Ibrahima Touré, alias Ito, ses avocats défenseurs, ses parents et amis, doivent encore prendre leur mal en patience. Pour la quatrième fois, l’agent fiduciaire subit le calvaire d’un retour de parquet. Et cette fois-ci, la grève de 72 heures, déclenchée par les greffiers, est passée par là, si l’on en croit des sources judiciaires.
Quatrième retour de parquet dans le dossier de Ibrahima Touré dit Ito! Le présumé manageur général des entreprises présumées fictives de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck qui devait être entendu, hier par la Doyenne des juges, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté, est retourné au commissariat central où il a passé la nuit, hier. Un quatrième renvoi qui ne reste pas sans courroucer la défense du prévenu: «c’est scandaleux ! Du point de vue juridique, il est inconcevable que mon client fasse l’objet d’un quatrième retour au parquet», se désole Me Ali Fall, avocat à la Cour, à sa sortie de la cave du Bloc des Madeleines où Ito attendait l’heure de son face-à-face avec dame justice, en la personne de la Doyenne des juges, Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté. Un renvoi qui ne reste pas sans explications auprès de certaines sources judiciaires très au fait du dossier. En effet, ces dernières expliquent que l’agent fiduciaire du maire de Thiès, Idrissa Seck, devait, comme prévu, être entendu par la Doyenne des juges pour «blanchiment de capitaux». A son arrivée au Bloc des Madeleines, c’est à la cave qu’il a été acheminé pour y attendre l’appel de Mme la juge. Les causes de ce quatrième retour au parquet seraient liées à l’observation d’un mot d’ordre de grève de 72 heures par les greffiers. Or, en lieu et place d’un greffier, c’est un gendarme qui a été commis pour dresser la formule exécutoire. Ce qui serait à la base du renvoi de la rencontre entre Ito et la Doyenne des juges, ce serait le refus manifesté par celle-ci d’accepter une telle pratique inconnue des règles juridiques: «La Doyenne des juges a tout bonnement refusé cela, avec comme argument : le gendarme n’est pas tenu par le secret de l’instruction», nous révèle un agent judiciaire au fait de la situation.
C’est ainsi que, malgré cette situation de blocage, le prévenu sera retenu dans la cave jusqu’aux environs de 19 heures avant d’être acheminé, pour la quatrième fois, au commissariat central à bord d’un véhicule de l’administration pénitentiaire en même temps qu’une dizaine d’autres. «C’est demain à 11 heures qu’il est convoqué de nouveau par la Doyenne des juges. Nous verrons maintenant de quoi il sera vraiment accusé: si c’est le motif de la complicité de blanchiment d’argent ou celui de blanchiment de capitaux», résume son conseil, Me Ali Fall.
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