Aussi renversant que cela puisse paraître, dans les couloirs du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, l’idée d’un report de la présidentielle du 25 février est aujourd’hui agitée. Une idée confortée par le flou savamment entretenu par le maître de céans, qui, c’est un secret de polichinelle, a repris langue avec Idrissa Seck. «Ce n’est pas un, mais plusieurs missi dominici que Wade a envoyés à son ancien Premier ministre», confirment nos sources. Revenant à la charge, après le semblant de démenti lors de la réunion du comité directeur du Pds de jeudi dernier, nos interlocuteurs persistent et signent. Pour étayer leur argumentaire, ils relaient les propos de Idrissa Seck, qui, à l’occasion de la fête de la Tabaski, avait manifesté son accord pour «la mise sur pied d’une formule de transition qui ôterait toute légitimité au régime actuel». Une sortie qu’on peut assimiler à son acceptation d’un report de la présidentielle. A cette déclaration du maire de Thiès, on peut ajouter celle de Me Mame Adama Guèye. Candidat à la magistrature suprême, il théorise un plan B, en affirmant qu’il faudrait réfléchir sur la manière de s'y prendre dans l'hypothèse d'un report éventuel de l'élection présidentielle. Qui plus est, l’Assemblée nationale est sur le point d’examiner une vingtaine de projets de loi dont certains pourraient concerner l’organisation de la présidentielle. Mais sur ce dernier point, Doudou Wade tient à réfuter catégoriquement toute idée d’une saisine de l’auguste Institution pour un recul de la date des élections. Le président du groupe parlementaire libéral et démocratique souligne que ni la conférence des présidents, ni les commissions techniques, encore moins la plénière, ne sont convoquées pour statuer sur un probable report de la présidentielle. Ce qui n’écarte pas définitivement cette éventualité, surtout au moment où des bonnes volontés s’activent toujours pour des retrouvailles entre Wade et Idrissa Seck. Sans oublier les intentions prêtées à certains députés de la majorité, de faire une proposition de loi sur l’ajournement des joutes électorales de février prochain.
Oumar Sarr dément et met en garde le Président
Joint hier au téléphone, le porte-parole de Idrissa Seck a tenu à démentir les supposées négociations entre Wade et son mentor. «Si négociations il y a, c’est pour négocier le départ de Wade», ironise-t-il. Avant de révéler que son candidat dépose aujourd’hui sa caution de 25 millions de francs au niveau du Trésor public. Interrogé sur les audiences que Wade a accordées récemment à Awa Guèye Kébé, M Sarr affirme ne pas en être au courant. Puis, revenant sur l’idée d’un éventuel recul de la présidentielle, il souligne qu’avec Me Wade, qui fait toujours le contraire de ce qu’il dit, toutes les surprises sont possibles. Mais Oumar Sarr met en garde le président de la République contre les conséquences d’un report de la présidentielle de février. «Car le Sénégal se trouverait dans une situation d’ingouvernabilité constitutionnelle», avertit-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion