PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE : Pape Diop fustige l’explosion de partis politiques au Sénégal

Le président de l’Assemblée nationale, Pape Diop, a jugé « anormale » l’explosion de partis politiques pour un pays comme le Sénégal, dépourvu de ressources et avec 10 millions d’habitants.

« Je pense que la démocratie doit être profitable pour un pays. Mais quand un pays sans ressources comme le Sénégal et avec seulement une population de 10 millions d’habitants se retrouve avec environ 100 partis politiques, j’estime que c’est anormal », a-t-il déclaré.

M. Diop s’exprimait à la fin de la cérémonie d’ouverture du symposium international à l’occasion des 135 ans du concept universel d’« Assemblée nationale ».

Le symposium est axé sur le thème : « Le rôle de la génération sénégalaise des pères dans le parlementarisme universel : Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine Guèye, Mamadou Dia ».

Il a estimé que « la classe politique sénégalaise doit avoir le courage de poser le problème même si, a-t-il ajouté, en démocratie, tout citoyen a le droit de créer un parti politique ».

« Au Sénégal, on voit des partis politiques, une fois créés, se résoudre à envoyer des communiqués aux différents organes de presse, mais ne partent jamais aux élections. En principe, tout parti politique créé doit concourir aux suffrages des Sénégalais qu’il doit représenter et porter la parole », a-t-il expliqué.

Selon lui, « lorsqu’un parti politique n’est pas en mesure de remplir certaines conditions, notamment aller aux élections, la classe politique doit avoir le courage de poser le débat qui est l’alternative face à l’explosion des partis politiques ».

« La question se discute tout bas et personne ne la pose », a-t-il déploré.

Le président de l’Assemblée nationale pense qu’« il faudrait une loi qui devra emmener tous les partis politiques à aller aux élections ».

Là, il a préconisé que tout parti qui n’aura pas le suffrage nécessaire pour porter la parole des citoyens à l’issue d’élection « doit être considéré comme un parti qui ne doit pas exister ».

« Prenons l’exemple des États-Unis, nous avons les républicains et les démocrates, en Angleterre, les travaillistes et les conservateurs, en Allemagne et en France, nous avons moins de 100 partis politiques par pays. Et pourtant, ces nations sont de grandes démocraties », a-t-il ajouté.