La compression du gouvernement dirigé par Hadjibou Soumaré, survenue avant-hier dans la soirée, a montré que la purge contre les collaborateurs de l’ancien Premier ministre, Macky Sall, est loin de connaître son épilogue. En effet, les ministres réputés lui être proches ont été tous balayés, qu’importe leur compétence avérée. C’est le cas de Yaye Kène Gassama qui, malgré son parcours respectable - première professeur en Sciences - n’a pu se maintenir au ministère de la Recherche scientifique à cause de sa proximité avec le maire de Fatick. Autre personnalité à faire les frais de la ‘démackysation’, Sophie Gladyma Siby, ministre des Postes et Télécommunications jusqu’avant-hier et précédemment conseillère technique chargée des mines et de la géologie de l’ancien Premier ministre.
Cette ‘démakysation’ prépare-t-elle le chemin au retour d’Idrissa Seck ? Dans tous les cas, cette purge donne l’impression que le président de la République Abdoulaye Wade, ‘la seule constante du Pds’ comme disent ses inconditionnels, a l’intention d’aller jusqu’au bout de sa logique, c’est-à-dire effacer toutes traces laissées par le maire de Fatick. C’est l’assassinat politique. Non pas au sens où il est éliminé physiquement en tant que personne ou opposant politique, mais au sens où il est banni de la conscience des citoyens. Ses adversaires veulent donc effacer de la conscience des Sénégalais le passage couronné de succès de Macky Sall à la Primature où il a donné forme à tous les grands chantiers du chef de l’Etat. Ils veulent que ses actions pour le parti, en tant que numéro deux du Pds où il a fait élire Wade dès le premier tour de l’élection présidentielle avant de provoquer un véritable ras-de marée bleu aux législatives, et pour l’Etat, en tant que ministre d’abord, ensuite Premier ministre, tombent dans l’oubli.
Le seul bastion qui reste au maire de Fatick est l’Assemblée nationale. Mais pour combien de temps encore ? Car, compte tenu des multiples pressions qui pèsent sur lui (appel des fédérations régionales à la démission au poste de numéro deux du parti - ce qui est déjà fait - et pétitions des députés sous la houlette de Doudou Wade pour qu’il démissionne du perchoir de l’Assemblée nationale, pas encore effectif), il lui sera très difficile de se maintenir au perchoir de l’Assemblée nationale même si, nous confirme-t-on dans son entourage, il est déterminé à vendre chèrement sa peau.
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