Les rencontres prévues les 9, 10, et 11 octobre entre le pouvoir et l’opposition n’ont pas eu lieu. Mais tout n’est pas perdu, Wade avait inscrit les 30 et 31 octobre comme dates de rechange. Après avoir envoyé sa lettre à l’opposition jeudi dernier, le pouvoir reste à l’écoute de l’opposition qui ne parle plus le même langage sur la question, suite aux propositions faites par Wade.
La balle a changé de camp. Ce n’est plus la réponse de Me Abdoulaye Wade qui est attendue. C’est maintenant à l’opposition, qui a toujours manifesté sa disponibilité de dialoguer avec le pouvoir, de se déterminer. Et apparemment, la trentaine de formations politiques, membres de cette large coalition de l’opposition, ne parlent pas le même langage sur la question. Des sources basées dans cette coalition informent qu’une réunion d’urgence sera convoquée cette semaine pour se déterminer une bonne fois pour toute sur la question, car des voix commencent à s’élever et elles sont discordantes. Et dans sa dernière lettre d’invitation au dialogue adressée à l’opposition, Me Wade a joint un calendrier. Et comme les premières dates qui ont été retenues, ont expiré, si rencontre il y aura, ce sera pour les 30 et 31 octobre prochains.
Du côté du pouvoir, on semble être prêt pour le dialogue. En tout cas, dans sa lettre, Me Wade a aussi bien défini les premiers points qui seront abordés, ainsi que le groupe qui fera face à Benno Siggil Senegaal. Wade a écrit qu’il est d’accord sur les propositions faites par Benno à propos des points à inscrire à l’ordre du jour. Mais, il veut démarrer sur les finances publiques et la gestion du patrimoine, décriées presque à tout bout de champ par les leaders de l’opposition. Et il souhaite être présent à ces rencontres, aux côtés des ministres des Finances, du Budget, du Patrimoine, de l’ex-Président et du directeur exécutif de l’Anoci. Il souhaite aussi la présence de tous les hauts fonctionnaires qui travaillent dans ces secteurs.
Dans l’opposition, les positions sont partagées. Certaines propositions de Wade posent problèmes. C’est le cas de la présence de personnes étrangères aux rencontres prévues. Il y a la presse, les religieux, diplomates et autres. Certains leaders de parti de l’opposition soupçonnent «une autre tentative de Me Wade de se disculper et de disculper son fils devant l’opinion national et international». Ces leaders sont convaincus que Me Wade n’a pas changé dans son projet de «vendre son fils» aux Sénégalais. Et qu’il est toujours en train de chercher les voies et moyens d’y parvenir. Et l’opposition ferait mieux de chercher à renforcer son unité et à mettre sur pieds des stratégies pour faire partir Wade le plus rapidement possible. Mais il y a aussi des partisans du dialogue qui ne veulent pas se décrédibiliser aux yeux de l’opinion. Ces derniers pensent qu’il faut rencontrer Wade, quoi que cela leur coûterait.
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