Vote de la loi créant la vice-présidence : Les jeunes de l’opposition défient l’Etat

Même sans autorisation préfectorale, les jeunes membres de Bennoo Siggil Senegaal vont organiser un sit-in vendredi devant le Parlement, jour du vote de la loi en première instance. Ce qui augure d’une matinée électrique devant l’Assemblée nationale.

Avec ou sans autorisation, les jeunes militants, membres de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, sont décidés à manifester demain vendredi, devant l’Assemblée nationale, pour protester contre le vote de la loi, en première lecture, instituant le poste de vice-président. En effet, ces jeunes qui faisaient face à la presse hier à la Maison du Parti socialiste, ont affirmé qu’ils vont braver l’interdiction préfectorale et battre le macadam, quoi qu’il leur en coûte. ‘Qu’il pleuve ou qu’il neige, nous allons manifester notre désapprobation. Nous avons décidé de manifester contre la loi devant l’Assemblée nationale et nous prions les autres de poser des actes multiples et divers partout pour montrer à l’Afrique et au monde que le Sénégal souffre de son président’, affirme le document liminaire des jeunes de Bennoo, remis à la presse. Ces jeunes, qui ont déclaré qu’ils n’ont pas introduit une requête au niveau de la préfecture pour avoir une autorisation du préfet de Dakar, soutiennent qu’ils tenaient simplement à l’informer. ‘Pour être quitte avec nos consciences respectives et en vertu des droits que nous confère la Constitution, nous avons décidé d’organiser un sit-in de protestation le vendredi 15 mai 2009 à partir de 10 heures devant le siège du Parlement, jour, tristement consacré au vote de cette loi par la majorité mécanique d’une Assemblée nationale complice’, ont-ils indiqué. Et d’ajouter : ‘D’ailleurs, une notification avait été adressée à l’autorité préfectorale dans les conditions prévues à cet effet. Mais, à notre grande surprise, le préfet nous a interdit d’exercer un droit constitutionnel’. Ainsi, cette interdiction n’entame en rien la détermination de ces jeunes à braver l’interdiction administrative, puisqu’à leur avis, la loi les autorise à manifester.

Ces jeunes de l’opposition qui martèlent que l’arrêté préfectoral ne peut en rien les arrêter dans leur logique de combat contre les dérives du régime libéral, persistent et convient tous les patriotes, les syndicats, les organisations politiques et la société civile, bref tous les citoyens de tout bord, à venir manifester avec eux comme prévu, contre toute institution d’un poste de vice-présidence. Et ils fondent leur attitude sur le fait que, selon eux, Abdoulaye Wade ne connaît que l’épreuve de force. Ainsi, les jeunesses de Bennoo Siggil Senegaal feront face aux forces de l’ordre puisqu’à en croire Youssou Mbow, le porte-parole des jeunesses socialistes, avec le régime ‘fasciste’ de Wade, pour exercer son droit de marche, il faut être prêt à tous les sacrifices.‘Nous avons toujours marché sans permission. Et, nous savons que lorsqu’on veut être sur la proue du navire, il faut être prêt à avaler des poissons. Alors, dans ce cas, il faut être prêt à avaler des gaz lacrymogènes’, dit-il.

Et si les jeunes de l’opposition sont aussi déterminés au point de braver la loi, c’est parce qu’ils sont convaincus qu’avec l’instauration du poste de vice-président, le chef de l’Etat balise la route à son fils Karim Wade. ‘Ce projet de loi est politiquement incorrect, juridiquement illégal et moralement malsain. Et, le président Wade continue (…) son projet de monarchisation du Sénégal avec comme seul objectif de placer son fils à la tête du pays afin de sécuriser ses arrières’, accusent-ils.