Sénégal | Le gouvernement réaménagé : l’inflation ministérielle continue

La Radio télévision sénégalaise (Rts), a annoncé en fin d’après-midi un réaménagement de l’équipe gouvernementale de Cheikh Hadjibou Soumaré. Ce lifting, comme on a en connu plusieurs autres sous le régime de l’Alternance, concerne principalement le secteur de l’Education. Moustapha Sourang, jusque-là unique titulaire du secteur est déchargé de certaines compétences et devient ministre de l’Enseignement secondaire, des Centres universitaires régionaux et des Universités. Avec deux nouveaux arrivants, les membres du gouvernement passent de 29 à 31 membres.

Et si les incursions dans le secteur de l’Education de M. Farba Senghor, le ministre de l’Artisanat et des Transports aériens constituaient le tourbillon qui préparait la grande tempête ? En tout cas le ministère de l’Education se retrouve scindé en trois départements, consacrant de fait, la victoire de « l’élément hors du commun » du gouvernement, dans l’offensive qu’il avait déclenchée vis-à-vis du ministre de l’Education. Même si Moustapha Sourang reste dans l’attelage, il se voit confié le portefeuille « allégé » de l’Enseignement secondaire, des Centres Universitaires régionaux et des Universités.

Le département de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, à nouveau « ressuscité », revient à Moussa Sakho qui effectue un come-back. Kalidou Diallo, historien spécialiste du syndicalisme et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, se voit confié le portefeuille de l’Education, chargé de l’Enseignement Préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen.

M. Diallo qui fut militant actif du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), a aussi été membre du Parti de la Renaissance et de la citoyenneté (Prc) de Samba Diouldé Thiam de la Cap 21. M. Diallo ne devrait pas chômer, compte tenue des urgences de l’heure ; à quelques encablures des examens d’une’ année scolaire sérieusement perturbée dans le secteur de l’Education de base dont il assure désormais la charge.

Le choix des autorités est sans doute dicté par la volonté de confier le bouillant secteur de l’Education à un homme du sérail. Ces changements interviennent dans un contexte où l’école sénégalaise est secouée par des séries de grèves des enseignants, entamées depuis la dernière rentrée scolaire.

Quoi qu’il en soit, l’équipe gouvernementale, avec ces deux nouvelles nominations, dépasse la seuil symbolique de 30 membres. Oubliées les promesses de compression de ce dernier pour atténuer les effets de la crise ?