Les mouvements citoyens constituent-ils une menace pour la République ? En tout cas les rencontres au sommet entre l’entrepreneur Bara Tall et les autres initiateurs de mouvement citoyen continuent de plus belle. Hier, le patron du groupe Talix a reçu dans sa résidence de Fann, Serigne Mansour Sy Djamil avec qui, il a décidé de s’allier pour « ouvrir les yeux sur ce qui se passe aujourd’hui ». Pour Bara Tall, chaque mouvement citoyen à le rôle de veille.
« Les institutions ont perdu leur valeur, elles sont devenues informelles ». C’est en ces termes que s’est exprimé le professeur Abdou Salam Fall, enseignant à l’université de Dakar, lors de la rencontre entre Serigne Mansour Sy Djamil et Bara Tall, tous deux initiateurs de mouvements citoyen, pour exprimer ses sentiments par rapport à l’Etat. Selon l’enseignant, le rôle premier du mouvement citoyen est « de rendre les institutions à leur place ».
Serigne Mansour Sy Djamil trouve que cette rencontre a été « une opération de dessillement. C’est-à-dire, ouvrir les yeux sur ce qui se passe au Sénégal, une intelligence théorique du mouvement historique d’ensemble pour avoir la connaissance du réel qui est la première étape à sa transformation ». Faire le diagnostic de la situation du pays et les remettre de cette situation est l’ambition des deux hommes. Selon M. Sy « nous avons échangé nos points de vue, nos visions, nos stratégies et avons trouvé beaucoup de point de convergence. Les points de convergence comme l’a résumé Bara, c’est remettre le Sénégal sur ses pieds ». L’ancien employé de la Banque islamique de développement poursuit : « la fondation ce sont des instituions. On ne peut pas construire quelque chose sur des bases qui ne sont pas solides car toute société doit avoir des institutions solides ».
Bara Tall quant à lui estime qu’« il est plus facile d’énumérer les éventuels points de divergences que les points de convergence parce que nous avons bâti tous les deux notre action et notre vision autour des conclusions des assises nationales qui sont le résultat de réflexion du Sénégal dans son ensemble. Parce les assises nationales sont un long processus qui est parti de la base pour atteindre le sommet ». En effet, Bara Tall n’est pas novice dans la lutte citoyenne car selon le professeur Abdou Salam Fall « il a donné ses locaux aux participants des assises nationales au moment où l’Etat les traquait avec les renseignements généraux à leurs trousses ».
S’agissant des priorités, M. Tall confie que « chaque mouvement est en train de réfléchir dans ce flot de priorité et voir ce qu’il faut faire pour remettre le Sénégal sur ses pieds » parce dit-il « c’est un pays qui marche sur la tête qu’il faut remettre à l’endroit ».
L’entrepreneur compte lancer une pétition concernant les vingt milliards de Sudatel. « Une pétition qui a le soutien des tout le monde » note Djamil Sy. Il souligne que « c’est une action qui voudrait déboucher sur une plainte, mais on ne va pas perdre longtemps sur une juridiction qui, dès le départ s’est déclarée incompétente. Je pense qu’il existe à travers le monde des institutions compétentes et qui, quelque soit la personnalité du mis en cause se déclarerait compétente si elle l’est et ira jusqu’au bout car on a vu d’ancien ministres français traduits devant des juridictions pour des actions beaucoup moins graves que celles-ci ». Quant au nombre de signatures attendus M. Tall veut le maximum. « Je pense que tout sénégalais qui pense qu’à travers une simple signature il peut récupérer 1 600f CFA (20 milliards équivaut à 1 600f CFA par sénégalais) et le mettre au trésor public est invité à signer la pétition Pour répondre à certaines personnes qui élèvent la voix contre les mouvements citoyens, Bara Tall dit « c’est leur droit le plus absolu. Le rôle de chaque mouvement citoyen est celui de veille ».
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