Les usagers de Senelec risquent recourir au transistor pour suivre la 19e édition de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Malgré son retour dans le giron de Senelec, GTI fonctionne avec un déficit de 20 MW. Conséquence : c’est le retour à la bougie.
Le retour de GTI annoncé en grande pompe dans le giron de Senelec n’a pas eu l’effet escompté. Du moins, pas pour l’instant. Même si la centrale est remise dans le circuit de la société avec un transformateur flambant neuf, elle ne fonctionne pas encore au mieux de sa forme. Son cycle combiné qui permet d’atteindre 50 MW n’est pas fonctionnel, renseigne Lamine Diarra, Secrétaire général de la sous-section Sutelec du Cap des Biches. Ce qui entraîne un déficit de 20 MW. Conséquence : c’est le retour en force des délestages intempestifs. Des coupures d’électricité qui peuvent encore perdurer. Et les Sénégalais devront recourir au transistor pour suivre la 19e édition de la Coupe du monde de football, prévue du 11 juin au 11 juillet 2010 en Afrique du Sud.
«Le transformateur a été installé, mais GTI n’est pas revenue au maximum de sa charge», regrette le responsable syndical. Poursuivant, notre interlocuteur informe qu’à la centrale du Cap des Biches, deux turbines à gaz sont à l’arrêt depuis deux ans. «Les travailleurs avaient informé Samuel Sarr, alors Directeur général de Senelec, de la dégradation des centrales. M. Sarr avait promis de trouver un financement pour régler le problème, mais jusqu’ici, rien n’est fait ?»
L’actuel Directeur général, souligne M. Diarra, a promis la réhabilitation d’une tranche en novembre. Ce que tous les Dg ont, d’ailleurs, promis, ajoute-t-il. «Toujours au Cap des Biches, les groupes à vapeur ne fonctionnent pas depuis des années. On n’a pas acheté des pièces de rechange, et les groupes se dégradent de jour en jour. Certains ont perdu la moitié de leur puissance, faute d’entretien», se désole M. Diarra. A la centrale C4 du Cap des Biches, quatre groupes ne fonctionnent pas en pleine puissance. «On y a envoyé du très mauvais combustible qui limite la puissance des machines. Et, à la longue, on assistera à la dégradation de toutes ces machines», prévient Lamine Diarra.
L’Etat, concède-t-il, a beaucoup investi en créant de nouvelles centrales. Mais, déplore notre interlocuteur, les autorités ont laissé se dégrader les anciennes centrales alors qu’il faut impérativement les remettre à leur niveau. «Pis, se plaint-il, dans les centrales de Senelec, c’est du fourre-tout. On y envoie du combustible de mauvaise qualité, parce que c’est peut-être moins cher. Au même moment, le combustible de bonne qualité est envoyé à la centrale de Kounoune comme cela est spécifié dans le contrat qui lie cette centrale à l’Etat du Sénégal», se désole Lamine Diarra.
Les députés s’en mêlent
La question est d’autant plus inquiétante que la Représentation nationale s’en mêle. Dans un communiqué, dont L’Observateur a reçu copie, le député libéral Iba Der Thiam demande au président de l’Assemblée nationale de soumettre la question au gouvernement. «Le retour de GTI dans le parc de la Senelec avait laissé espérer que les délestages allaient, enfin, connaître, sinon une solution définitive, du moins une situation nettement améliorée. Il semble, malheureusement, que tel n’est pas, encore, le cas, pour des raisons que la population ignore», relève, pour le déplorer, le député du peuple. «Tenant compte du fait que, dans quelques jours, la Coupe du monde de football va démarrer en Afrique du Sud, que la période de la chaleur arrive à grands pas et qu’elle sera suivie par le Ramadan, je voudrais que le gouvernement vienne expliquer aux députés, les mesures concrètes que la Senelec compte prendre, pour améliorer la distribution du courant, dans un secteur où, de l’alternance à nos jours, le gouvernement a investi des sommes considérables, construit des infrastructures importantes et enregistré des avancées incontestables, par rapport à la situation qui prévalait avant 2000», suggère Pr Iba Der Thiam.
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