REWMI DEBAUCHE CHEZ LES LIBERAUX : Des pontes du pds sur le chemin de l’exil

STRATEGIE - Opération Toxu lancée : L’exil planifié de députés libéraux

Les députés Pds acquis à la cause de Idrissa Seck ne vont pas se dévoiler de sitôt. Par respect des consignes de leur leader. L’objectif est de laisser l’adversaire, le Pds, abattre toutes ses cartes à l’Assemblée nationale, en tentant de modifier la Constitution.

Avec le rush observé, hier, pour le lancement de la vente des cartes de membre par le parti de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, Rewmi, l’opération Toxu semble avoir été bien lancée. La promesse donc de démarrer sur les chapeaux de roue a tout l’air d’être tenue par les partisans de Idrissa Seck. Seulement jusqu’à présent, à part les députés Mama Dabo de Ziguinchor et Mamadou Amadou Sall de Podor, les grosses pontes annoncées se font désirer. «C’est un acte délibéré pour respecter les consignes de notre leader Idrissa Seck», précise un de nos informateurs. En effet, entre discussions, négociations et autres marchandages, l’adoption du projet de loi modifiant la Constitution en son article 33 par le Conseil des ministres a eu lieu. Cet article 33 qui concerne l’élection du président de la République stipule : «Le scrutin a lieu un dimanche. Nul n’est élu au premier tour s’il n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés représentant au moins le quart des électeurs inscrits. Si aucun candidat n’a obtenu la majorité requise, il est procédé à un second tour de scrutin le deuxième dimanche suivant la décision du Conseil constitutionnel. Sont admis à se présenter à ce second tour, les deux candidats arrivés en tête au premier tour. En cas de contestation, le second tour a lieu le deuxième dimanche suivant le jour du prononcé de la décision du Conseil constitutionnel. Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu.»

Si d’ores et déjà la suppression du quart bloquant est acquise, les membres du parti Rewmi se veulent très prudents. Ils prennent vraiment au sérieux la volonté de supprimer le deuxième tour de la part des membres du Pds. C’est la raison pour laquelle mandat a été donné à tous les députés «dormants» de ne pas laisser tomber le masque pour l’instant. Il n’est pas question pour eux d’abattre toutes les cartes sans pour autant savoir ce que contient vraiment le projet de loi. Et s’il s’agit de la suppression du deuxième tour, il sera question de se mettre en coalition avec les députés de l’opposition pour voter contre.

Des membres du Parti démocratique sénégalais (Pds), irréductibles adversaires du maire de Thiès, martèlent que «tout ceci n’était que de l’intox. Ils ont eu Mama Dabo et Sall qu’ils ont utilisé pour jeter de la poudre aux yeux, mais ils n’ont personne d’autre». Un sentiment qui est loin d’être partagé par un partisan de Idrissa Seck. «Après le ralliement de Mamadou Amadou Sall, d’autres députés se sont manifestés de manière spontanée, bien qu’en ce moment nous étions en discussions avec trois autres. Il ne restait plus qu’à finaliser certaines choses pour que l’annonce de leur ralliement se fasse», précise notre interlocuteur.

La prudence donc semble être de mise dans le camp du parti Rewmi où l’on veut éviter de brandir, pour l’instant, les députés Pds acquis à leur cause, comme des trophées de guerre. «En cette période préélectorale, ils peuvent nous être très utiles, car nous sommes convaincus que le Pds est prêt à tout changement de texte pour ne pas perdre les élections à venir», confie l’un de nos interlocuteurs.

Pourtant, un autre membre de Rewmi relativise tout cela en soutenant que «tout n’est pas encore ficelé ; il reste juste quelques détails pour que les députés qui partagent notre cause laissent tomber le masque. Il n’y a aucun calcul. Et d’ailleurs, on aurait préféré qu’ils viennent tout de suite, car cela va permettre à d’autres de suivre le mouvement, de convaincre les plus sceptiques».

Quant au recrutement «gouvernemental», le leader du Pit, Amath Dansokho, avait soutenu, au retour de Idrissa Seck de France, que «d’ici décembre, beaucoup de personnes vont rallier la cause de l’ex-Pm, même des ministres». Campagne d’intox ou déclaration de victoire ? En tout cas, les partisans du maire de Thiès sont formels : «Parmi les ministres acquis à notre cause, certains sont les plus virulents contre nous.» D’ici donc le congrès de Rewmi, prévu le 19 janvier 2007, les manœuvres se poursuivent, les fausses pistes lancées et les alliances vont se nouer et se dénouer. Au gré des intérêts sonnants et trébuchants. Ouvrant simplement le bal des maîtres-chanteurs.