ACCUSÉ D’USAGE DE FAUX BONS DE COMMANDE : Le commerçant El H. Haris Lô lynché à mort dans une boutique

Un drame est survenu à l'unité 18 des Parcelles assainies, samedi dernier, avec la mort du commerçant El H. Haris Lô, sauvagement lynché  par les tenants d'un magasin de vente en gros, qui l'accusaient d’user de faux bons, à leurs dépens. La police des Parcelles assainies a épinglé et déféré cinq mis en cause dans ce meurtre, 4 receleurs et le présumé acolyte du défunt.  

Le magasin de vente en gros «Dia et frères» sis aux Parcelles assainies, en face du marché de l’Unité 14, a été le théâtre d’un drame sanglant : un homme y a été séquestré dans la journée de samedi dernier, puis sauvagement et longuement battu. Il mourra d’ailleurs quelques heures plus tard des suites de cette bastonnade.

Comment en est-on arrivé à distribuer des coups mortels dans un magasin de distribution en gros ? Selon des sources bien au fait de ce drame, les tenanciers dudit magasin avaient constaté qu'un individu mal intentionné se faisait livrer frauduleusement d'importants lots de marchandises, en fournissant de faux bons au comptoir. C’est ainsi que directive a été donnée aux agents de redoubler de vigilance afin de mettre un terme à ses agissements et au besoin l’interpeller. C'est sur ces entrefaites que le commerçant El H. Haris Lô, «un habitué des lieux», selon nos sources, a été suspecté.  

Ils mettent la victime agonisante dans une brouette pour le conduire à la police

Ainsi, précisent nos interlocuteurs, le samedi dernier, vers 19 heures, El H. Haris Lô, ignorant qu'il avait été suspecté, est revenu dans le magasin en question pour se faire livrer un lot de marchandises. Mal lui en a pris puisqu'il a été interpellé, puis séquestré par des occupants dudit magasin, dont des charretiers officiant dans la livraison qui l’ont sauvagement lynché. «Il hurlait très fort, mais personne n'est intervenu, vu qu'il avait été enfermé à l'intérieur et que peu de gens savaient réellement de quoi il s'agissait», a confié un témoin habitant les environs.

Cependant, après avoir fait passer un sale quart d'heure au mis en cause, ses bourreaux, voyant qu'il était mal en point, le visage complètement amoché  et qu’il ne pouvait même plus tenir debout, ont fini par le conduire à bord d’une brouette au Commissariat central des Parcelles assainies. Voyant que le mis en cause était dans un état grave, le visage ensanglanté, les policiers l'ont à leur tour conduit d'urgence au centre de santé Nabil Choucair de la Patte-d'oie. Là les efforts fournis par les médecins n'ont pas servi à grand-chose, puisque El H. Haris Lô a fini par succomber à ses blessures.

Cette tournure meurtrière pousse les policiers des Parcelles assainies qui avaient ouvert une enquête à mettre la main sur cinq individus supposés avoir fait partie des personnes qui ont lynché El H. Haris Lô. Poursuivant leurs investigations, les enquêteurs ont remonté la filière et épinglé 4 présumés receleurs du défunt. Ce n'est pas tout, puisque les policiers sont également parvenus à jeter dans le panier à salade I. Diallo, présenté comme le présumé acolyte de El H. Haris Lô. Au terme de l'enquête, tout ce beau monde a été déféré avant-hier, à bord de la même fourgonnette, au parquet.