Un programme intégré d’éducation parentale sur la santé, la nutrition, l’éveil et la stimulation de la petite enfance va bientôt voir le jour dans la capitale de la petite côte. Le Projet CANAH, en rapport avec l’IDEN de Mbour, est en train de finaliser le projet qui va réhabiliter les grand-mères en leur faisant jouer leur rôle d’antan, dans l’éducation de leurs petits-fils.
Depuis 1999, il a été initié dans le département de Mbour, un programme d’implantation de cases communautaires pour l’éveil de la petite enfance. Cela après un diagnostic dont les résultats n’étaient pas reluisants. À l’époque, il n’y avait que 2 écoles maternelles, 8 garderies d’enfants privées. Dans le cadre de la démocratisation de l’éducation, l’inspectrice chargée du préscolaire au niveau de l’IDEN de Mbour, a organisé les communautés pour que la petite enfance, les milieux socio-culturels défavorisés soient pris en charge au même titre que les enfants citadins. D’une dizaine de cases en 1999, le département compte 122 cases identifiées en 2006, avec un taux de prise en charge de 15 % contre 2 % en 2000. De 1200 enfants en 1999, l’IDEN compte près de 10.000 enfants dans ses cases communautaires.
Selon Mme Dièye Ndiaye Sène, coordonnatrice du bureau départemental de la petite enfance, 180 animateurs polyvalents qui ont reçu une formation complète prennent en charge dans le bénévolat les enfants. Ils attendent d’être intégrés dans le corps des volontaires de l’éducation. Au niveau des enfants, il est noté aujourd’hui, a dit Mme Sène, un changement de comportement véhiculé jusque chez les parents. « Les enfants sont des vecteurs de transmission de ces pratiques d’hygiène, d’éveil aux valeurs grâce à l’encadrement des grand-mères, mais aussi des pratiques préparant à l’apprentissage dans les écoles élémentaires. Ces enfants étant formés dans des activités langagières, logico-mathématiques, graphiques, bref toute activité qui concourt à une bonne intégration dans le circuit de l’école élémentaire. »
D’antan, la grand-mère était adulée, écoutée et respectée. Aujourd’hui elle est aux oubliettes. Pour lui faire jouer son vrai rôle dans la société, un programme pilote d’éducation parentale va bientôt voir le jour grâce au projet CANAH qui va cibler au départ 10 cases communautaires. Dans le développement de la stratégie, le focus sera mis sur l’implication des grand-mères en tant que gardiennes des valeurs mais aussi personnes ressources pour le transfert éducationnel auprès des jeunes générations avec pour ultime objectif, l’éveil de l’enfant, le développement de ses fonctions psycho-motrices, perceptives, langagières et socio-affectives. Selon Ibrahima Touré, coordonnateur de la formation en IEC à CANAH, « il faudra réhabiliter les bonnes pratiques en mettant la grand-mère au-devant de la scène. Au niveau familial, les grand-mères sont très proches des petits-fils à qui, elles vouent beaucoup d’affection. Elles parlent plus à leurs petits-fils qu’aux pères et mères ». Toujours selon M. Touré, ce programme va être déroulé par les animateurs polyvalents des cases communautaires qui seront renforcés par les « motivateurs » du projet CANAH et les relais communautaires. La première étape du projet sera l’élaboration des outils d’information tandis que la 2e comporte une visite sur le terrain pour recueillir les pratiques existantes avant de procéder à l’analyse et à la synthèse de ces pratiques. Toutes ces activités se feront avec l’appui de l’UNICEF pour un montant de 5.100.000 F Cfa.
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Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion