Les étudiants, ce lundi 01 Février, comme de coutume, ont célébré la mort de l’étudiant Balla Gaye, décédé le 31 janvier 2001 d’une balle à la suite d’un mouvement de grève réprimé par les forces de police.
Cette assemblée générale a été une occasion pour les étudiants de revenir sur l’historique de ce triste événement, mais aussi sur les divers problèmes rencontrés par les étudiants notamment la violation des franchises universitaires, la précarité des conditions de vie et d’études ainsi que de l’orientation des nouveaux bacheliers.
Il est dix heures et 45mn devant la direction du centre des œuvres universitaires de Dakar lieu de convergence des étudiants de l’ucad pour commémorer l’anniversaire de feu Balla Gaye . Les étudiants venus nombreux attendent avec impatience la venue des délégués.
Sur le podium, les vigiles du coud apportant leur aide aux organisateurs s’attèlent aux derniers réglages.
Quelques minutes, après le ton est donné, le premier orateur en l’occurrence Henry Richard Ndong promet le « feu » avant de donner la parole au modérateur du jour Mamadou Diouf qui est revenu sur les péripéties de la mort de Balla, mais avant cela il demande l’observation d’une minute de silence. Selon lui il y’a « 9 ans que Balla est mort, 9ans qu’on réclame justice, 9 ans que lumière n’est pas encore faite sur cette affaire ».
Y a t-il un changement dans nos conditions de vie ? S’interrogea t-il comme pour s’indigner de l’impunité et de manque de volonté politique dans la prise en charge de cette affaire.
Revenant sur l’historique de cette journée, Gueye Ndiaye président de l’EBAD et de la commission sociale des écoles et instituts, dira qu’il a faillit être un second Balla présentant à la foule un bras cassé. Il qualifiera la mort de Balla Gaye d’assassinat ou de crime odieux.
Et encore soulignera t-il que le 31 janvier est une date « hautement symbolique et historiquement chargée ». Dans la même foulé il traitera les GMI de moins que rien inconscients qui ont fait de l’université leur camp d’entrainement. Mr Ndiaye d’ajouter que de telles pratiques qui constituent une violation grave des franchises universitaires n’honorent pas le Sénégal qui se veut un Etat de droit. Il a aussi déploré l’immixtion des politiciens dans le mouvement étudiant, un point de vue que ne partage pas Toussaint Manga, secrétaire général du MEEL. M. Manga pense que chacun est libre de militer ou non dans un parti politique. « Des étudiants, intellectuels, ne doivent pas être en marge de la vie politique de la Nation », a-t-il dit. Avant d’ajouter que « intérêts syndicaux et intérêts politiques ne sont pas antinomique »
Des franchises universitaires
Jean Benoit Diouf secrétaire général de l’amicale de la faculté des sciences juridiques et politiques, apportera un éclairage sur la loi n° 94-74 du 24 novembre 1994 relative aux franchises et libertés universitaires en son article 2, il fait la distinction entre le campus social qui ne fait pas l’objet d’une protection comme l’est le campus pédagogique.
« Seul le recteur président de l’assemblée de l’université peut donner l’ordre aux force de sécurité d’enter dans l’enceinte universitaire et ceci en cas de menace graves à l’intégrité des personnes et des biens » Tonnera t-il du haut du panel.
Il poursuivra en demandant l’arrêt immédiat des travaux de la centrale électrique.
Sur cette même question, El hadji Mansour Diop, président de l’amicale de la faculté de médecine, dira que la centrale électrique est non seulement inopportune mais aussi dangereuse, lui aussi exigera et ira même jusqu'à se demander « combien de Balla Gaye, cette centrale pourra t-elle faire en 15 secondes s’il arrive qu’elle implose ?»
Fortement ovationné dés l’entame de son propos, Amadou Lamine Diongue, très en verve, à proposer des solutions aux nombreux problèmes qui secouent le mouvement étudiant non sans fustiger la précarité des conditions de vie et d’études au campus et dans les amphis. En ce sens il dira qu’un mouvement fort et respecté passe inexorablement par la jonction de toutes les forces et énergies.
Toujours sommera- t-il aux étudiants de rompre avec les discours et de passer à l’acte en commençant d’exiger du coud l’achèvement de la construction des pavillons déjà commencés.
Sur l’état de délabrement du campus, tout un chapelet de doléances a été égrainé. C’est entre autres le manque de matelas, lavabos cassés, des bâtiments vétustes au point de s’effondrer d’un jour à l’autre, des lits inexistants, manque d’eau, une restauration de mauvaise qualité et un service médical peu opérationnel
Réponse du COUD.
A cet effet, Aliou Faye, chargé de mission du Directeur du Coud, rétorque : « il y’a des travaux de réfection qui sont encours et des initiatives globales ont été prises pour régler définitivement ce problème. »
Par rapport à la lenteur de la construction des pavillons, M.faye pense que le plus important c’est que des mesures soient adoptées dans ce sens ; ce qui selon lui témoigne de la part de l’autorité une volonté de régler de manière structurelle le problème de l’hébergement des étudiants.
Emmanuel Diop président de la Faseg, introduit par le modérateur transmettra le message du père de Balla Gaye qui voit en chaque étudiant, son fils et qui demande plus de travail et de rigueur dans les études. Dans le même registre, il annoncera la mise sur pied de la fondation Balla Gaye afin de venir en aide à la famille du défunt.
Des orientations des nouveaux bacheliers et paiement des bourses.
S’il existe une question qui occupe une place de choix dans le vécu quotidien des étudiants, c’est sans aucun doute celle relative aux bourses et à l’orientation des nouveaux bacheliers.
Le retard au paiement, en effet, est la source principale des heurts entre étudiants et forces de l’ordre et pourtant un protocole d’accord a été signé garantissant le payement de celles avant le 5 de chaque mois. Concernant l’orientation des nouveaux, Papa Alioune Sy porte-parole du collectif pour le respect des acquis du mouvement étudiant (CRAME) dira que cette question doit être réglée de manière globale, urgente et définitive et que les autorités en l’occurrence le Ministre de l’enseignement supérieur, sont interpelées au premier chef.
Interpeler sur la dissolution de l’amicale de la faculté des lettres, M. Sy, soulignera que c’est « une mesure inique et inadmissible. Sur cette même lancée Bamol Baldé délégué de l’amicale dissoute estimera que les étudiants doivent être représentés car c’est la loi qui l’autorise afin de faire valoir ce que de droit.
Bien que n’ayant, pour la plus part d’entre eux assistés aux événements conduisant à la mort de Balla gaye, les étudiants continuent encore de prier pour celui qu’ils considèrent comme leur martyr et disent plus jamais ça !
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