Pourquoi Mbane peine à être administrée dans le Bennoo ? Cette question mérite d'être posée, après le nouvel arrêt rendu par la Cour suprême pour confirmer la légalité d'une délibération portant désaffectation et affectation de quelque 87 ha de terres aux villages de Médina Cheikhou et Médina Baïdy, que les élus locaux ne parviennent pas à exécuter. Faute d'une assistance des forces de l'ordre, hier, les populations de Mbane ont failli s'entretuer.
voilà que de nouveaux problèmes fonciers sur fond de manoeuvre politique risquent d'y mettre le feu. Hier encore, les populations qui étaient armées de coupe-coupe, couteaux et gourdins ont pris d'assaut les parcelles séparant les deux villages de Médina Cheikhou et de Médina Baïdy, localités bénéficiaires d'une délibération d'affectation de 87 ha du Conseil rural de Mbane. Ces derniers, qui avaient en face d’eux une partie des habitants défavorables à la mesure prise par les élus locaux, ont failli commettre l'irréparable. Présent sur les lieux avec son avocat en vue d'exécuter l'arrêt de la Cour suprême confirmant la légalité de ladite délibération, le président de la Communauté rurale de Mbane, M. Aliou Diack, a dû intervenir pour calmer les esprits. Heureusement, il a pu faire entendre raison aux populations qui voulaient se substituer aux forces de l'ordre dans l'optique de procéder elles-mêmes à l'exécution de la décision de justice.
Quid de l'absence de la force publique ? Le président de la Communauté rurale de Mbane que nous avons pu joindre au téléphone dit ne pas comprendre «l'indifférence et la passivité avec lesquelles les autorités administratives ont accueilli la volonté des élus de Mbane de procéder à l'application de leur délibération». A en croire Aliou Diack, son équipe a saisi le gouverneur de la région, le préfet, le sous-préfet et même le commandant de brigade ainsi que sa hiérarchie à Saint-Louis avec ampliations au président de la République et à l'ensemble des autorités compétentes pour que le conseil ait à sa disposition les forces de l'ordre en vue d'une exécution sereine de la décision du juge administratif. Mais, une fois sur place, ajoute M. Diack, lorsqu'il a avisé les autorités des «graves risques d'affrontement et de troubles à l'ordre public qui planait ce matin (hier) sur Mbane», il s'est entendu rétorquer, rapporte-t-il, qu'«il faut une instruction en provenance d'en haut pour un déploiement des forces de sécurité».
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