Djiné Maïmouna a le droit d’être partout. Mais, le directeur de l’Office du Bac et les 146 jurys ne le tolèreront pas dans les salles d’examens de baccalauréat.
Sociologues, psychologues, médecins, saltigués, ont diagnostiqué pendant des semaines le phénomène peu ordinaire qui a émaillé lycées et collèges du Sénégal, cette année. Ces séries d’hystérie collective n’ont pas trouvé jusque-là une réponse à l’inquiétude des parents d’élèves et des autorités de l’Education. Ce phénomène a pour cible les jeunes filles «belles», selon certains yeux, et a pris départ au Nord pour s’installer à l’Ouest puis à l’Est. Quelles que soient les explications données, le directeur de l’Office du Bac, Babou Diakham, redoute déjà la «convocation» de Djiné Maïmouna par les candidats. Des épreuves de composition, des devoirs et des cours ont été renvoyés à plusieurs reprises. Mais ce ne sera pas le cas pour les examens de baccalauréat, indique M. Diakham. Et si quelqu’un tombe en syncope, le directeur de l’Office du Bac le rangerait dans les perturbations. Aussitôt, les concernés seront consultés par des médecins. «On ne laissera pas passer», avertit-il. Gare aux faiseurs de malin et aux «hôtes» de Djiné Maïmouna, dans les salles de classe. M. Diakham est catégorique : «S’il y a perturbation, le concerné sera immédiatement sorti. A plus forte raison si, après avis du médecin, cela se révèle faux.»
M. Diakham a fait une révélation et pas des moindres, concernant les crises d’hystérie. Il a fait savoir que des investigations ont été menées auprès de l’école Khadimou Rassoul de Castors. Après consultation du livret de bac, il a été remarqué que «c’est souvent des élèves qui ont pour la plupart des notes en deçà de la moyenne», qui étaient frappés par les crises d’hystérie. Seulement, le directeur de l’Office du Bac dit ne pas nier le phénomène. Non sans le conjurer : «Dites à Djiné Maïmouna de nous laisser tranquille.»
Les examens de fin d’année verront des innovations dans la gestion de la fraude. Pour une surveillance accrue, il est interdit aux candidats d’allumer leurs téléphones portables en classe. «Un téléphone non éteint à portée de main, même non utilisé, constitue un motif de présomption de fraude», précise-t-on.
La correction du baccalauréat est désormais limitée aux détenteurs de la licence ayant enseigné dans le secondaire, avec une expérience de 2 ans pour les titulaires de diplômes professionnels et 5 ans pour les corps émergents. Près de 50 mille candidats doivent se pencher sur les épreuves à partir du 1er juillet prochain.
L’accès aux résultats du jury par texto (Sms) pour les élèves est déjà un des acquis enregistrés par l’Office du Bac. Un système géré par une «société de la place». Enfin, le deuxième groupe ne durera plus que deux jours au maximum. A moins que Djinn Maïmouna veuille le prolonger.
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