CONTRE LES TENUES INDÉCENTES : Les femmes Ibadourahmane réclament une loi

Le mouvement des femmes de la Jamaatou Ibadourahmane a saisi l’occasion de son daara annuel de vacances pour tirer la sonnette d’alarme contre le phénomène récurrent de l’indécence vestimentaire chez les filles au Sénégal. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, surtout avec l’influence de la culture étrangère véhiculée par les Nouvelles Technologies de l’Information et la communication.

Selon Mme Ndiaye Aminata Faye coordonnatrice du daara : « L’état et surtout les religieux doivent enclencher la réflexion pour interdire certains comportements vestimentaires qui, à son avis dévalorisent la femme ». La coordonnatrice des femmes de la jama’a est allée même jusqu’à demander une loi contre les tenues indécentes qui, en réalité constituent une agression à la morale et aux vertus cardinales des religions révélées et de la société sénégalaise. Les responsables de familles n’ont pas étaient épargnés par les femmes de la jama’a.

Pour Mme Ndiaye Ami Faye, le premier niveau de responsabilité se situe dans la cellule familiale où tout est toléré pour la jeune fille, même les tenues les plus impudiques. Et Mme Ndiaye d’ajouter qu : « Une famille musulmane ou même chrétienne qui se respecte ne doit pas ériger le laisser-aller en règle de conduite en son sein ». « Un jour viendra, nous serons tous obligés de rendre compte au tout puissant de la manière dont nous avons éduqué nos familles », argumente-t-elle. Pour notre interlocutrice, la mode qui veut que l’on s’habille comme les starlettes du petit écran comme Barbarita est ridicule car ne collant pas avec nos réalités. Poursuivant son argumentaire, Mme Ndiaye ajoute que le port du foulard chez la femme musulmane et la décence dans l’habillement  comportent des vertus insoupçonnées, car protégeant la femme contre beaucoup de maux et d’agressions. « C’est Dieu dans le Coran qui recommande aux femmes de se couvrir en échange de sa protection.
On ne peut passer outre les lois d’Allah sans en faire les frais », poursuit Mme Ndiaye qui dit espérer que son cri du cœur permettra d’enclencher une véritable réflexion autour de la question de l’indécence vestimentaire qui, à son avis n’est agréée par aucune religion. C’est pourquoi, ajoute-t-elle, que notre daara de vacances qui est axé cette année sur le thème du savoir chez le musulman, met un accent particulier sur le port du foulard et la décence de l’habillement. Même si certaines filles viennent au daara sans le foulard, elles finissent par adopter le port du foulard dans la vie courante parce que convaincues de ses vertus. Pour rappel, ce daara de vacance, organisé par le mouvement des femmes de la Jama atou Ibadourahmane depuis plusieurs années déjà à Thiès, vise l’objectif de familiariser les filles musulmanes avec les préceptes et fondements de leur religion afin d’en faire de véritables musulmanes.
 Chaque année, les sous thèmes qui sont développés sont tirés du comportement de certaines jeunes filles qui viennent au camp avec une éducation différente et des points de vue différents sur certains aspects de la vie renchérit-elle. Concernant l’organisation matérielle et financière, le mouvement se débrouille avec des moyens du bord et l’appui de certaines bonnes volontés, sans aucun appui des pouvoirs publics.  Sur le plan sanitaire, les filles sont prises en charge par une infirmière bénévole qui a pris ses congés exprès pour soutenir le daara des femmes de Jama atou Ibadourahmane logé cette année dans l’enceinte de l’école primaire du camp tropical. Précisons que ce daara de vacances annuel, regroupe une centaine de jeunes filles originaires de presque toutes les régions du Sénégal.