Dans le feuilleton des «tracasseries judiciaires», par des convocations des proches du maire de Thiès, la Division des investigations criminelles (Dic) a passé le relais au procureur de la République. La notaire de Idrissa Seck, Mme Nafissatou Diop Cissé a été convoquée et entendue, hier par l’autorité judiciaire. Motif : on lui réclame le document du protocole de Rebeuss. Devant l’enclenchement de cette machine destinée à la traquer, Mme Cissé a peur pour sa sécurité.
Après une série de convocations à la Division des investigations criminelles (Dic), dans le cadre d’une enquête sur les entreprises présumées fictives de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, les tracasseries judiciaires continuent de plus belles contre la notaire Nafissatou Diop Cissé. C’est le procureur de la République près la Cour d’appel qui a pris le relais des enquêteurs de la Dic, en convoquant la dame, hier, non pour emboîter le pas aux limiers, mais pour lui réclamer le fameux protocole de Rebeuss.
Après réception de la notification de convocation venant de l’autorité judiciaire, c’est aux environs de 15 heures que Mme Cissé a répondu, hier à l’«invitation». Un entretien qui n’aura duré que 15 minutes, au vu de la réponse apportée par Nafissatou Diop Cissé. «Je n’ai pas connaissance d’un tel document», a-t-elle simplement rétorqué à son interlocuteur. Elle n’ira pas plus loin dans cet entretien puisqu’elle exprimera clairement son indisponibilité à fournir un document dont elle ignore l’existence, malgré l’insistance du procureur.
La notaire du maire de Thiès Idrissa Seck ressortira de ce face-à-face, à la fois très remontée de la «persécution» dont elle est victime depuis la mise au grand jour de son amitié avec l’ex-numéro deux du Pds. Mais aussi et surtout, elle exprimera une crainte pour son intégrité et sa sécurité, au regard du «harcèlement» systématique dont elle serait victime depuis l’éclatement de l’affaire du protocole de Rebeuss qui la place au cœur des négociations secrètes entre le président de la République et Idrissa Seck.
D’ailleurs, des velléités d’une poursuite auprès de la Chambre des notaires ont été affichées par les autorités judiciaires, sous prétexte qu’elle aurait agi sur un dossier qui reste pendant devant la justice. A ce sujet, le président de cette instance avait été saisi pour couper l’herbe sous le pied de l’une des leurs, mais sans succès. Face à cette démarche visant à l’anéantir, la notaire avait servi un argument de taille la mettant à l’abri de ces injonctions multipliées. Elle a juste fait savoir que c’est en tant qu’amie d’Idrissa Seck qu’elle a agi sur des dossiers pour apporter son soutien à celui-ci. Mis à part cette thèse, Nafissatou Diop Cissé a interpellé l’autorité judiciaire sur l’entorse à la justice que pourrait constituer le fait de la poursuivre de tous bords, et lui reprocher des agissements sur un dossier pendant devant la justice sans mettre en cause l’avocat de la République Me Ousmane Sèye. «Ce serait deux poids deux mesures», déplore t-elle.
Il faut rappeler qu’après deux auditions à la Dic de Nafissatou Diop Cissé dans le cadre de l’enquête sur ses rapports avec Idrissa Seck et les entreprises présumées fictives de celui-ci, le maire de Thiès avait attisé le feu de ses rapports tendus avec son ex-mentor Me Wade en dévoilent les négociations qu’il a eues avec ce dernier lors de son séjour carcéral. L’amie de l’ex-détenu de Rebeuss est mise au cœur des démarches entre le palais et la prison centrale. Elle a été présentée par l’avocat de l’Etat, Me Ousmane Sèye, comme la rédactrice du document portant, selon ce dernier, sur engagement financier pris par l’ex-Premier ministre auprès du chef de l’Etat pour négocier sa libération.
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