Mettre en place des ’’daara’’ (écoles coraniques) modernes et améliorer les conditions de vie des talibés. Voilà sans nul doute les voies obligées, selon le ministre conseiller Marie Pierre Sarr, pour adresser une solution dynamique à la problématique de l’enfant de la rue, plus particulièrement du talibé au Sénégal, laquelle reste encore un fléau dont la responsabilité revient d’abord aux parents, puis à l’Etat.
C’est en présidant hier l’ouverture de la Journée nationale du talibé à l’Empire des enfants que le ministre conseiller Marie Pierre Sarr s’est attaqué aux problèmes de fond de la situation des talibés au Sénégal.
Mme Sarr a déclaré à ce propos que l’Etat doit tout mettre en œuvre pour mettre en place des ’’daara’’ (écoles coraniques) modernes et améliorer les conditions de vie des talibés. Elle a par ailleurs plaidé pour une prise en charge correcte des talibés et une réglementation des ’’daara’’ pour éviter « l’anarchie et la prolifération’’ observées ici et là dans certains établissements et qui ne respectent pas les dispositions prises par les pouvoirs publics. Ulcérée par l’image des enfants en errance dans les rues, elle s’est demandée pourquoi certains parents incapables de prendre en charge leurs progénitures n’useraient pas du planning familial pour avoir une famille qu’ils peuvent gérer. Pour sa part, l’adjoint au gouverneur de Dakar, Obin Jules Sagna, a invité les ONG et organisations impliquées dans la protection et la défense de l’enfance en difficulté à travailler en synergie afin d’éviter des actions dispersées qui n’apportent pas grand-chose au règlement de la problématique des talibés Les organisations doivent également collaborer avec l’Etat, a-t-il dit donnant l’assurance que si les actions sur le terrain sont bien articulées des résultats positifs seront notés pour le grand bien des talibés.
Khady fall Tall, directrice du projet de lutte contre la pauvreté (PLCP, parrain de la Journée nationale du talibé), a fait part des partenariats noués avec les maîtres coraniques pour la mise en place de projets pour l’amélioration des conditions de vie des talibés. Elle a plaidé pour l’organisation des états généraux des ’’daara’’ et la mise en place d’un grand prix du chef de l’Etat pour les ’’daara’’ modernes qui œuvre pour le bien-être social et économique des talibés. De leur coté, Anta Mbow, directrice de l’Empire des enfants et Djim Roger Ndiaye, président du Groupe de recherche d’action et d’appui pour le développement à la base (GRAAD), organisateurs de la journée, ont axé leurs propos sur le nécessaire appui des autorités, des organisations internationales et des bonnes volonté pour régler définitivement le problème récurrent des talibés et des enfants de la rue au Sénégal.
La célébration de la Journée nationale du talibé a été rehaussée par la présence des représentants du maire de Dakar, du Grand Serigne de Dakar, des imams et de maîtres coraniques des différents quartiers de Dakar.
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