Sur la candidature unique au sein de Bennoo : Les « barons » mis en minorité au profit de Talla Sylla

Talla Sylla est-il le nouvel homme fort de Bennoo Siggil Senegaal ? Tout porte, désormais, à le faire croire. Tant le leader du Jëf Jël parvient à imposer sa vision des choses au sein de cette association hétéroclite. Son dernier coup de gueule pour amener cette coalition à se prononcer au plus vite sur la question de la candidature unique, semble gagner l’assentiment du plus grand nombre.

Il est connu pour son caractère bien trempé. Talla Sylla est resté égal à lui-même au sein de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. Le leader du Jëf Jël n’avait pas hésité, il y a quelques temps, à se faire entendre sur la question de la candidature unique au sein de l’opposition dite significative. Et c’était pour dénoncer les nombreux atermoiements pour repousser toujours au lendemain cette question cruciale au sein de Bennoo. En effet, le dernier séminaire de l’opposition tenu le 6 juin dernier avait soigneusement esquivé cette question au point d’irriter sensiblement le patron du Jëf Jël. Talla Sylla n’avait pas tardé à le faire savoir en décidant de geler ses activités au sein de la coalition. Une position tranchée, qui lui avait valu d’être taxé de pion du régime au sein de l’opposition. Tout comme Macky Sall, le leader de l’APR l’a également été quand il avait affirmé à haute voix sa volonté de se présenter pour les prochaines présidentielles de 2012. Un crime de lèse majesté contre les barons de Bennoo, Tanor, Niasse, Dansokho, Bathily et les autres, qui n’avaient que moyennement apprécié cette audace prononcée de l’ancien Premier ministre. Pour le cas de Talla Sylla, c’est le jallarbiste en chef, Abdoulaye Bathily qui était monté au créneau pour désapprouver la position du patron du Jëf Jël. La réplique ne s’était pas fait attendre puisque ce dernier avait vite fait de déballer les manœuvres intrigantes que Bathily avait menées avec Diouf et Wade entre les deux tours en 2000 pour se voir confier le poste de Premier ministre. Est-ce pour cela que l’enfant terrible de Thiès est désormais craint au sein de cette mouvance de l’opposition ? Il semble en tout cas que l’homme a acquis une nouvelle notoriété au sein de Bennoo au point d’être suivi par le plus grand nombre concernant cette lancinante question de la candidature unique au niveau de cette coalition. Hier, lors de la réunion hebdomadaire qui s’est tenue au domicile d’Amath Dansokho, plusieurs partis ont soutenu sa position, demandant que cette question de la candidature soit tranchée au plus vite. Le porte-parole de la rencontre, Mamadou Lamine Diallo a reconnu sans ambages cette forte aspiration. « Certaines formations estiment que le rythme doit être accéléré », à propos de la candidature unique, a, en effet, reconnu le leader du mouvement Tekki, avant d’ajouter : « nous y travaillons ». Il a rappelé qu’au cours du séminaire du 6 juin, « plusieurs forces politiques avaient posé ce problème ». A l’en croire, « il est question, jeudi prochain, lors d’une conférence extraordinaire des leaders de nous entendre définitivement sur les modalités de notre programmation », minimisant au passage les passes d’arme entre Talla Sylla et Abdoulaye Bathily, parlant de simples « divergences ». Dans tous les cas, il apparaît que la position intransigeante de voir cette question se régler au plus vite, ait remporté l’adhésion du plus grand nombre. N’en déplaise aux « barons », Tanor, Niasse, Bathily ou Dansokho, qui ont toujours remis au lendemain cette question qui fâche. Selon plusieurs observateurs, le blocage se trouverait plutôt entre Tanor et Niasse.

Ce dernier étant au crépuscule de la retraite forcée, passerait pour de bon à côté de ses ambitions présidentielles, si jamais il n’est pas élu en 2012. De son côté, Ousmane Tanor Dieng, qui est certain d’être à la tête du parti le plus représentatif de l’opposition, ne compte pas jouer les seconds rôles lors de ces élections. Quand bien même, il ne fait pas l’unanimité au sein du Parti socialiste. Et face à la détermination d’un Macky Sall à se présenter pour 2012, c’est l’imbroglio total au sein de Bennoo. Une bataille dans laquelle, les barons semblent être en mauvaise posture. Le blanc-seing de Barthélémy Dias accordé à Macky Sall pour 2012 est très évocateur à ce sujet. Demain fera certainement jour dans la jungle de Bennoo.