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PLUS LOIN AVEC… … Moussa TINE, président de l’Alliance Jëf-Jël : «Aujourd’hui, personne ne gère les mécontents dans le pays»

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PLUS LOIN AVEC… … Moussa TINE, président de l’Alliance Jëf-Jël : «Aujourd’hui, personne ne gère les mécontents dans le pays»

En marge de la dernière conférence de presse de l’Alliance Jëf-Jël, Moussa Tine, président de cette formation politique revient sur l’augmentation du budget de l’Etat, entre autres sujets de l’actualité. Il soutient qu’on renforce les budgets des Institutions alors qu’il n’y a pas de structure de contrôle.

Actuellement, le vote du budget se poursuit à l’Assemblée nationale d’où vous aviez démissionné. Si vous étiez encore parlementaire, sur quoi alliez-vous intervenir ?

D’abord, on est encore en train de poser des actes contre la bonne gouvernance et la transparence dans notre pays. Le budget a évolué pour passer à 1400 milliards ; c’est très bien. Mais, jusqu’à présent, on est en train de favoriser la nébuleuse dans la gestion des finances dans ce pays. Il y a deux choses qui se passent au Sénégal : l’autonomisation renforcée avec la multiplication des agences et le renforcement budgétaire de la Présidence, de la Primature et de l’Assemblée nationale. Le problème avec ces Institutions, c’est que les fonds qui y sont déposés ne font l’objet d’aucun contrôle, dans la pratique. Le président de la République peut envoyer l’Ige (Inspection générale d’Etat : Ndlr) inspecter telle ou telle société, mais on ne peut pas le faire pour le chef de l’Etat. La Cour des comptes peut le faire, mais elle ne le fait jamais. Comment peut-on dire à un enseignant que l’Etat n’a pas, aujourd’hui, les moyens de le prendre en charge pour l’indemnité de logement, et en même temps, on renforce le budget du chef de l’Etat, augmente le nombre des ministres ? Et ce qu’on ne dit pas, c’est que tous les ministres remplacés, on en a fait des ministres-conseillers. Ce sont des gens qui continuent de peser sur le budget national.

Vous avez exprimé vos craintes sur l’inexistence au Sénégal de personnalités capables de calmer les masses, en cas de troubles. Qu’est ce que vous voulez dire par là ?

Nous avons, aujourd’hui, un grand mouvement de contestation, mais éparpillé. Un mouvement de contestation qui n’est lié à aucune structure organisée ou de contrôle. Nous avons beaucoup de frustrés et ces gens n’ont aucun leader. Et le jour où ils sortiront dans la rue, il n’y a personne qui a suffisamment acquis un leadership capable de décrisper ce mouvement social. Vous savez, Wade a toujours eu raison, quand il disait qu’au moins il gère les mécontents. Aujourd’hui, personne ne gère les mécontents.

Quelle lecture vous avez faite du blocage du passeport de l’ex-Pm, Idrissa Seck ?

Ces gens-là ne prennent pas de la hauteur. Comment un Etat qui se respecte peut refuser à quelqu’un le passeport ? Je ne dis même pas un passeport diplomatique, mais un simple passeport. C’est un débat de bas étage. Il faut qu’il y ait plus de tacts, de hauteur pour gérer les affaires du pays. On ne peut pas, à ce niveau, faire certaines choses qui n’honorent même pas un étudiant d’une Faculté qui se respecte. Celui qui a porté la lutte pour la suppression du visa de sortie dans notre pays, c’est Abdoulaye Wade. Mais, il l’oublie aujourd’hui. Le premier acte qu’il a posé, en tant que président de la République, c’est d’interdire les gens de l’ancien régime de sortir du territoire. Je l’avais dénoncé à l’époque.

Etes-vous déçu par la décision de la Commission africaine des droits de l’Homme qui a déclaré irrecevable le recours des organisations de la société civile portant annulation de la Loi Ezzan ?

Je pense que les Institutions africaines sont en train de prendre forme. Certains techniciens disent même que ceux qui ont fait ces Institutions ont fait un minimalisme juridique. Mais, ce qu’il y a à relever dans cette affaire, c’est que la commission ne dit pas que l’Etat a raison. Elle dit que les conditions de formes requises n’ont pas été respectées. La bataille qu’on doit mener, aujourd’hui, c’est à l’intérieur du pays. Il n’est pas possible, pour un dossier aussi sensible, qu’il n’y ait pas une juridiction qui se déclare compétente pour le juger. Le Conseil constitutionnel a dit qu’il est incompétent. Il faut donc, batailler à l’intérieur du Sénégal pour renforcer les compétences du Conseil. Un jeu politique doit avoir un arbitre et ce rôle, il n’y a que le Conseil constitutionnel qui peut le faire. 



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