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Politique

Révélations d'Amath DANSOKHO : Karim est à l'origine de la brouille entre Wade et Idy

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Révélations d'Amath DANSOKHO : Karim est à l'origine de la brouille entre Wade et Idy

L’enjeu de la dernière élection présidentielle était pour Wade de rester au pouvoir pour pouvoir désigner son successeur. La crise avec Idrissa Seck, c’était ça, l’argent est venu après. La révélation est d’Amath Dansokho rencontré en marge de l’Assemblée générale du Pit qu’il présidait ce week-end à Thiès.

Wal Fadjri : Vous venez de présider à Thiès l’assemblée générale de votre parti. Vous en avez profité pour décrire une situation alarmante du pays. En quoi le tableau est-il sombre ?

Amath Dansokho : Le régime s’est complètement effondré parce qu’il a créé une situation qu’il ne peut plus redresser. Chaque jour, il est dans des contradictions internes extraordinaires au point qu’aucun d’entre eux ne sait plus où est sa main droite et où est sa main gauche. Et puis, le rapport avec la population est de plus en plus grave. Ils sont de plus en plus isolés. Les grands corps de l’Etat se réveillent contre eux. En atteste le boycott des militaires et para militaires lors des élections législatives. Quelques semaines après, c’était au tour des magistrats de dire que maintenant la corruption doit cesser et l’indépendance des magistrats respectée. Je suis convaincu qu’il y a d’autres grands corps de l’Etat qui, dans quelques semaines, vont dire des choses très fortes. Ne parlons pas de la paysannerie qu’il a complètement ruinée et de façon méthodique. Les phénomènes auxquels nous assistons avec la course éperdue des jeunes qui vont mourir en mer, c’est le résultat de la politique agricole. Avant, ils venaient à Dakar ou dans les villes secondaires. Maintenant, il n’y a plus rien, plus d’emploi et, dans une très large mesure, c’est leur faute. Parce que les emplois, c’est des investissements. Qui va investir au Sénégal ? Tous les investisseurs sont convaincus que le pays est au bord de l’implosion. La Banque mondiale a même dit que cette année, il faut s’attendre à une insurrection au Sénégal et en Egypte.

Wal Fadjri : Que faut-il faire pour sauver ce pays du gouffre que vous prédisez ?

Amath Dansokho : Ce qu’il faut faire, c’est ce que nous sommes en train de faire. C’est rassembler les forces. Ce pays appartient aux Sénégalais. On l’avait confié à Abdoulaye Wade et il s’est révélé incapable de résoudre les problèmes. La seule chose qu’ils ont faite, c’est d’amasser des fortunes colossales à une vitesse extraordinaire, en usant de l’argent sale, en pillant les ressources publiques et en s’accaparant des terres. Vous vous rendez compte qu’en Conseil des ministres, ils ont dit qu’ils vont donner à chaque ministre 20 ha avec des tracteurs et que ce sont les ministres qui vont développer maintenant l’agriculture. Les paysans sont là, ils demandent de l’engrais et des semences. C’est lui, Wade, qui a dissous la Sonagraine et, un jour, il m’a dit qu’il reconnaît s’être précipité. Mais s’il sait que ce qu’il a fait, est une faute. Pourquoi ne l’a-t-il pas rectifiée depuis le temps qu’il me l’a dit ? En fait, ils ne sont pas là pour le pays, mais plutôt pour amasser des richesses.

Wal Fadjri : Vous êtes en train de rassembler les forces, soutenez-vous, mais vous avez aussi dit, dans la salle, que l’opposition a manqué de perspicacité…

Amath Dansokho : Attendez. J’ai dit que l’opposition a manqué de perspicacité à propos de l’élection présidentielle. Parce que j’ai toujours dit cette élection n’était pas ordinaire. L’enjeu de cette élection était pour Wade de rester au pouvoir pour pouvoir désigner son successeur. C’est pourquoi, d’ailleurs, il n’a pas accepté de discuter avec nous, car il n’y avait pas d’accord possible. La crise avec Idrissa Seck, c’était ça, l’argent est venu après. La crise a surgi le jour où Idrissa Seck lui a dit qu’il n’accepte pas que son fils lui succède, qu’il ne peut pas être chef de l’Etat. C’est ça qui est à la base de leur brouille. Alors, j’ai soutenu que cette élection n’était pas normale, car de nature à installer l’oligarchie créée artificiellement par Abdoulaye Wade et lui donner le pouvoir pour cinquante ans. Par conséquent, c’était un grand risque que d’aller aux élections en ordre dispersé. Nous n’avions qu’à résoudre ensemble la question de la candidature en faisant violence sur nous-mêmes, en prenant en compte l’intérêt national par-dessus tout.

Wal Fadjri : La Cap 21 rejette toute idée d’assises nationale et soutient même qu’elle va apporter la réplique au Front Siggil Sénégal là où vous vous rendrez pour dénigrer le gouvernement. Que lui répondez-vous ?

Amath Dansokho : Ils n’ont qu’à venir voir. Ceux que nous avons rencontrés, sont des hommes libres. Ils ont dit ce qu’ils pensaient et ils l’ont dit avant que nous ne venions. Le Forum civil vous les avez entendus, mais aussi Penda Mbow, dès le lendemain des élections. Ils disaient que le pays est bloqué et que le blocage, c’est le pouvoir qui l’a fait. Ils l’ont dit avant qu’on aille les voir. C’est un constat qu’ils ont fait à partir des délibérations de leurs instances. Evidemment, ceux de la Cap 21, je les comprends. Ils sont tous des créatures de Wade. Quand on est membre de la Cap 21 et qu’on est dirigeant d’un parti, vous avez 200 ou 300 mille francs par mois, des sacs de riz, de l’huile, du sucre et de la tomate. Ceux d’entre eux qui ont simulé d’aller en campagne, ils ont reçu entre 70 et 200 millions. Ce n’est pas l’opposition ça.

Wal Fadjri : L’actualité à Thiès, c’est aussi les inondations. Comment en finir avec ces inondations ?

Amath Dansokho : Les inondations, ce n’est pas une question qu’on peut résoudre en une journée. Il faut avoir une bonne politique d’assainissement. On a fait des routes et on n’a pas pensé à l’assainissement. Toutes les voies d’eau naturelles ont été bloquées et quand il pleut, l’eau reprend ses droits. Quand on supprime dans la nature une voie d’eau, il faut en créer une autre. En fait, il n’y a pas d’assainissement. Même à Dakar il n’y en a plus.

Wal Fadjri : Mais vous avez été ministre de l’Assainissement...

Amath Dansokho : J’ai été ministre de l’Assainissement et, pour tous ces quartiers-là, nous avions des programmes de restructuration et il y a de belles choses qui ont été faites. Nous avions signé des programmes avec les Allemands et avec la France. Mais ça a été un des points sur lesquels Wade et moi, nous sommes heurtés très rapidement. Il a dit qu’il faut détruire les quartiers parce qu’il ne veut pas de ça. Par exemple, à Gounass, il y avait un financement pour faire des voies d’évacuation. Je le lui ai dit face à face. Je lui ai dit que ce qui est arrivé en 2005, c’est en partie de sa faute. Car il y avait des financements. Mais quand il y a de l’argent et qu’il ne peut pas mettre la main dessus, le projet n’existe pas. Immédiatement, il annule tout.



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