Quelque 400 agents de sécurité de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) sont sortis hier, au cours d’une assemblée générale tenue au campus social, de leur mutisme pour dénoncer leurs conditions de travail précaires et le traitement salarial auquel ils sont soumis dans l’exercice de leur fonction de garant de la sécurité dans ce temple de savoir. Selon Mamadou Lamine Djiba, qui porte leur parole, les vigiles sont aujourd’hui confrontés à une absence d’interlocuteur principal, entre les autorités étatiques et celles de l’Ucad… ‘On n’a pas de bulletin de salaire, et c’est aujourd’hui (hier) seulement qu’on vient de percevoir notre paie qui est de 50 mille francs Cfa’. Ce qui est plus grave, confie notre interlocuteur, est qu’’en tant que père de famille, si vous tombez malade et que vous vous rendiez à l’infirmerie, on vous rejette. On vous dit que vous n’êtes pas reconnus dans cette structure sanitaire en ces termes : Débrouillez-vous !’.
Mais d’après toujours Mamadou Lamine Djiba, les déboires des vigiles de l’Ucad ne se limitent pas seulement à ces deux points soulevés. ‘Au niveau de la restauration, on n’en parle plus. C’est pire, car dès fois, on reste du matin au soir sans manger. Et maintenant que l’université va fermer ses portes, notre situation va empirer’.
Il est certes rare de voir un agent de la sécurité se faire agresser, mais à l’Ucad, on en voit certains qui gardent les séquelles d’un tel état de fait. ‘On fait l’objet d’agressions partout. Un de mes éléments a été agressé la semaine dernière. On a coupé son bras. Il y a un autre qui, en cherchant de quoi manger le soir au campus social, s’est fait agresser. C’est dire qu’on n’est pas en sécurité’, se désole le porte-parole des vigiles.
La police universitaire, dont la mise en œuvre était prévue pour janvier 2009, est toujours à l’état de projet. Mais, renseigne le porte-parole des vigiles de l’Ucad, il se pose un problème d’intégration des agents de l’Ucad, comme promis par les autorités du pays. ‘D’après ce qu’on a lu dans Le Soleil , 350 agents seraient déjà en formation à la police ; mais il se trouve qu’on est laissé en rade. Entre l’Etat et l’Université de Dakar, on se rejette la responsabilité’, râle Mamadou Lamine Djiba.
Pour ces agents, qui veulent se faire entendre par les autorités du pays, au sujet de leur mal vivre, il n’est pas question de reculer d’un iota dans le combat pour la satisfaction de leurs revendications. Et dans le cas où celles-ci resteront insatisfaites, Mamadou Lamine Djiba et son bataillon envisagent une grève de la faim.
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