On en sait un peu plus sur la vague d’affectations qui a touché ces derniers jours le poste de police de Diamagueune situé à Mbour. Selon des sources très au fait des activités de ce poste de police, ces affectations seraient liées à l’arrestation, le mercredi 29 juillet dernier, d’un marabout Mbacké-Mbacké qui avait été surpris, en galante compagnie, avec l’épouse d’un honnête citoyen.
Les habitants de Mbour avaient été quelque peu surpris par l’affectation de trente éléments sur les trente-deux que compte le poste de police de Diamagueune à Mbour. Au point que des populations de cette localité avaient commencé à craindre pour leur sécurité. En effet, pour rappel, ce poste de police s’était illustré en boutant les bandits de grand chemin hors de Diamagueune. De même, des Mbourois, habitant, parfois, des localités très éloignées de Diamagueune, n’hésitaient pas à saisir ce poste de police à chaque fois qu’il s’est agi d’instruire une affaire. Nos investigations ont permis de lever le voile sur cette vague d’affections. Tout est parti d’une plainte déposée, il y a quelques semaines, par un citoyen sénégalais du nom de Moustapha Diagne contre le marabout Serigne Khadim Mbacké. De quoi s’agit-il ? Selon les termes de la plainte déposée par Moustapha Diagne, son épouse, victime de graves brûlures, avait rejoint le domicile de ses parents pour se refaire une santé. Une situation qui n’avait nullement inquiété le mari Moustapha Diagne, employé à la mairie de Mbour. Or, un jour en allant au domicile de ses beaux-parents pour rendre visite à son épouse, Moustapha Diagne manque de s’étrangler en tombant sur une scène quelque peu renversante : son épouse se trouvait en compagnie du marabout dans une position qui a très vite fait germer des doutes dans son esprit. Il était 22 heures 30 minutes. Et là son sang ne fit qu’un tour. Furieux, M. Diagne interpella le marabout et après un échange de propos aigre-doux, ce dernier lui balança à la figure un uppercut.
Sans se poser de question, Moustapha Diagne déposa une plainte auprès du procureur. Ce dernier, conscient qu’en toute circonstance force doit rester à la loi, balança un soit-transmis au poste de police de Diamagueune. En langage plus clair, le procureur donna ordre aux limiers de Diamagueune d’instruire cette affaire, d’autant plus que le plaignant avait joint à sa plainte un certificat médical faisant état d’une incapacité temporaire de travail de 21 jours. Le marabout est ainsi convoqué, sa version des faits est consignée dans un procès-verbal, suivie de son arrestation et placement sous mandat de dépôt. Ce qui n’a pas plu du tout au mis en cause qui menaça de faire affecter tous les limiers du poste de police de Diamagueune. De simples menaces ? Les limiers l’avaient pris ainsi. Hélas, ils vont très vite déchanter, car au bout de quarante-huit heures, les affectations pleuvent. Sur un total de 34 éléments que compte le poste de police de Diamagueune, trente-deux sont invités à aller voir ailleurs. Quant au marabout, il a vite humé l’air de la liberté. Qui a activé qui ? Qui a fait libérer le marabout ? Des noms sont avancés que nous nous garderons de révéler en attendant de poursuivre nos investigations.
À Mbour, par contre, on nourrit des craintes, eu égard aux brillants résultats que ce poste de police a engrangés, l’«un des meilleurs du Sénégal», nous a soufflé un policier.
ALIOUNE DIOP ET ALASSANE HANNE
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