(Correspondance) - Longtemps muet sur les accusations d'indifférence quant au sort des étudiants ressortissants de sa région d'origine, à Dakar, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye s'est prononcé sur la question, sous la forme d'une mise au point virulente. ‘De quel droit devrais-je, sur mes propres moyens, louer des dizaines d'immeubles à des étudiants ressortissants de Kaolack que je ne connais même pas ? Je suis aujourd'hui Premier ministre du Sénégal et des jeunes de Dagana, Tamba, Matam et j'en passe, pourront formuler les mêmes revendications’, fait-il remarquer d'entrer de jeu.
‘Ces derniers [les membres de l'Association régionale des étudiants ressortissants de Kaolack à Dakar, Ndlr] qui ont poussé le bouchon jusqu'à faire sortir des potaches de la capitale du Saloum, oublient que nous avons été étudiants comme eux, et on en est sorti à force de travail et de privation ; qu'ils prennent exemple sur le ministre Aliou Sow’ (qui faisait partie de sa délégation) qui, révèle le chef du gouvernement, ‘n'avait aucun soutien, ce qui ne l'a pas empêché d'être, aujourd'hui, docteur es Lettres’. S'adressant toujours à Baye Niass Cissé (président de l'Association des étudiants de Kaolack) et ses camarades, le maire de Guiguinéo leur a enjoint d'un ton très ferme ‘d'arrêter leur chantage’. ‘Car, ça ne marchera pas avec moi, je ne suis pas de ce genre de personne à intimider’, a-t-il averti, avant de conclure catégorique : ‘Je ne céderai ni au chantage, encore moins aux pressions’.
Pour autant, le Premier ministre a défendu son conseiller technique, Mansour Ndiaye, indexé, à travers les médias, par les étudiants kaolackois. Et il ne semble pas fermer la porte : ‘Qu'ils changent de démarche et de ton, alors on pourra envisager la possibilité de les aider’, concède-t-il.
Le maire de Guinguinéo, qui est revenu sur sa nomination à la Primature, s'est voulu lucide : ‘De la même manière que j'ai été nommé à ce poste, de par la confiance du président de la République, je sais que j'en partirai un jour, pour retourner à ma profession d'avocat, sans regrets, parce qu'il n’y a aucune charge publique éternelle si importante soit-elle’, philosophe le Premier ministre.
L'opposition, accusée d'amnésie sélective, en a également pris pour son grade. ‘Ils (les dirigeants de l'opposition) ne veulent pas qu'on rappelle leurs 40 ans de gestion catastrophique du pays, alors qu'ils critiquent systématiquement toutes les initiatives entreprises par le président de la République’, soutient le chef du gouvernement.
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