Un contraceptif injectable trimestriel, sous le signe générique de Dmpa, a été lancé officiellement dans le secteur médico-pharmaceutique privé. Se présentant sous une nouvelle forme de seringue pré-remplie, ce produit qui coûte 1 850 francs Cfa dans les officines est disponible sur prescription et en pharmacie. Il vient ainsi élargir le choix des populations afin d’améliorer l’accès à des produits et services de planification familiale de qualité et à coût abordable pour une amélioration de la santé et du bien-être des familles sénégalaises. Ce contrat injectable trimestriel a été lancé mercredi dernier sous l’égide du ministère de la Santé, de la Prévention et de l’Hygiène publique et grâce à l’appui du peuple américain, à travers l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), ainsi qu’en partenariat avec Pfizer Afrique de l’Ouest et de l’Agence d’exécution du programme de marketing social (Ademas).
Selon les spécialistes, ce contraceptif injectable appartient à la gamme des contraceptifs hormonaux, à progestatif seul et pour lequel, seule une injection est nécessaire par trimestre, tout en assurant à l’utilisatrice une efficacité à 99 %, s’il est utilisé correctement. De plus, il est réversible comme pour les autres contraceptifs. Bien que le produit qui va être introduit dans le secteur privé soit une nouvelle présentation commode, dans sa seringue pré-remplie, présenté sous forme de spécialité pharmaceutique, il faut noter que le contraceptif injectable Dmpa est déjà largement utilisé au Sénégal, et est une formule utilisée par des millions de femmes dans le monde depuis les années 60.
Selon le Docteur Manuel Pina, gynécologue, le plus qu’apporte ce produit, c’est l’accessibilité au niveau du circuit privé. Ce contraceptif injectable existait dans le circuit, mais il coûtait cher. Aujourd’hui, il revient à 1 850 francs pour trois mois. ‘Une méthode discrète, accessible et efficace’, rassure le gynécologue. C’est une des méthodes préférées des femmes et couples qui désirent espacer les naissances de leurs enfants et elle vient compléter la gamme des méthodes et de présentations disponibles au Sénégal.
En matière de planification familiale, le Sénégal traîne encore les pieds. A l’image de nombreux pays de la sous-région, il a du chemin à faire dans ce sens, avec un taux de prévalence contraceptive de l’ordre de 10, 3 %.
Seulement 10 % des femmes en âge de reproduction utilisent une méthode moderne de contraception alors que 32 % en expriment le besoin, mais ne l’utilisent pas. Soit huit mille femmes qui voulaient différer leur prochaine grossesse, mais ne le font pas.
Selon l’Enquête démographique et de santé en 2005, 30 % des femmes en union, soit trois couples sur 10, n’ont accès à aucune méthode contraceptive. Et pourtant, le besoin est largement exprimé. En effet, l’accessibilité financière et la disponibilité des produits de contraception posent problème. Dans les postes et centres de santé, seules trois méthodes sont proposées aux femmes. Il s’agit du codom, des pilules et des injectables.
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