Diabétiques : Attention à une mauvaise utilisation de l’insuline !

Les diabétiques qui sont sous insuline doivent être plus proches de leurs médecins, infirmiers ou éducateurs pour que les doses des médicaments qu’ils prennent puissent être adaptées à leur état de santé à tout moment. C’est le principal enseignement de la rencontre sur la problématique de l’accessibilité et de la disponibilité de l’insuline au Sénégal. Rencontre organisée mercredi dernier, au centre antidiabétique Marc Sankalé de l’hôpital Abass Ndao, par l’Association sénégalaise du soutien aux diabétiques.

L’association sénégalaise du soutien aux diabétiques en collaboration avec l’équipe médicale du centre antidiabétique Marc Sankalé, a organisé avant-hier, dans les locaux du centre, une rencontre d’information, de sensibilisation et d’éducation sur l’utilisation de l’insuline. Les participants dont des médecins et des diabétiques venus des antennes régionales ont discuté surtout de l’accessibilité et de la disponibilité de l’insuline au Sénégal.

Les professionnels de la santé chargés du suivi des diabétiques, ont assuré à ces derniers que l’insuline est disponible au niveau de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), mais aussi dans les officines de pharmacie des différentes localités. L’insuline, rappelle le directeur du centre Marc Sankalé, le Pr. Saïd Nourou Diop, est une piqûre utilisée par les diabétiques notamment ceux qui souffrent du diabète de type1. Ces diabétiques de type1 doivent utiliser l’insuline durant toute leur vie, informe-t-il. « Les autres diabétiques, à un moment donné de leur vie, ont besoin de cette insuline. C’est donc indispensable qu’elle soit disponible et accessible à la population », a déclaré le Pr. Diop, avant de reconnaître que « depuis le passage de l’insuline I 40 à l’insuline I 100, l’Etat a fait des efforts en apportant une subvention annuelle de 300 millions de francs Cfa pour que l’insuline coûte moins cher. Ce qui fait, aujourd’hui, que l’insuline qui devait coûter entre 12000 et 15000 francs Cfa, est vendue entre 1200 à 1400 frs Cfa ».

Malgré ces efforts de l’Etat, les diabétiques, au cours des débats, ont dénoncé les conséquences que ce produit cause dans leurs organismes après utilisation. Et les spécialistes qui étaient autour de la table de reconnaître que même étant efficace parce que pouvant traiter le diabète, l’insuline est un produit dangereux surtout s’il n’est pas bien utilisé. C’est pourquoi, conseillent-ils : « Les diabétiques qui sont sous insuline devraient être proches de leurs médecins, infirmiers ou leurs éducateurs pour que les doses des médicaments qu’ils prennent puissent être adaptés à leur état de santé à tout moment ».

Décentraliser la formation du personnel.

L’autre question soulevée par les patients au cours de la rencontre est celle de la conservation de l’insuline. L’insuline, dira le directeur du centre, doit être conservée au froid, c’est le seul conseil donné.

La question de la décentralisation de la prise en charge des diabétiques a aussi été au menu des débats parce qu’il y a quelques années, tous les diabétiques du Sénégal étaient orientés au centre antidiabétique Marc Sankalé après diagnostic. Mais, depuis un certain temps, révèle le Pr Saïd Nourou Diop, un programme national de lutte contre le diabète a été mis en place par les autorités sanitaires.

Le rôle de ce programme est d’abord de décentraliser la formation du personnel de santé au niveau des centres de santé pour ce qui est de la prise en charge des diabétiques. Deuxièmement, il s’agit de rendre disponible les outils qui permettent de prendre en charge les diabétiques à tous les niveaux de la pyramide sanitaire du pays. « Aujourd’hui, il y a un certain nombre de centres qui prennent en charge les diabétiques. Il s’agit des centres de santé de Nabil Choucaire, des Parcelles Assainies, de Ngor et des Hlm pour la région de Dakar. Dans les régions, nous avons des centres à Thiès, à Kaolack, à Kébémer à Ziguinchor et bientôt à Saint-Louis », informe le patron du centre Marc Sankalé.

Il rappelle qu’au Sénégal 2 à 3% de la population sont diabétiques d’après les rapports de diagnostic. Le diabète, poursuit-il, est beaucoup plus fréquent chez les sujets de plus de 40 ans. Mais, il faut noter qu’il y a deux types de diabètes : diabète de type1 qui atteint essentiellement les personnes âgées de moins de 30 ans et qui doivent être sous insuline durant toute leur vie. Le diabète de type2 qui occupe 90% de l’ensemble des cas de diabète au Sénégal et touchant les sujets âgés de plus de 45 ans.