Talla Sylla (Jëf-Jël) : «Je vais créer une situation insurrectionnelle au Sénégal

Lors d’une déclaration lue devant la permanence de son parti, le candidat à la prochaine présidentielle a promis de «mettre en place des stratégies pour déclencher une insurrection» afin de renverser le pouvoir actuel. De diatribe en diatribe, il a cloué au pilori le gouvernement de Abdoulaye Wade coupable, selon lui, d’être à l’origine du «coup d’Etat institutionnel» avec la prorogation du mandat des députés.

Le leader de l’Alliance Jëf-Jël (Ajj) a profité hier d’une conférence publique devant le siège de son parti pour appeler les Sénégalais à une insurrection démocratique. Talla Sylla a dit qu’il n’entend plus laisser place à «la vague» d’injustice et d’«oppression» sous lequel vit le peuple. Très applaudi par les militants du Jëf-Jël, il a lancé un sévère avertissement au Parti démocratique sénégalais et à son chef, Me Wade : «Je vais mettre en place des stratégies pour déclencher une insurrection dans ce pays afin de les renverser.» Le patron de l’Ajj a promis de remettre le Sénégal sur orbite après 7 ans de politique tatillonne et de «scandales financiers impunis» en déroulant son plan Njaccaar, «en parfaite opposition» avec le «plan ndiombor» incarné par le président de la République. Un plan en quatre points consacré par sa proposition de mettre en place des «Volontaires pour la réhabilitation de la souveraineté du peuple» dans le cadre d’un Forum citoyen afin de «mettre fin au coup d’Etat institutionnel».

Se considérant comme le premier volontaire de cette initiative, M. Sylla appelle ses concitoyens à se dresser en sentinelle pour déjouer le «Coup d’Etat institutionnel» représenté par la prorogation du mandat des députés. Malgré les coups de marteau qu’il a essuyés un certain 4 octobre 2004 au restaurant «Régal», le fils de Ndiaga et de Sokhna Samb persiste et signe en annonçant qu’il va prendre ses responsabilités en ce qui le concerne.

Autre fait marquant dans ce discours du candidat à la présidentielle de 2007, c’est l’accusation de déloyauté formulée contre les députés en général, ceux de l’opposition en particulier.

Des députés qu’il taxe de «voleurs de la République» parce qu’ ayant adopté une décision contraire à la volonté du peuple. «Le Pds et ses députés ont décidé, à compter du 30 juin 2006, d’investir les locaux de l’Assemblée nationale du Sénégal, de s’arroger les droits et de s’allouer les avantages que la Constitution de notre pays ne reconnaît qu’ aux seuls députés», souligne-t-il. Le leader du Jëf-Jël s’en est pris aux attitudes de Moustapha Niasse et de Abdoulaye Bathily, chefs de parti qui ont quitté l’Assemblée nationale en y laissant leurs collègues députés de même parti. Attaquant de front la position défendue par la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa), Talla Sylla a estimé qu’elle est «une cause perdue d’avance». Selon lui, il ne fait pas de doute que les parlementaires restés à l’Assemblée «veulent seulement garder les avantages» de la fonction. Si une mention spéciale est décernée à Madior Diouf (Rnd) et Moussa Tine (Ajj), Talla Sylla a aussi exhorté le Pit à «se ressaisir et à libérer Amath Dansokho» qui, selon lui, est un «symbole» dans le landernau politique sénégalais.