Le tribunal correctionnel n’a finalement pas suivi le procureur de la République dans ses réquisitions. Il a déclaré les prévenus Momar War Seck, Djiby Ndiaye, Rawane Fall et Me Mamadou Diop non coupable de corruption active et de complicité de corruption. Il a néanmoins requalifié les faits en trafic d’influence et pour ce délit a condamné Momar War Seck, Djiby Ndiaye, Rawane Fall à deux ans assortis du sursis. Le juge a estimé également que le greffier Yabal Dieng n’est pas coupable de tentative d’escroquerie, délit pour lequel il a été poursuivi.
Lors du procès, le parquet et les avocats de la défense se sont affrontés qui pour enfoncer les prévenus, qui pour tirer d’affaire leurs clients. Le procureur avait demandé que les mis en cause soient condamnés à un an ferme. Les avocats de la défense, de leur côté, avaient qualifié le procès de « procès d’intention, un procès de la volonté ». Selon eux, même si Momar War Seck a sorti 15 millions pour gagner son procès, il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas eu délit car la corruption en droit est définie comme « la proposition ou l’offre faite en vue d’obtenir une décision favorable ». Or, estiment les avocats, rien n’a été proposé aux juges chargés du dossier qui, eux-mêmes, ont soutenu n’avoir rien reçu. Cet argument a été retenu par le juge Maguette Diop et ses deux assesseurs. C’est pourquoi ils ont disqualifié les faits en trafic d’influence actif.
Une affaire qui connaît ainsi son épilogue après avoir défrayé la chronique deux ans durant. C’est en mai 2006 que cette affaire avait éclaté pour faire couler ensuite beaucoup d’encre et de salive. Des sanctions administratives ont été prises au niveau de la Justice après enquête de l’Inspection générale de la Justice (Igaj). C’est ainsi que l’avocate générale, Aminata Mbaye a été suspendue. Théophile Turpin était lui frappé d’interdiction d’exercer d’une durée de cinq ans ; le magistrat du parquet Cheikh Bamba Niang frappé de mutation.
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