Affaire Ndèye Sabara Guèye : L’enquête bouclée par la Police allemande, selon la famille de la défunte

La mort tragique de Ndèye Sabara Guèye en Allemagne le 3 août continue de défrayer la chronique à Guédiawaye. Notre reporter s’est rendu dans la famille de l’époux et de la défunte. Chaque famille a servi sa version des faits. Sa vérité.

Ndèye Sabara Guèye est l’artiste chorégraphe sénégalaise assassinée le jeudi 3 août 2006 en Allemagne. Le lendemain du drame, son époux Samba Ndiaye est placé en garde-à-vue pour les besoins de l’enquête. Et cette dernière vient de prouver que l’époux est le meurtrier, selon sa tante maternelle, Anta Diallo, qui l’a élevée à Guédiawaye.

Hier matin, c’est le chef de quartier, Elhadji Thiom Samb, qui nous a servi de guide pour retrouver la maison de la défunte et celle de son mari Samba Ndiaye.

Un petit couloir nous mène directement à la cour de la maison où quatre chaises blanches sont installées. L’une est occupée par Djiby Ndiaye frère aîné de Samba dit « Bathie » qui laisse tomber : « je vais parler aujourd’hui une fois pour toutes car les journalistes ne respectent pas notre douleur, alors que nous avons aussi le droit de pleurer notre mort. Et cela est assez », fait-il comprendre.

« Notre famille habitait à Dakar au centre-ville, elle a déménagé à Guédiawaye en 1994 où Samba a rencontré son Ndèye Sabara qu’il épousa en 2001. De cette union naîtra une fille qui porte le prénom de la grande sœur de Bathie, Oumy. Cette dernière soutenait financièrement le couple en période de vaches maigres. Il ajoute que Ndèye Sabara Guèye avait une autre fille issue de son premier mariage.

Bathie et son épouse étaient des chorégraphes et faisaient leurs répétitions au centre Daniel Brottier avant d’obtenir, via Internet, par l’intermédiaire de Georges un Ivoirien installé en Allemagne, un contrat de huit mois qui vient d’être renouvelé. « Avant le séjour de 15 jours de Georges à Dakar, Bathie avait formé un groupe de danse dans lequel se trouve sa femme. Mais, poursuit-il, une fois en Europe, après la fin du premier contrat, par la sorcellerie et la méchanceté, les autres membres du groupe ont chassé Bathie et menacé de mort sa femme ; pis, mon frère est allé vivre avec son neveu à Hambourg (il refuse de donner son nom) car il ne jouissait plus de toutes ses facultés mentales ».

Par rapport à l’exclusion de Samba du groupe, la version de la famille de Ndèye, à laquelle nous avions rendu visite après, est toute autre. Pour la dame Anta Diallo, tante de Ndèye, l’exclusion de Bathie est liée au fait qu’il violentait régulièrement son épouse.

Elle ajoute qu’avant de partir en Europe, Samba s’en prenait violemment à sa fille. « Il est un garçon violent », se désole-t-elle. Pour sa part, pour avoir asséné à sa femme un coup de poing à l’œil, Bathie fut écarté du groupe par Georges qui est présentement hospitalisé. A la question de savoir si Bathie est le meurtrier de sa femme, Anta et Ibrahima, un cousin de Ndèye, répondent : « il est capable du pire ; d’ailleurs l’enquête l’a prouvé. Il reste l’autopsie pour savoir dans quelles circonstances elle a été tuée ».

Pour sa part, Djiby soutient que l’enquête suit son cours et que d’autres têtes sont déjà tombées. « A la veille du drame, Ndèye Sabara s’est confiée au téléphone à une de mes sœurs sur les menaces dont elle était victime », a martelé Djiby qui a tout remis entre les mains de la justice allemande, d’autant que l’enquête est déjà bouclée.