Parce qu’« un projet de loi portant révision de la Constitution et relatif à l’élection du président de la République serait dans le circuit décisionnel pour changer les règles du jeu, à moins de 5 mois de l’échéance du mandat du président en exercice », le Bureau politique (Bp) de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a rendu publique, hier, une déclaration pour condamner la suppression annoncée du quart bloquant.
Niasse et compagnie rappellent que la Constitution du 22 janvier 2001 prévoit deux procédures de révision constitutionnelle : « Le président de la République peut, sur proposition du Premier ministre, après avoir consulté le président de l’Assemblée nationale et recueilli l’avis du Conseil constitutionnel, soumettre tout projet de Constitution au référendum en application de l’article 50 de la Constitution, ou un projet ou une proposition de révision peut être adopté par l’Assemblée nationale et approuvé directement par le peuple par la voie référendaire ou indirectement par un vote de l’Assemblée nationale à la majorité qualifiée des 3/5 de ses membres ». Tous comptes faits, le Bp de l’Afp est convaincu que « le pouvoir en place, sous l’inspiration du président de la République lui-même, et avec le soutien du Pds et de ses alliés, essaie de mettre en œuvre toutes combines et tous subterfuges pouvant empêcher que les élections de février 2007 soient respectées ou, à défaut, que la victoire qu’ils n’espèrent plus leur soit quand même assurée par la manipulation du scrutin ». La preuve, à leurs yeux, en est la « tentative actuelle de supprimer le quart bloquant (...) qui est un aveu de la conscience qu’ils ont prise d’être minoritaires au Sénégal ». En tout cas, selon les « progressistes », « le recours au référendum est (...) la seule voie légitime de révision de la Constitution qui s’offre démocratiquement au président de la République ». Et de rappeler que le « blocage du dialogue politique, de 1998 à l’alternance démocratique du 19 mars 2000, trouvait sa source dans la révision constitutionnelle d’octobre 1998 qui avait précisément supprimé ce quart bloquant, en même temps que la limitation du nombre de mandats du président de la République. Le Secrétaire général du Pds, qui s’était farouchement opposé à cette réforme, s’était par la suite empressé de restaurer le quart bloquant dans la Constitution du 22 janvier 2001 ». Définitivement les « progressistes » affirment que la « suppression du quart bloquant (...) rompt brutalement et unilatéralement un consensus politique à moins de 5 mois de l’expiration du mandat du Président en exercice. (Une) volonté des libéraux et de leurs alliés qui foule aux pieds l’Etat de droit et la démocratie ». Pis, selon le Bp de l’Afp, « il se susurre déjà que, si cette tentative de manipulation réussit, Me Wade et son régime proposeraient la suppression du deuxième tour ». Finalement, le Bp de l’Afp condamne cette « nouvelle forfaiture (...) et lance un appel à tous les citoyens pour s’opposer à la volonté manifeste et morbide du gouvernement de Me Wade de confisquer la souveraineté du peuple sénégalais qui n’est pas négociable ».
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