Le procureur a requis, hier, 24 mois de prison dont 12 avec sursis contre Pape Malick Ndiaye et le journal L’Observateur. Mais, en attendant le délibéré fixé le 5 septembre prochain, la défense parle de «procès impossible et de verdict impossible».
Hier, au Tribunal correctionnel de Dakar, le procureur Saye Yassine Fall a requis pour le délit de diffamation Pape Malick Ndiaye, les journalistes Aliou Ndiaye et Serigne Saliou Samb du journal L’Observateur une peine de 24 mois de prison dont 12 avec sursis. Mais, avant de donner le délibéré fixé au 5 septembre prochain, le juge Malick Lamotte devra, d’abord, répondre à la question suivante : «Comment juger une diffamation si l’enquête sur cette diffamation est en cours ?» En termes clairs, les faits pour lesquels le Consortium d’entreprises (Cde) a traduit Pape Malick Ndiaye et le journal L’Observateur devant la barre, sont instruits par la Doyenne des juges, qui a commis une commission rogatoire pour enquêter là-dessus. Il s’agit, notamment, de l’affaire présumée des pots-de-vin de la Corniche-ouest dans laquelle sont cités le Secrétaire général de la Présidence de la République, Abdoulaye Baldé et le Cde. Le juge verra. Pourtant, Me Aïssata Tall Sall, avocate de Pape Malick Ndiaye, a essayé de lui faciliter la tâche en demandant le renvoi de l’affaire jusqu’à la fin de l’enquête de la commission rogatoire, soulevant, au passage, une «exception de justice pendante». Mais, le procureur Saye Yassine Fall comme le juge Lamotte ont estimé et jugé non recevable la requête de Me Tall Sall. Du coup, toutes les questions relatives aux preuves de la diffamation sont renvoyées à l’enquête initiée par la Doyenne des juges. Comme celles posées par le procureur au prévenu Pape Malick Ndiaye, qui se borne à répondre qu’il a remis ses informations au juge qui est en train de les vérifier. Seulement, le procureur soutient que ce qui l’intéresse, c’est le délit de diffamation et, à ses yeux, Aliou Ndiaye, Serigne Saliou Samb et Pape Malick Ndiaye sont tous coupables du moment où ils n’ont pas apporté les preuves de leurs allégations. Un argument que Me Pape Leïty Ndiaye, conseil des journalistes, réfute sous le prétexte que ses clients n’ont fait que relayer une information déjà diffusée dans la presse. Aliou Ndiaye renchérit en expliquant qu’ils n’ont fait que respecter l’équilibre de l’information en ouvrant leurs colonnes à Pape Malick Ndiaye.
En attendant le verdict, Me Aïssata Tall Sall remarque «un procès impossible et un verdict impossible», sinon basé sur «une vérité partielle».
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