AUDITION A L’INSPECTION GENERALE DE LA MAGISTRATURE : Aminata Mbaye craque

Durant son audition hier par l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj), l’avocate générale près la Cour de cassation, Aminata Mbaye, a craqué, en fondant en larmes. Emotion, peur ou comédie ? Personne ne sait. En tout cas, l’affaire est pourrie à telle enseigne que Abdoulaye Gaye et Pape Omar Sakho ont fait un communiqué hier pour dire qu’ils ne protègent personne. Laissera-t-on le Président Wade activé la machine judiciaire comme il le souhaite ?

L’Inspection générale de l’administration de la Justice (Igaj) continue son instruction. Après Djibril Ndiaye, Rawane Fall, Yabal Dieng, l’assesseur Théophile Turpin, le juge Malick Lamotte, le Procureur Bamba Niang, elle a procédé hier à l’audition de l’Avocate générale Aminata Mbaye, principale mise en cause dans cette affaire qui secoue la magistrature. Le moins que l’on puisse dire est que de toutes les auditions, celle de l’avocate générale près la Cour de cassation a battu le record de durée. Commencée la matinée, elle ne s’est terminée que vers 21 heures. Comme on s’y entendait, la juge Mbaye a nié avoir perçu la somme de quinze millions de Fcfa, même si nos sources ignorent les explications exactes qu’elle a fournies à Mandiogou Ndiaye et cie. Les larmes ont aussi plané sur l’audition, puisqu’à un moment, la juge Mbaye a craqué fondant en larmes devant les membres de l’Igaj. Comédie, émotion ou peur ? Nos sources ignorent les circonstances ayant conduit à ces torrents de larmes. Une source judiciaire confie : . « Les faits sont d’autant plus flagrants que l’enregistrement entre les mains de l’Igaj est sans faille. Cette dernière va procéder à des confrontations avant de boucler son enquête, au plus tard dans quinze jours ».

Hier, dans la foulée, le premier président de la Cour de cassation, Pape Omar Sakho et le procureur général prés la Cour de cassation, Abdoulaye Gaye ont sorti un communiqué pour affirmer qu’ « il n’a jamais été question de protéger qui que ce soit, contrairement à ce que la presse a dit. Depuis l’éclatement de cette affaire, aucune autorité de la Cour de cassation n’a convoqué, encore moins, entendu à ce sujet, l’une quelconque des personnes citées. Pour l’heure, l’Inspection générale de l’administration de la Justice poursuit ses investigations, sans interférence aucune des autorités de la Cour de cassation, qui estiment que toutes les responsabilités doivent être situées, comme le souhaite l’ensemble des membres de la famille judiciaire ». Dans tous les cas, cette affaire est pourrie et risque de créer un chamboulement dans la magistrature. Pour cause, le Président Abdoulaye Wade compte taper sur la table. Au-delà des sanctions disciplinaires qu’encourt (ent) le ou les mis en cause, il a été recommandé des poursuites judiciaires si jamais les faits sont avérés. Un magistrat explique : « si quelqu’un est mouillé dans cette affaire, il est de facto un délinquant ».