SCANDALE AUX PARCELLES ASSAINIES : Moussa Sy bloque un projet de 6 milliards pour des raisons politiciennes

Quelle mouche a piqué Moussa Sy ou encore pour qui roule le maire des Parcelles Assainies ? Ce sont-là les questions que se posent bon nombre d’habitants des Parcelles Assainies (P.A). A la suite de l’acte qu’il a posé avant-hier avec «l’aide de nervis conduits par M. Dama Niang son adjoint». Il a attendu que le promoteur de Assurimmo débarque aux P.A, à Unité 17, en compagnie de ses proches collaborateurs, pour envoyer des nervis et son adjoint les chasser à coups de pierres. Assurimmo doit démarrer un projet d’un budget de 6 milliards aux P.A. Moussa Sy a, ensuite, envoyé au promoteur une lettre de sommation dans laquelle il écrit : «J’ai constaté, ce matin le 25 mars 2009, que des travaux sont entamés sur le terrain attenant au marché de l’Unité 17, alors qu’aucune autorisation de construire n’est délivrée…»

Des sources, qui suivent ce dossier depuis le début, pour avoir introduit le promoteur chez Wade qui, en son temps, a salué le projet et y a apporté son expertise, nous ont filé une copie de l’autorisation signé par le maire de la ville de Dakar. Il s’agit de l’arrêté n° 00364 en date du 18 février 2009, accompagné d’un arrêté du préfet du département de Dakar et d’une conservation de la propriété foncière du bureau de Grand-Dakar. Des documents suffisants pour démarrer la construction de ce complexe composé d’appartements, de banques, pharmacies, cantines, boutiques espaces verts… modernes. Des documents déjà mis à la disposition de Moussa Sy depuis janvier.

Un milliard deux cent pour la mairie de P.A

Contrairement à ce qui a été rendu public par les partisans de Moussa Sy, c’est un homme d’affaire du nom de Serigne Tacko Fall, qui est l’actionnaire majoritaire du projet. C’est lui qui a mis en place ce projet sur son terrain avec ses millions et a associé la mairie des Parcelles qui est l’administrateur du projet. La mairie de P.A détient 20% des actions et va bénéficier d’un milliard deux cent du capital du projet, qui s’élève à six milliards de francs Cfa. Sur les statuts de Assurimmo, il est bien mentionné que c’est M. Serigne Tacko Fall qui est le propriétaire de cette société qu’il dirige. Il partage les actions avec d’autres personnes, dont M. Aly Malal Diallo, qui a cédé ses parts à Issa Ndiaye. Et d’ailleurs, c’est cette personne qui pose problème, aux yeux de Moussa Sy, car il se trouve être le fils de l’ex-maire Mbaye Ndiaye et est chargé de mission à l’Assemblée nationale.

Moussa Sy persiste et signe !

Interpellé hier sur le dossier, M. le maire sortant de P.A a déclaré, sans ambages, que «tant que le fils de Mbaye Ndiaye (ancien maire des Parcelles Assainies) est dans le projet, nous allons nous opposer fermement contre ce projet». Car, il reste convaincu, même si M. Tacko est totalement en règle avec l’administration, qu’il y a une nébuleuse dans la cessation des actions de M. Aly Malal Diallo à Issa Ndiaye. Non sans préciser qu’il n’est pas contre ce projet, qui fait partie de son programme et qui a, effectivement, été salué par le président de la République, Me Abdoulaye Wade. Mais, il estime que le Code des collectivités locales a été violé par l’ex-maire, qui a vendu les actions de M. Aly Malal Diallo à M. Issa Ndiaye qui n’est personne d’autre que le fils de Mbaye Ndiaye. Alors que ces actions proviennent d’un projet de partenariat public-privé. Et le maire, ou un de ses proches, ne doit pas bénéficier de ces actions. Il ajoute que ce n’est même pas le fils qui a acheté ces actions, mais plutôt le père qui cherche à se cacher derrière le fils. Mais quoi qu’il en soit, il promet de se battre contre ce projet tant que le nom d’Issa Ndiaye n’est pas retiré. Pour ce qui est de la scène de vandalisme survenue avant-hier lorsque le promoteur est venu aux Parcelles pour commencer ses travaux, M. le maire soutient qu’il n’y a pas eu de casses. Mais, les populations des Parcelles ont tout simplement chassé le promoteur et ses ouvriers, car ils voulaient profiter du vide administratif aux P.A pour commencer les travaux, alors qu’ils ne sont toujours pas tombés d’accord.