c’est cette philosophie de notre culture sénégalaise, qui fait que la diversité existera toujours au Sénégal.

Etes-vous prêt à vous retrouver, lorsque les enjeux seront, non pas locaux, mais présidentiels ?

Nous sommes déjà ensemble, pour combattre un mal, ensemble nous avons gagné une élection, ensemble nous devrions être en mesure d’en gagner d’autres. Mais cet ensemble-là relève de plusieurs facteurs. Le premier, c’est le contexte politique national et les urgences qui sont liées à ce contexte politique national. Le Sénégal est en danger, nous nous sommes retrouvés. Je n’ai pas de doute que si les mêmes raisons et les autres facteurs, que je ne veux pas énumérer pour ne pas vous faire perdre du temps, se retrouvaient sur la table, nous pourrions nous retrouver. En ce moment, il faut se retrouver sur l’unité, qui fait la force, car nous venons de le prouver. Il y a deux solutions possibles. Soit on met quelqu’un devant qu’il soit le candidat de l’opposition comme le fut Wade, malheureusement pour le Sénégal, ou on laisse deux à trois candidats se présenter au premier tour. Celui qui sera le mieux placé sera soutenu par tout le monde. Ces deux thèses sont actuellement agitées dans l’opinion sénégalaise.

Serez-vous candidat en 2012 ?

D’abord, il faut que je sois en vie, ça dépend de Dieu. Vous prenez des engagements pour 2012, moi je suis un croyant. Je peux faire la projection, mais je suis obligé de mettre Dieu devant. Si Dieu me fait vivre jusqu’en 2012, ou il me tue avant. En tout cas, je suis prêt. Mais c’est le parti auquel j’appartiens qui décidera de ma candidature. Ce que je peux dire, c’est que je suis disponible. Si je suis vivant en 2012, je serais animé des mêmes desseins, des mêmes ambitions et de la même disponibilité pour le Sénégal et les Sénégalais. Ce pays que j’ai servi depuis que je suis adolescent. J’ai commencé la politique lorsque j’avais 17 ans. En 1957. Et si mon parti décide de m’investir candidat, je serais le candidat de mon parti, en ce moment-là je serais le candidat certainement d’une coalition. Mais, je suis obligé de mettre Dieu en avant.

Que répondez-vous à ceux qui pensent qu’il n’y a pas de démocratie dans les partis politiques, même de l’opposition ?

Il y a eu une erreur d’appréciation et de compréhension. Un parti politique n’est pas un Etat. Un Etat, c’est une pyramide d’institutions. Au sommet de laquelle il y a le chef de l’Etat qui est le chef de l’Exécutif. Il y a des strates. Le Législatif, le Judiciaire, l’Administration. L’Etat fonctionne sur une base morale. Sur un engagement éthique, qui permet de mettre en avant l’impersonnalité et la non- patrimonialisation des structures de décision. Un parti politique, c’est une superposition de volontés et de convergence, ensemble qui marche vers un but. Si l’Etat est pyramidal, un parti politique est un parallélépipède comme le disent les mathématiciens. Une sorte de rectangle où il y a une base, une direction, qui n’est pas dirigée par un homme, mais par un Bureau politique élu par un congrès. Vous savez, le gouvernement que dirige Wade n’est pas élu, il est nommé. Les membres du Bureau politique de l’Afp son élus par un Congrès. Le secrétaire général travaille avec des secrétaires nationaux. Le Pr Seck est chargé des élections, dans la gestion de ce secteur, il est autonome. C’est son intelligence, son réflexe qui permettent de gérer ce secteur. Cherif Leïb Aïdara est chargé du commerce et de l’industrie. Quand nous créions ce parti, nous étions une quarantaine, nous sommes maintenant des milliers. Ceux qui sont partis devait partir.

On peut vous reprocher de vous cramponner à votre poste de secrétaire général et de ne pas faire la place aux jeunes ?

Ma place de secrétaire général, je la mets toujours en jeu. Mon rêve, aujourd’hui, est de trouver un jeune de moins de cinquante ans, qui prenne la direction de l’Afp. Malick Diop vient de gagner les élections à Point E, qui l’a investi, c’est l’Afp, Malick Gackou aussi à Gédiawaye toujours dans le cadre de Benno, Mbaye Dione à Ngoundiane, Aliou Kébé à Keur Madiabel, Aliou Sarr à Noto etc. Je peux vous citer des dizaines de jeunes que nous avons proposés. S’ils sont élus maires, ils vont contribuer au rajeunissement de la direction politique du parti. Vous voyez, je suis simple conseiller municipal de Keur Madiabel, je ne vais pas être maire de Keur Madiabel, mais c’est un jeune qui va l’être parce qu’on ne peut pas avoir tout et prendre tout. Il n’y a pas de dictature à la tête des partis. Plus fondamentalement, il faut qu’on aborde la question de la renaissance du Sénégal. Il y a vingt à trente ans, ce pays était cité en exemple dans plusieurs pays. Nous sommes l’un des pays à impulser le multipartisme au mois de mai 1974. Cette décision a été prise à Mogadiscio au sommet de l’Oua. Je dirigeais le cabinet de Senghor. En 1976, le Sénégal était cité, avec la Tunisie, comme les pays qui étaient en avance dans le domaine de l’éducation et de la formation… Ce pays était cité en exemple pour sa diplomatie. Dans une conférence, les gens admiraient le Sénégal. Il faut qu’on réhabilite cette image du Sénégal … Nous voulons redresser le Sénégal dans les deux ans qui viennent. Et les Assises nationales constituent le cadre le plus approprié. Nous avons tout fini, nous sommes dans la phase d’édition des recommandations des Assises nationales. J’espère que le Président Wade comprendra que les Assises nationales sont utiles et plus encore aujourd’hui qu’hier. J’ai découvert dans ces Assises nationales, des sommités de toutes catégories, des cadres de valeur intrinsèques, qui battent les cadres des pays industrialisés, ça m’a fait comprendre pourquoi d’éminents professeurs sont dans les Universités américaines, anglaises, françaises jusqu’en Australie. Il faut que tout ce monde revienne, qu’on se serre les mains, qu’on oublie nos rancœurs.



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