Kaolack, 19 avr (APS) – La Cour d’assises de Kaolack a condamné Khadim Dieng à 20 ans de travaux forcés et à 5 millions de dommages et intérêts à la partie civile après l’avoir reconnu coupable de meurtre sur Demba Sow, a constaté sur place lundi le correspondant permanent de l’APS dans la capitale du Saloum.
Le drame est survenu dans la nuit du 12 juillet 2007, quand après avoir pris deux litres de vin rouge dans un bar, Khadim décide de retourner à son école coranique à Bélel Fall via Touba Fall, localité située dans la commune de Guinguinéo.
Sur place, raconte le meurtrier, il est agressé une première fois par un individu. Quand ce dernier a voulu récidiver, Khadim riposte en lui faisant mordre la poussière d’un coup de pied, puis il prend sa hache et lui porte plusieurs coups à la tête, à la poitrine, au dos, au thorax et à l’abdomen.
Demba Sow mourra ainsi par ‘’hémorragie massive externe’’ et c’est Samba Khaïta Fall, chef religieux du Daara Touba Fall, qui avisera les gendarmes. Bûcheron de profession, la victime était un disciple du marabout.
A la barre, l’accusé a reconnu les faits, affirmant avoir frappé sans discernement, sans même identifier son agresseur. Mais ni lui ni les témoins (le délégué du chef religieux et le petit frère de la victime) n’ont pu dire exactement le mobile de la bagarre.
L’avocat général a qualifié d’’’indiscutables’’ les coups portés par l’accusé, doutant même de son état d’ébriété. Ainsi pour Me Karim Diop, l’élément matériel du meurtre est bien réel tout comme celui intentionnel. Il a, de ce fait, rejeté à priori toute thèse de la défense axée sur l’excuse de provocation au motif qu’aucun élément ne peut étayer dans le dossier une telle assertion.
Il a en fin de compte requis la perpétuité contre Khadim Dieng, lui refusant également toute circonstance atténuante.
C’est justement sur l’excuse de provocation et la légitime défense que l’avocat, Me Ousseynou Fall, a structuré sa défense, estimant que les faits sont de nature à l’établir.
Il s’est aussi appesanti sur le vécu moral du meurtrier, présenté comme un déséquilibré ayant agi en état d’ébriété. A défaut d’être entièrement suivi dans sa plaidoirie, il a souhaité de larges circonstances atténuantes pour son client.
La Cour d’assises de Kaolack présidée par Sayandé Ndiaye a déclaré Khadim Dieng, 31 ans, coupable de meurtre avant de le condamner à 20 ans de travaux forcés et à cinq millions à payer à la partie civile.
Il était en détention préventive depuis juillet 2007.
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