NON TENUE DES ELECTIONS A DATE ECHUE : Les recours en justice prolongent la campagne
Les élections de l’assemblée consulaire se sont plusieurs fois faites sur la base de liste unique, consensuelle. Ce qui n’a jamais exclu le vote, une façon de légitimer le bureau. A Kaolack, la circulaire portant report des élections initialement prévues pour le 27 janvier, dont copie est parvenue à la rédaction, ne donne pas de plus amples informations sur les motifs du renvoi. Selon nos informations, les élections ont été différées sur la base de recours introduit par Serigne Mboup et ses partisans, pour la réouverture des inscriptions sur les listes, estimant faible le nombre d’inscrits, soit 1 258 personnes. Ce qui frappe les partisans d’El Hadj Mor Maty Sarr et qu’ils ont mentionné dans leur rencontre du 16 janvier à Kaolack, c’est qu’il soit mentionné qu’il est fait ‘ampliation au Premier ministre à titre de compte-rendu’. Ceci donne des airs de tâche confiée à ce dernier alors que ces élections sont de la responsabilité du ministre du Commerce. L’autre chose que Sarr lui-même relève, c’est que durant les 30 jours durant lesquels tous les recours devaient être faits, Serigne Mboup et ses partisans n’ont pas réagi.
Pour la région de Dakar, le report est lié au recours introduit par le candidat Ibrahima Diagne, relativement à la répartition des sièges. Dans la commission Industrie à laquelle il appartient et dans laquelle il doit obtenir le nombre de sièges demandés pour ne pas être forclos, il semble y avoir maldonne. Sur les vingt-huit sièges à pourvoir, il est demandé à chaque candidat d’en avoir quatorze. Le président sortant Mamadou Lamine a réussi à rallier dix-neuf membres à sa cause, laissant seulement sept à son rival. Pour l’autre candidat, la répartition n’est pas équilibrée. A ses yeux, elle s’est faite sur mesure. Aussi se demande-t-il ce qu’il en serait si les candidats étaient trois ou plus. Car dans ces cas-là, l’on ne pourrait pas demander à chacun d’avoir quatorze sièges.
A Dakar comme dans les autres régions du pays, les chambres de commerce ont le même rôle. Ce sont des institutions publiques devant servir d’interface entre l’Etat et les acteurs économiques du privé. Ainsi, elles devraient être les principaux interlocuteurs des opérateurs économiques. Toutefois, ce rôle est en souffrance, étant donné que les organisations professionnelles sont nombreuses et puissantes. Ce faisant, elles se passent généralement de la Ccia comme interface, lorsqu’il s’agit d’interpeller ou de saisir l’Etat. La chambre consulaire a pour rôle d’appuyer les entreprises. Elle dispose d’un centre de formalité des entreprises (pour la documentation), d’un centre de gestion agréée (pour soutenir les acteurs économiques informels dans la tenue de leur comptabilité), d’un centre d’arbitrage, d’une école de formation. Elle a également pour rôle l’accueil des étrangers et leur orientation vers les opportunités d’affaires, et l’envoi d’opérateurs économiques sénégalais en voyage de prospection dans d’autres pays.
Les élections consulaires se tiennent tous les cinq ans, sauf situation exceptionnelle comme cela a été le cas pour Dakar, le président sortant ayant demandé deux fois de suite un prolongement des délais. L'Assemblée générale de la Chambre est composée de cent membres élus au suffrage des ressortissants appartenant aux divers secteurs économiques, répartis en trois sections (commerce, industrie et services, agriculture). Ne peuvent participer aux élections de représentativité que les acteurs économiques disposant d’un registre de commerce, et à jour du paiement de la patente. Ceci permet d’assurer une bonne représentativité de toutes les catégories socio-professionnelles. Une fois élue, cette assemblée constitue le bureau qui sera composé d’un président, de trois vice-présidents, d’un trésorier et son adjoint, d’un secrétaire élu et son adjoint. Le onzième membre du bureau est le secrétaire général de la Chambre de commerce. Il est nommé par l’Etat et s’occupe de tâches administratives.
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