Nouvellement élu président du Sénat par 99 voix sur 100 dont un bulletin nul, Pape Diop veut automatiquement s'engager dans la voie de la rupture. Ancien président de l'Assemblée nationale et actuel maire de Dakar, Pape Diop entend sévir durant son mandat de cinq ans contre les sénateurs « paresseux », arrêter les « désordre » dans les institutions parlementaires du Sénégal, motiver ses « hommes », et surtout donner à cette deuxième chambre une bonne image, et sa vraie place au sein de l'architecture institutionnelle du pays. Une nouvelle mission à laquelle il entend se consacrer entièrement et relever tous les défis.
Après dix mois de gestation, le Sénat est finalement né. En effet, ce bébé né-mort restitué par le président de la république le 31 janvier est devenue la deuxième chambre. Il fallait donc passer par les lois organiques et apporter les corrections nécessaires. Ainsi, après les 35 élus lors de l'élection du 19 août dernier, les 65 autres ont été nommés par le chef de l'Etat. Il ne restait qu'à constituer le bureau. Chose faite depuis hier. Le maire de Dakar, Pape Diop, a été élu président de ladite institution, avec 99 voix sur 100 votants. Ayant occupé le poste du président de l'Assemblée nationale lors de la dixième législature (cinq ans), Pape Diop déclare qu'il est en terrain connu. « Je crois avoir fait un bon travail. C'est pourquoi j'ai bon espoir que j'accomplirais ma mission avec succès », dit-il. Mieux, il déclare mesurer à sa juste valeur aujourd'hui (ndlr : hier) la responsabilité qui pèse sur ses épaules. « Mais je vais essayer avec l'équipe qui sera à ma disposition, notamment les différents collègues sénateurs, de relever le défi », promet-il. Autrement dit, le nouveau président du Sénat, considérant qu'il s'engage dans une nouvelle mission, compte s'y consacrer entièrement, en apportant tous les changements nécessaires pour le bon fonctionnement de cette chambre. D'où son idée de créer une rupture totale avec ce qui se faisait jusque-là avec l'Assemblée nationale. Fini donc les absences lors des séances plénières ou pendant les réunions des commissions. « Nous avons l'habitude de ne voir certains députés que lors des séances plénières, avec la présence des médiats, et surtout de la télévision pour se faire voir et entendre, alors que le gros du travail se fait en commission », dira-il. Une pratique donc qu'il compte corriger. Ainsi, dans sa logique de changement dans la gestion, du fonctionnement et surtout de l'organisation du Sénat, Pape Diop avertit, « tout sénateur membre d'une commission qui s'absenterait lors des commissions techniques se verra priver de parole lors de la séance plénière ». En outre, Pape Diop annonce sa volonté de mettre en place des arrêtés de bureau, qui consisteront à infliger des amendes aux absents. Ceci, dit-il, pour le sérieux et l'assiduité lors des plénières, et réunions des commissions.
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