Les incidents entre les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) et les hôteliers des Etats-Unis d'Amérique sont devenus une partie intégrante des visites du Président Abdoulaye Wade dans le pays de l'Oncle Sam. Et le déplacement du chef de l'Etat pour participer à l'Assemblée générale des Nations session 2006 n'a pas dérogé à la règle.
Abdoulaye Wade qui est logé à l'Hôtel Millénium qui se situe en face du Palais des verres, a été accueilli pas des douzaines de militants de son parti et de membres mouvements de soutien qui brandissaient des drapeaux et pancartes à cette occasion, dans un lieu purement diplomatique. Dés ce premier événement, les services de protection des hôtes de marque ont commencé à montrer des signes de nervosité. Il a fallu l'intervention répétée des responsables du Pds pour empêcher un premier incident entre les femmes et les agents de l'ordre. Chacune de ces femmes tenait à se faire photographier avec le Président.
Les services de l'ordre (Secret Services) ont même, à un moment donné, menacé d'évacuer la foule des militants qui bloquaient tous les passages qui menaient à l'entrée de l'hôtel.
Vous pouvez imaginer la nervosité des agents de sécurité quand on sait que l'immeuble accueillait des hommes comme Mahmout Abbas de la Palestine , le Premier ministre du Liban, et même, selon certains, le Président Ahmadinejad de l'Iran et le ministre des affaires étrangères d'Israël. Cela donnait aux lieux une atmosphère de camp retranchement avec policiers armés jusqu'aux dents et des chiens qui fouinaient partout.
Mais les difficultés générées par cet accueil pas trop coloré, ne sont rien comparées à ce qui attendait les militants ce mercredi 20 septembre. Malgré le fait que dans le programme écrit de Wade, il n'est pas fait cas d'audiences avec les militants, c'est une foule dirigée par les leaders du parti présidentiel, accompagnée des mouvements de soutien, qui se présente devant l'hôtel. Mais les services de l'ordre refusent l'accès, dans le hall de l'hôtel, à la foule invitée à se mettre sur le trottoir, de l'autre. Qui a décidé que le Président n'allait pas recevoir ses militants ? Pour Cheikh Mbacké Samb, secrétaire général de la section Pds de New York, se sont les services de protection qui n'ont pas voulu laisser ses camarades rejoindre la suite du Président. Ce responsable libéral est allé jusqu'à blâmer l'accoutrement des militants en disant qu'avec les grands boubous, la police peut même craindre la dissimulation d'armes. Alors que d'autres sources affirment que c'est Wade lui-même qui ne voulait pas accorder d'audiences.
A partir de la notification de ce refus, les militants entrent dans une colère noire. Certains étaient venus de Cincinnati, dans l'Etat d'Ohio, d'Atlanta en Georgie, de Paolo Alto, Californie sur la côte Ouest à 4h de vol de New York etc.
Ces incidents sont loin d'être une première lors des visites de Wade en Amérique. Les agents de l'ambassade du Sénégal à Washington se souviendront pour longtemps encore d'une note très salée laissée dans un hôtel de la capitale fédérale par les partisans du chef de l'Etat lors d'un séjour dans cet établissement.
Laissés dans le hall sans supervision, les membres du Pds, les sympathisants et même les curieux, ont durant toute la journée passé des commandes à mettre sur la facture de leur chef. Après le départ de la délégation, l'ambassade était dans un embarras terrible avec une facture tellement élevée qu'elle ne pouvait pas payer sur son budget propre. On dit même que l'hôtel avait menacé d'informer les autres établissements de la ville qui allaient imposer un boycott de toute délégation venue du Sénégal.
Mais le cas le plus célèbre des incidents avec les hôtels aux Etats-Unis lors des séjours de Wade, demeure celui de Grand Hyatt, à l'occasion de la remise du prix des Droits l'Homme en 2005, où des dizaines de Sénégalais avaient fait le déplacement sur New York, avec la promesse d'être logés par la direction locale de leur parti.
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