Le Président-directeur général d'Africamer, Emmanuel Gabrieli, incriminé dans l'affaire du drame ayant fait trois morts lors du renflouement du dock flottant de sa société, au port, a été déféré, hier, au parquet. Le procureur l'a ensuite inculpé et placé sous mandat de dépôt pour homicide involontaire. Il sera jugé mardi prochain par le tribunal des flagrants délits de Dakar.
Le patron de la société Africamer, Emmanuel Gabrieli, qui avait été interpellé, mercredi dernier, puis placé en garde-à-vue par la police spéciale du port, à la suite du drame survenu au cours du renflouement du dock flottant d'Africamer, a finalement été déféré, hier, au parquet. Le commissaire Médoune Diouf qui a bouclé son enquête l'a fait acheminer, aux environs de 12 heures, à la cave du tribunal régional. Il a par la suite été auditionné par le substitut du procureur, Alioune Diop, qui lui a notifié son inculpation pour le délit d'homicide involontaire, avant de le placer sous mandat de dépôt. Emmanuel Gabrieli qui a ainsi passé sa première nuit à la prison centrale de Rebeuss, hier, y restera quatre jours. Il va en effet être jugé mardi prochain, à 1a barre du Tribunal des flagrants délits. Face au juge pénal, il devra répondre des faits d'homicide involontaire qui ont coûté la vie à ses trois employés, Youssou Diagne, Daouda Guissé et Omar Sarr. Des ouvriers morts après avoir inhalé une substance toxique, alors qu'ils se trouvaient dans un des compartiments du dock flottant d'Africamer au port de Dakar.
Nos sources indiquent que «Gabrieli a reconnu sa responsabilité morale, au cours de l'enquête préliminaire, en faisant cas au manque de rigueur en matière de normes de sécurité, avec notamment l'absence de masques de protection, gilets etc.»
Gabrieli jugé mardi en flagrant délits
Cependant, son avocat Me Baboucar Cissé a battu en brèche ces allégations. Selon. Me Cissé, son client n'est en rien mêlé à cet accident mortel. Et pour cause, l'avocat a soutenu que «la mort des victimes est liée au fait qu'elles avaient inhalé du gaz toxique provenant des résidus d'égouts déversés sous le dock flottant par plusieurs sociétés de pêche du port de Dakar». Et pour étayer ses propos, Me Cissé a révélé que les victimes de ce drame «sont des spécialistes qui évoluaient sur les lieux depuis environs 10 ans». Une constance que l'avocat de Gabrieli entend articuler à la barre pour soutenir sa défense et plaider non coupable.
Il faut souligner, néanmoins, que même si en l'espèce c'est le ministère public qui poursuit Gabrieli, les familles des victimes pourraient, après production de certificats d'hérédité, se constituer partie civile et réclamer réparation.
Abdoulaye DIEDHIOU
Source Le Populaire
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