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Echec scolaire : L’implication des parents et des communautés comme antidote

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Echec scolaire : L’implication des parents et des communautés comme antidote
Trouver une réponse adéquate aux taux d’échec scolaire très élevés est une préoccupation pour tous les pays du monde. Plusieurs stratégies sont mises en œuvre dans le monde par les spécialistes de l’éducation et parmi lesquelles Famille école communauté réussir ensemble (Fecre) au Québec, Canada, objet d’un mémoire soutenu en vision-conférence, hier, par une enseignante sénégalaise.

L’intérêt de l’éducation, surtout de la réussite scolaire des enfants, s’il est bien compris par les élites ou des gens issus de milieux aisés, on ne peut en dire autant pour les populations défavorisées d’ici ou d’ailleurs. Telle est, en tout cas, la conviction scientifique d’Aminata Diéna Ndiaye, enseignante en histoire-géographie et bénéficiaire de la bourse de la fondation Ford. Après deux ans d’études à l’université de Sherbrooke, au Québec (Canada), elle a soutenu, hier, un mémoire de maîtrise en sciences de l’éducation sur ‘Etude sur les représentations sociales des personnes enseignantes au préscolaire et au primaire participant au programme Fcre au regard des facteurs et des conditions de la mise en œuvre pour plus de réussite’. Un sujet d’actualité dans notre pays et qui ne manque pas de pertinence pour les spécialistes de l’éducation et les gouvernants qui savent que l’avenir de toute la nation en dépend.

Ce fut une soutenance peu ordinaire parce que, grâce à la magie des technologies de l’information et de la communication (Tic), la distance a été anéantie. Ainsi, l’impétrante Aminata Diéna Ndiaye était en visio-conférence avec le jury de l’université Sherbrooke au Québec Canada. Dans son exposé résumatif de son travail de recherche de près de 200 pages, elle est d’abord et avant tout revenue sur la méthodologie, l’objectif de la recherche, le cadre conceptuel, théorique, la revue de la littérature, etc.

Analysant les données de sa recherche, elle a reconnu que son étude avait, entre autres objectifs, de ‘modifier les représentations des enseignants dans les écoles tout en créant les conditions de réussite pour le maximum d’enfants’. Elle est arrivée au constat que, ‘dans les milieux économiques faibles, les parents s’intéressent très peu à ce que fait leur enfant à l’école. Or le fait d’aller à l’école seulement pour dire bonjour au maître est un acte qui peut pousser l’enfant à dire ‘mes parents s’intéressent à ce que je fais’’, estime-t-elle. D’après Aminata Diéna Ndiaye, dans les milieux défavorisés au Québec comme au Sénégal, très peu de parents s’occupent de la scolarisation de leurs enfants, souvent plus préoccupés à bouillir la marmite qu’à faire autre chose.

Or, le constat qu’elle a fait dans sa recherche est qu’avec la méthode Famille école communauté réussir ensemble (Fecre) qui a été appliquée dans certaines écoles préscolaires et primaires du Québec avec l’implication des parents et des communautés, la réussite scolaire des élèves issus de milieux défavorisés a été nettement améliorée. Une manière de réduire les inégalités, notamment dans une société démocratique. ‘Souvent, la famille pense qu’elle n’a pas un rôle dans l’éducation de l’enfant. Le maître se dit que mon rôle s’arrête en classe. Or la famille et la communauté sont porteurs de valeurs dont l’enfant a besoin pour sa socialisation et son savoir être’, explique-t-elle. Avant d’ajouter que, pour la réussite scolaire des élèves, toutes les ressources nécessaires doivent être mobilisées pour donner à l’école, lieu d’ancrage d’une communauté en un lieu donné, le capital social dont elle a besoin, car il y va du devenir même de cette communauté.

Interrogée si les bonnes pratiques du Fecre auxquelles elle a participé au Québec sont transposables au Sénégal, Aminata Diéna Ndiaye pense que certaines le sont, alors pour les autres, il faudra nécessairement une ‘contextualisation’. Parmi ces ‘éléments gagnants’ qu’elle considère comme transposables, il y a la formation, l’analyse de la situation et l’évaluation, mais ‘le reste est à bâtir’, dit-elle. Parlant justement du système éducatif sénégalais, elle est d’avis que ‘l’absence d’évaluation’ en est le ‘ventre mou’. ‘L’évaluation est un problème. Il n’y a pas une évaluation des programmes en cours’, regrette-t-elle.

Le jury était composé de professeurs de la Faculté d’éducation de l’université de Sherbrooke. François Larose en était le directeur de mémoire, Joanne Bédard comme membre et Serge Larrivée comme évaluateur externe. Après délibération, le jury a accordé la note ‘A+’ qui correspond à ‘Excellent’ dans notre système français. Un sympathique cocktail dans les locaux de l’Auf a mis fin à la soutenance.



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