Thiaroye-Tally-Diallo a renoué hier avec les scènes de violence. Aux premières heures de la matinée d'hier, des manifestants, venus des quartiers inondés de Darou Laye et Mésséré, ont investi la principale artère de Thiaroye pour manifester leur colère. Une manifestation violemment réprimée par des éléments du Gmi qui ont également tabassé des femmes. Une répression qui n'a fait qu'augmenter la colère des populations qui ont failli assister à un drame avec le sauvetage in extremis d'un bébé de 24 mois qui a failli se noyer dans les eaux stagnantes.
La colère monte dans la banlieue particulièrement dans les quartiers inondés où les populations ne ratent aucune occasion pour manifester leur colère. Hier, elles ont encore remis cela sur Tally-Diallo, la principale artère de Thiaroye où des femmes positionnées non loin de la grande mosquée ont fait face aux Gmi, des brassards rouges noués autour des poignets. Un peu plus loin, à hauteur du domicile du président de l'Ong Prometra, c'est un groupe de jeunes, armés de pierres, qui ont également fait face aux forces de l'ordre. Moins chanceuses, les femmes de Daroulaye - qui ont dû certainement scander des slogans qui ont heurté la sensibilité des policiers - ont été violemment chargées par ces derniers. Ndèye Guéye, une des manifestantes que nous avons rencontrée sur les lieux, témoigne : « Depuis 1989, nous vivons avec les inondations. Personne n'est jusque-là venue à notre secours. Nous n'en pouvons plus, voilà pourquoi nous avons choisi de manifester. »
Soulevant un pan de son boubou, elle nous montre de légères blessures avant de poursuivre : «Les Gmi nous ont violemment frappées. Nous ne comprenons pas pourquoi ? Car nous sommes venues manifester pacifiquement pour que des motopompes nous soient attribuées». Plus loin, c'est l'odeur des grenades lancées par les Gmi qui vicient l'air. En effet, à la pluie de pierres que des manifestants font tomber sur les policiers, ces derniers ont choisi de répliquer par des grenades balancées dans la foule.
Dans le quartier de Darou laye d'où sont venus la plupart des manifestants, un bébé de 24 mois a échappé de justesse à la noyade. Les faits remontent au mardi 16 courant lorsque Ndèye Gueye Seck - c'est le nom du bébé - est tombé des mains de sa grande soeur pour glisser dans les eaux stagnantes. « Nous avons frôlé le drame. Si les jeunes du quartier n'étaient pas intervenus, nous n'allions certainement pas retrouver Ndèye Seck », renseigne l'homonyme du bébé. Un bébé que les manifestants ont exhibé à la vue des policiers pour certainement les convaincre de la justesse de leurs revendications. Après le quartier de Darou Laye, d'autres localités qui attendent toujours l'arrivée des secours pourraient entrer dans la danse.
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