Le Sénégal vient d’obtenir un deuxième Cardinal en la personne de Mgr Théodore Adrien Sarr. Une consécration pour l’ancien évêque du diocèse de Kaolack qui a mis son ministère au service de Dieu, des hommes et du dialogue inter-religieux.
« J’ai l’habitude de dire qu’on se prépare à être prêtre au séminaire, mais pas être évêque ou cardinal », avait déclaré Mgr Théodore Adrien Sarr lors de sa nomination comme évêque du diocèse de Kaolack, le 1er juillet 1976.
Mgr Théodore Adrien Sarr est ainsi le deuxième Cardinal sénégalais, après Hyacinthe Thiadoum qu’il a remplacé à la tête de l’Archidiocèse de Dakar, en août 2000.
Il était auparavant évêque du Diocèse de Kaolack et s’était donné comme mission la promotion des populations de son territoire, par l’amélioration des conditions de vie de toutes les communautés, le renforcement de la foi chrétienne, l’enseignement de la Bible et la promotion du dialogue islamo-chrétien avec les marabouts du Saloum, en particulier la famille Niassène.
Son ministère pastoral s’étendait vers différents secteurs, l’hydraulique villageoise, l’agriculture et l’élevage. Il cherchait à soulager les souffrances ou à aider les plus démunis.
Né, le 28 novembre 1936 à Fadiouth, dans la région de Thiès, le Mgr Théodore Adrien Sarr a fréquenté le séminaire de Ngazobil avant de se retrouver à l’école sainte Marie de Hann qu’il ne quittera que pour rentrer à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pour poursuivre des études classiques de Latin et Grec. Langues importantes dans la religion chrétienne. Ayant obtenu son Diplôme d’études classiques, il se retrouve au Grand séminaire de Sébikotane comme directeur avec en charge l’enseignement du Latin et du Grec aux futurs hommes d’église.
Quand il est nommé évêque de du diocèse de Kaolack, Mgr T.A.Sarr arrive dans une région où le problème essentiel des populations est celui de l’eau. Il met en place Caritas Kaolack qui, non seulement réalise plusieurs dizaines de forages et des puits pour alléger la tâche des populations qui parcouraient des kilomètres à la recherche du liquide précieux. Dans cette mission, Mgr Sarr s’investit à l’emploi et à l’éducation des jeunes. C’est ainsi qu’il crée des écoles et des centres dont celui de Ndiébel, dans l’arrondissement de Gandiaye, et à Keur Baba Diouf, dans le département de Foundiougne. Ces structures ont contribué à la formation des jeunes en matière d’agriculture et d’embauche, ce qui fait que plusieurs jeunes de ces localités se sont versés dans la vie active. L’ancien évêque de Kaolack a joué un grand rôle dans le cadre du développement de l’école sénégalaise.
A 63 ans, en août 2000, Mgr Théodore Adrien Sarr est nommé à la tête de l’archidiocèse de Dakar, où il remplace le Cardinal Hyacinthe Thiandoum admis à l’époque à la retraite. Mgr T.A.Sarr a poursuivi l’œuvre du Cardinal Hyacinthe Thiadoum. C’est ainsi qu’il lança le premier plan d’action pastoral de son règne à la tête de l’archidiocèse de Dakar qui a duré cinq ans. Le deuxième plan d’action, commencé il y a deux ans, prend fin en 2011.
Le cardinal Théodore Adrien Sarr s’investit aussi à la création de beaucoup de paroisses au Sénégal, surtout en milieu rural. Aujourd’hui, son plus grand souhait est la réalisation du projet Saint Paul, sis au quartier de Grand Yoff.
Mais, peut-on parler de l’Archevêque de Dakar et nouveau Cardinal sans mettre en relief ses qualités humaines et le rôle qu’il a joué dans le cadre du dialogue islamo-chrétien ?
Ce serait sans doute passer sous silence une œuvre colossale axée sur des actions de bienfaisance multiples et un souci permanent de rapprochement de toute la société. Pour preuve, ses nombreux appels pour la paix en Casamance et ses relations particulières avec les chefs religieux sénégalais. D’ailleurs le khalife de la famille omarienne, Thierno Habibou Daha Tall, avait prié pour qu’il soit Cardinal, des prières exaucées par cette nomination du Vatican.
Une famille avec qui l’Eglise sénégalaise a toujours entretenu de bons rapports. Que le bon Dieu le guide dans cette mission qui consiste à rapprocher les hommes, malgré leurs différences religieuses et culturelles.
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