Dakar ennivré par le café Touba

Venus pour la plupart des différentes régions du Sénégal et des pays voisins, les vendeurs ambulants de café soluble et de café Touba ne cessent d’augmenter. Leur âge peut varier entre 19ans et 40ans.

Ces vendeurs ambulants sont en général des hommes de 19 à 40 ans qui exercent ce métier depuis des années. Mais le marché ne leur offre pas parfois les revenus auxquels ils espèrent. Il y a des hauts et des bas. Des pères de familles pour les uns et des jeunes célibataires pour les autres, ces vendeurs déploient tous leurs efforts pour subvenir à leurs besoins. La vie est devenue très chère, il faut courir derrière les clients pour ramasser quelques miettes. Repartis à travers la ville, on les retrouve dans tous les lieux publics, à la sortie des écoles, devant des bureaux, au niveau des ronds-points, près des marchés etc…

Sur le marché, nous avons deux types de vendeurs, les vendeurs de café Touba et ceux de café soluble. Pour les deux, le travail est difficile car il faut se lever très tôt surtout pour ceux qui viennent de la banlieue. C’est le cas de Abdoulaye Tabane, vendeur ambulant, marié et père de quatre enfants qui quitte Guédiawaye chaque matin à cinq heures pour venir travailler à Dakar et va retrouver sa famille à 22 heures. Pour lui, « il y a des jours où l’on gagne et des jours où l’on n’a pas grand-chose ». il achète tout ce dont il a besoin pour faire du bon café Touba chez les boutiquiers. Il gagne en moyenne par jour 2500fcfa à 3000fcfa et réussit malgré tout à joindre les deux bouts.

Même son de cloche pour un jeune vendeur qui a voulu garder l’anonymat, installé au couloir de la mort, « c’est difficile d’avoir beaucoup d’argent mais, grâce à la persévérance, j’arrive à subvenir à mes besoins. Je paye mon loyer et ma nourriture ».

Le jeune Mbaye Diop, rencontré au rond-point de Bourguiba n’est pas du même avis : « je gagne peu, 1000fcfa par jour, une somme qui ne couvre même pas mes dépenses. C’est dur de se déplacer sous le soleil et de ne pas avoir beaucoup de clients ». Ainsi vendre du café Touba peut être une activité florissante à certains moments et peu fructueux quelques fois.

Nous, nous sommes rapprochés des vendeurs de café soluble et le langage est le même. 6 heures du matin, ils sont déjà dans les rues avec leur chariot vendant du bon café chaud, libérant un arôme envoûtant. Il existe une petite concurrence entre les deux genres car certains pour des raisons personnelles aiment plus le café Touba que le Nescafé.

À la différence des vendeurs du café Touba qui se procurent eux-mêmes leur produit, les autres sont fournis par l’entreprise qui les emploie. Ainsi cela diminue les dépenses des vendeurs et augmente leurs revenus.

Mamadou Bâ nous révèle : « je commence à travailler de 6 heures jusqu’à 20 heures et grâce à ce métier, je réussis à payer mon loyer que je partage avec deux autres, et à m’acheter de quoi manger. Je gagne par jour entre 3000 et 4000fcfa ».

Apparemment ces modiques sommes suffisent à ces hommes pour joindre les deux bouts. Quant à Amadou Bâ, père de trois enfants, dont l’un est en Guinée, il s’exprime sur ces propos, « je ne gagne pas beaucoup avec ce métier, mais je n’ai pas trop à me plaindre non plus ». Il arrive à nourrir sa famille, et c’est le plus important.

« Il n’y a pas de sot métier, mais il y a de sottes gens » disait un penseur. Alors messieurs et dames qui cherchez un métier n’ayez pas honte de vous lancer dans un travail qui pourrait vous apporter de l’argent.