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Politique

Ousmane Ngom (Ministre de l'Intérieur pendant 4 ans) : «Le Sénégal est prêt à organiser des élections libres et transparentes»

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Ousmane Ngom (Ministre de l'Intérieur pendant 4 ans) : «Le Sénégal est prêt à organiser des élections libres et transparentes»
Le ministre d'Etat Me Ousmane Ngom a présidé samedi dernier, à Paris, une animation politique sur invitation des sections Pds du XIXe arrondissement de la capitale française.Une première pour le ministre de l'Industrie qui en a profité pour décliner les réalisations du président Wade. Face aux correspondants de la presse sénégalaise qui lui faisaient remarquer le paradoxe entre les scandales de corruption et les difficiles conditions de vie des populations sénégalaises face au bilant reluisant qu'il a dressé de la gestion du régime libéral, Ousmane Ngom a fait savoir dans l'entretien qu'il nous a accordé, que la presse est ‘féroce’.

Wal Fadjri : Vous venez de présider une animation politique à la Bourse du Travail à Paris. Qu’en retenez-vous ?

Ousmane Ngom : J’en tire un sentiment de très grande satisfaction et de fierté. Comme je l'ai rappelé, nous avons semé les graines il y a une trentaine d'années, en créant l'Organisation des travailleurs sénégalais étudiants en France en 1980 sur les directives du président Abdoualye Wade. Aujourd'hui, cette organisation a essaimé un peu partout en France et a créé une force politique très dynamique. Aujourd'hui, il faut le rappeler, il ne s'agit pas de toute la fédération. Il s'agit des secteurs du Pds du XIXe arrondissement de Paris qui ont essayé de nous faire cette animation politique. Vous avez vu la mobilisation qu'il y a eu. Nous sommes venus pour échanger avec eux. Malheureusement, le temps nous a manqué (la Bourse du travail devait fermer à 18 h alors que la manifestation n'était pas terminée. Il a fallu l'arrêter, Ndlr). Mais nous avons pu décliner au moins une bonne partie - parce que nous n'avons pas pu tout décliner - des réalisations du président Wade en dix ans.

Comme je l'ai dit tantôt, c'est en politique seulement que l'arithmétique peut être bouleversée parce qu'on pourrait dire en politique que 10 = 40. Cela veut dire qu'en dix ans, le président Wade a réalisé ce que le régime précédent n'a pas pu faire en quarante ans. Avec les réalisations que nous avons pu décliner, tout le monde a pu s'en rendre compte. Et ce n'est qu'un échantillon. C'est pourquoi l'espoir est toujours permis. Une nouvelle espérance même est née avec toutes ces réalisations du président Wade pour que nous puissions continuer avec lui encore en 2012 à poursuivre la mise en œuvre de cette vision formidable.

Wal Fadjri : Cela veut-il dire que cette manifestation vous offre l'opportunité de vous implanter politiquement à Paris ?

Ousmane Ngom : Je ne cherche pas à m'implanter à Paris. Je suis venu parce qu'on m'a invité. Les responsables des secteurs, notamment Mady Gassama, soutenus par notre frère Meïssa Touré, m'ont invité et ont insisté pour que je vienne. Et je suis très content d'être venu parce que, encore une fois, cela m'a permis de me ressourcer. Je suis un ancien immigré. J'ai fait tous les foyers de France et de Navarre, comme je l'ai rappelé tantôt. J'étais en permanence au foyer de Charonne. J'ai fait également beaucoup de villes. De Paris à Mante-la-Jolie, en passant par Tourcoing, Roubaix, Lille, etc., pour aller voir les immigrés sénégalais à une époque très difficile. En ce moment, il n'était même pas permis aux partis politiques d'avoir des sections ici en France. C'est ce qui nous a amené à créer l'organisation des travaillés étudiants immigrés de France. Nous avions convaincu nos compatriotes qu'il fallait s'engager aux côtés du président Wade pour la conquête des libertés et des droits.

Car au moment où le président Wade se battait avec ses compagnons, le Sénégal était un désert démocratique. Il fallait conquérir, un à un, tous les droits, toutes les libertés d'expression, de presse, d'aller et de venir, d'information, syndicale. Bref toutes les libertés. Et nous avons pu gagner ce combat. Mais cette victoire a été amplifiée avec l'arrivée au pouvoir du président Wade qui a fait adopter une nouvelle constitution qui reconnaît tous les droits, mais aussi qui a mis en œuvre sa vision du Sopi qui a permis de réaliser de façon extraordinaire beaucoup de choses au plan des infrastructures économiques, routières, sociales, au niveau de l'éducation, de la santé, bref à tous les niveaux. Ce qui fait qu'une nouvelle espérance est née pour le Sénégal qui peut espérer être un pays émergent.

‘Nous avons au Sénégal une presse qui est très féroce. Mais c'est le prix qu'il faut payer pour la liberté d'expression et la liberté de la presse. Et le président Wade s'est toujours battu pour ça’

Wal Fadjri : Qu'est-ce qui explique l'absence des responsables de la Fédération du Pds à Paris à cette animation politique ?

Ousmane Ngom : Peut-être qu'ils sont absents de Paris. Je sais qu’Amadou Ciré Sall était à Dakar jusqu'à hier (samedi 29 mai 2010, Ndlr). Je ne sais pas s'il est arrivé aujourd'hui, mais je l'aurais vu parce que je suis moi-même arrivé ce matin (dimanche 30 mai). Mais qu'est-ce qui est important ? C'est la présence massive des militants qui se sont mobilisés et qui ont montré leur engagement auprès du président de la République. Ce qui est important, c'est de montrer que le parti est toujours mobilisé et engagé. Bien entendu, nous souhaitons que tous les responsables se donnent la main, privilégient l'intérêt du parti et qu'ils soient unis pour gagner cette nouvelle bataille (élection présidentielle de 2012) qui est devant nous. Et nous allons les aider dans ce sens. Nous allons jouer un rôle fédérateur, un rôle de rassembleur pour que, ici comme au Sénégal et partout, les militants sachent que la force est dans l'unité, dans l'entente de tous les militants et de tous les responsables.

Wal Fadjri : Vous tressez des lauriers au président Wade alors que depuis Paris et même au Sénégal, on parle de corruption, de problèmes existentiels même des Sénégalais. Est-ce qu'il n'y a pas paradoxe ?

Ousmane Ngom : Nous avons au Sénégal une presse qui est très féroce. Mais c'est le prix qu'il faut payer pour la liberté d'expression et la liberté de la presse. Le président Wade s'est toujours battu pour ça. Donc il ne faut pas aujourd'hui bâillonner la presse. C'est pourquoi il existe une presse au Sénégal qui dit des choses invraisemblables et inverse même les proportions. Parce que lorsque l'on parle de corruption, c'est un phénomène qui existe partout dans le monde. La question est de savoir à quel niveau se situe la corruption. Ce qui s'est passé aux États-Unis avec l'affaire Bernard Madoff, cela n'a rien à voir avec ce qui se fait au Sénégal ou ailleurs. Ni ce qui se passe dans d'autres pays comme ici en France ou en Russie, au Japon. Il y a toujours des phénomènes de corruption. La question est de savoir s'il existe des mécanismes et une volonté politique de combattre ces fléaux. Et cela existe au Sénégal. Ce qui est important, c'est ce cadre démocratique de libertés et de droits qui existe au Sénégal et permet, par l'éducation, par le formatage d'un nouveau type de Sénégalais imbu d'une nouvelle culture, de valeurs positives que nous puissions, justement, faire avancer le Sénégal et enrayer tous ces fléaux.

Wal Fadjri : On parle de succession monarchique au Sénégal et vous ne vous êtes jamais exprimé sur cette question. Pourquoi ?

Ousmane Ngom : Parce qu'on n'a jamais posé la question.

Wal Fadjri : Alors qu'en pensez-vous ?

Ousmane Ngom : Encore une fois, comme je l'ai dit tantôt, c'est la presse qui essaie de faire enfler cela. Mais le président Wade, en tant que démocrate convaincu, a toujours été pour le combat démocratique, pour le changement démocratique dans notre pays. Et je suis sûr qu'il continuera dans cette direction.

‘Le Sénégal a organisé des élections libres, démocratiques et transparentes en 2007. Il est prêt encore à le faire. Et c’est parce que nous n'avons rien à cacher que le président Wade a pris l'initiative d'inviter l'Union européenne et le Ndi pour qu'ils viennent voir notre fichier électoral’

Wal Fadjri : Et la polémique autour des 20 milliards de Sudatel ?

Ousmane Ngom : J'attends de voir. Encore une fois, lorsque la presse avance des choses, il faut attendre. Moi, je suis avocat, je suis un juriste ; je suis un défenseur des droits et des libertés. Je ne suis pas un accusateur. Et avant d'accuser ou de condamner qui que ce soit, il faut qu'il y ait des preuves étayées, qui sont présentées et librement discutées. Et c'est lorsque, seulement, il y a une conviction définitive qui est acquise, qu'on peut accuser quelqu'un. Je pense que cette démarche devrait être de mise du côté des journalistes.

Wal Fadjri : Quelle est votre position sur le code électoral qui va être examiné par les experts de l'Union européenne et des partis politiques qui se sont tombés sur les termes de référence ?

Ousmane Ngom : En matière de Code électoral ou en matière de processus électoral - parce que c'est beaucoup plus large que le Code électoral - le Sénégal est en avance sur beaucoup d'autres pays. J'ai conduit la délégation du Pds qui a participé aux négociations qui ont abouti au Code électoral de 1992. Par conséquent, je peux en parler parce que je sais d'où c'est venu et comment ça s'est fait. Il se trouve aussi que j'ai été ministre de l'Intérieur pendant plus de quatre ans. Et c'est moi qui ai conduit toute la réforme du processus électoral avec le nouveau fichier, avec les nouvelles cartes d'identité, avec les nouvelles cartes d'électeur biométriques et numérisées. De ce point vue, le Sénégal est avance même sur les pays développés. Nous avons eu un fichier numérisé avant la France ; nous avons eu des cartes d'électeur et des cartes d'identité numérisées avant la France. Nous avons eu même des passeports numérisés avant la France. Nous n'avons donc pas de complexe par rapport à ça. Nous avons fait, bien avant aujourd'hui, auditer notre fichier électoral par les ambassadeurs, les missions diplomatiques accréditées au Sénégal. Ils ont attesté de sa fiabilité. En tant que ministre de l'Intérieur, j'ai invité plusieurs fois les partis politiques à venir visiter toutes les infrastructures du fichier électoral. Donc, nous n'avons absolument rien à cacher.

Le Sénégal a organisé des élections libres, démocratiques et transparentes en 2007. Il est prêt encore à le faire. Et c’est parce que nous n'avons rien à cacher que le président Wade a pris l'initiative d'inviter l'Union européenne et le Ndi pour qu'ils viennent voir notre fichier électoral. Moi-même, j'ai été envoyé par le président Wade dans d'autres pays, en Haïti, en Guinée, en Côte d'Ivoire, déjà en 1989, pour aider au développement du processus électoral. C’est donc une conviction profonde chez nous depuis toujours, aujourd'hui comme hier. Nous n'avons vraiment aucune inquiétude, aucune crainte par rapport à l'issue de cet audit parce que nous savons que nous avons un fichier fiable, permettant d'organiser des élections libres, transparentes et démocratiques, qui seront gagnées par le Pds et la Coalition Sopi pour toujours parce que la majorité écrasante des Sénégalais adhère à leur politique et à leur vision.



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